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Ça ne tient qu’à des fils suspendus en l’air et pourtant on a rarement vu plus consistant. Sur les 20 000 mètres carrés qu’il s’est vu confier au Palais de Tokyo, Tomás Saraceno (Tucumán, Argentine, 1973) déploie un parcours d’œuvres vivantes qui s’échafaudent (littéralement) sur l’inframince. Architecte de formation, celui que l’on surnomme le « Spiderman » de l’art contemporain tisse des toiles d’araignées comme si elles étaient des mobiles organiques, incitant non seulement à repenser l’interaction entre humains et non-humains, mais aussi à découvrir les rythmes et les flux et les chorégraphies qui régissent la géométrie, l’urbanisme ou les algorithmes de notre vie quotidienne.
À contre-pied des araignées monumentales de Louise Bourgeois, « On Air » est une invitation à s’enfouir dans des écosystèmes où les œuvres sont vivantes, remplis de musiques invisibles et de vibrations presque incantatoires ; à léviter grâce aux ondes sonores et aux lois d’une thermodynamique imaginaire ; à plonger dans le noir pour déceler les figures cachées sous des toiles d’araignées qui se métamorphosent en empreintes digitales, en vagues, en nuages, en montgolfières.
Mariana Di Ció
Guide
« On Air », Carte Blanche à Tomás Saraceno au Palais de Tokyo, jusqu’au 6 janvier 2019. Ouvert tous les jours de midi à minuit, fermé le mardi.
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