Ex Machina #38: Ce que pense Delta
Franchement, je ne pense pas avoir de toute ma vie jamais pensé que je pensais à penser à quelque chose. L’idée me donne le tournis. D’ailleurs je ne vois même pas comment penser à la pensée d’un lézard sans penser avant tout au lézard.
Tous les campements du monde
Parallèlement à une exposition consacrée aux architectes universalistes portugais, la Cité de l'architecture parisienne présente Habiter le campement. Pour effectuer cet état des lieux du “monde global des camps”, une savante collecte de 14 000 photographies de photojournalistes a été menée. Ont été identifiées six manières d'habiter : les nomades, les voyageurs, les infortunés, les exilés, les conquérants et les contestataires. Un panorama mondial des habitats éphémères, des yourtes nomades aux cahutes d'urgence, des bivouacs de voyageurs aux logistiques militaires, des centres de rétentions aux tentes des contestataires. Cette exposition n'est pas seulement un listing complet, esthétique ou tragique, des campements, elle nous incite à observer. (Lire l'article)
Massinissa Selmani makes it visible
Blindées de leur complétude, les images de presse affirment un état du monde, une situation significative et immédiatement lisible. En reprenant des images existantes, Massinissa Selmani isole certains détails qui tiraient leur sens d’être intégrés à une scène plus vaste. Ou bien il adjointe des fragments qui menaient jusqu’alors des existences distinctes. Ou encore, il superpose une feuille de calque sur une photographie en retrace certains éléments avec un léger décalé. Massinissa Selmani donne à voir ce que les affirmations des images complètes occultent : l’absurdité d’un geste, le désœuvrement, le bizarre. (Lire l'article)
L’ambulaminaire
Imaginez une crique envahie par des algues rouges agitées de mouvements engendrés par quelque courant marin... ou par un banc de poissons nageant à proximité. À moins qu'algues et poissons ne soient qu'une seule et même entité.
Banksy vs Marcel : un siècle de retard sur l’art en morceaux (2)
En s’en prenant physiquement à l’œuvre elle-même, Duchamp dit à la fois que la destruction du Beau doit avoir une effectivité matérielle et qu’il s’agit néanmoins d’une « figuration du possible », où la destruction est donc elle-même figurée et devient objet de la création. Sous un rapport fondamental, qui se distingue de l’acte destructif délibérément accompli – celui du vandale ou de Banksy, par exemple –, le ready-made interroge l’origine de la destruction. (Lire l'article)
Into the pool
Une piscine, un paysage presque vide avec la mer en ligne de fond. Dans Into the pool, le cinéaste Julien Devaux se jette à l'eau, au propre comme au figuré. Et rend hommage avec humour à l'artiste néerlandais Bas Jan Ader.
Coucou la Suisse
Les Journées de danse contemporaine suisses se sont déroulées à Genève et ont réuni programmateurs et public. Bilan mitigé des premiers jours malgré le respect pour le travail entrepris. Reste La Ribot, somptueuse, le regard fixé dans les yeux de ses partenaires. Sur la scène que le public peut contourner, le parc d’attraction est fermé sous une bâche noire. La fête est finie. Il ne reste que des individus qui cherchent encore un peu de chaleur. (Lire l'article)
Autodiffusion : l’imagination, fidèle alliée
Les maisons d'édition indépendantes qui choisissent de s'autodiffuser ont un allié de taille : l'imagination. Comment se rendre visible quand on trace une voie originale à l'écart des normes ?
J’balance pas, j’évoque !
Bien des gens qui jetteront sans état d’âme un mégot sur un trottoir déjà jonché ne veulent pas être le premier à polluer une rue propre. Nous savons d’une certaine manière que nos actes individuels sont représentatifs du groupe auquel nous appartenons, et en prédisent donc en quelque sorte le comportement global, même sans qu’aucune causalité ne puisse être établie entre nos actions et celles des autres : beaucoup d’entre nous sont influencés par cette voix qui dit “si tout le monde faisait comme vous…” et agissent comme si le fait, par exemple, de remplir honnêtement sa déclaration d’impôts pouvait aussi encourager les autres à le faire. Ah, si seulement c’était le cas ! (Lire l'article)
Rambert, entre brouillard et feu sacré
Après le succès planétaire de sa pièce Clôture de l'amour (créée au festival d'Avignon 2011), et le demi plantage de Répétition (2014), Pascal Rambert présente à Gennevilliers son dernier texte, Argument : Annabelle et Louis viennent d'un temps – les années 1870 – que Rambert s'amuse à reconstituer en multipliant les références historiques et sociales. Une pièce improbable, une scène de ménage entre un sadique et une revenante sous le regard d'un enfant mort vivant, un moment de théâtre hors sol, à la fois gonflé et artificiel, un tableau kitsch avec des traits de talent et de grâce. (Lire la suite)
Redonner du temps au temps
En 2020, un seul mot d'ordre, décroissance, une seule résolution, ralentir ! C'est le sens du nouveau combat de Guus Grappenmaker. Nous avons rencontré le designer à l'occasion du lancement en fanfare de sa nouvelle invention.
J23 – Les cas de conscience
La semaine dernière, l'ancien lyonnais Anthony Mounier a dû renoncer à son transfert à Saint-Étienne, dont il avait insulté les supporteurs. Grégory Sertic a été victime de la pression des supporteurs à Bordeaux, mais pas pour partir : pour rester. En Espagne, ce sont les aficionados du Rayo Vallecano qui ont manifesté contre le prêt par le Betis Séville de l’Ukrainien Roman Zozulya, à qui ils reprochent ses liens avec les milieux ultranationalistes. Trois cas relativement différents mais qui mettent en jeu la perception d'une identité propre mise en péril par le comportement d'autrui. (Lire l'article)
Zorro
Un cavalier, qui surgit hors de la nuit
Court vers l'aventure au galop
Son nom, il le signe à la pointe de l'épée
D'un Z qui veut dire Zorro...
À un détail près : ça veut dire quoi, Zorro ?
Zorro, Zorro... Renard rusé qui fait sa loi... Ah, merci. Il faut dire que Zorro, ça a de la gueule. Imaginez un peu : Son nom, il le signe, à la pointe de l'épée d'un R qui veut dire Renard... Mais qui a eu la bonne idée de ne pas traduire ? Et y a-t-il une règle (à enfreindre, forcément) en matière de traduction des noms propres ? (Lire l'article)
Le livre qui parlait chinois et autres contes
Une conscience « artificielle », est-ce possible ? Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Et si c’est possible, pourrions-nous la créer ou l’éradiquer selon notre bon vouloir ? Deux camps s’affrontent sur ce sujet, depuis des siècles si l’on remonte sa filiation aux controverses quant à la nature de l’âme. À l’heure actuelle, nous trouverons à un extrême les prophètes de la singularité, et à l’autre les héritiers de John Searle et de sa chambre chinoise. Au milieu, nous trouverons Douglas Hofstadter et Daniel Dennet, aux côtés desquels je me range. (Lire l'article)
Des plages apaisées
Dans le monde d’après, tout sera bon pour faire revenir les vacanciers sur les plages désertées. Des municipalités projettent ainsi de lancer un service de “dameuses des mers”.
L’ibis sourcilleux
Fâcheux, grincheux, grognon... Cet échassier atrabilaire est toujours de mauvaise humeur. Tout dans son comportement laisse penser à celui qui le croise qu’il n’est pas le bienvenu... Aujourd’hui, les coloriages pour enfants confinés prennent de la hauteur.
Toi, fille (U.S. Girls)
Comme elle passait par là (en tournée) et que sa musique nous plaît, on décide de regarder les vidéos de Meg Remy, alias U.S. Girls, d'un oeil sans oreille, et un peu éveillé. En tant qu'homme, on se dit assez vite que, dans son cas, se mettre en scène comme femme consiste à les incarner toutes à la fois et, par conséquent, à démontrer qu'on ne peut que devenir femme, et non pas l'être. La vidéo de Sororal feelings, premier titre de son dernier album Half free, la montre fixant plus ou moins la caméra comme si c'était un miroir. À propos de cette chanson, Remy, qui a monté la vidéo elle-même, déclare tirer son inspiration d'une question : “Et si tu découvrais que ton mari a couché avec toutes tes soeurs avant de te choisir ?” (Lire la suite)
Castellucci et la face sombre de l’Amérique
Mais de quoi ça parle ? Une partie du public de la MC 93 s'est posé la question, pendant et à l'issue de Democracy in America, le nouveau spectacle de Romeo Castellucci. Une perplexité souvent doublée d'agacement, tant certains ont l'impression d'être exclus du champ des initiés. Pas sûr que Castellucci mérite ces réactions épidermiques. (Lire l'article)

















