En cette dernière journée de la saison, une question demeure : pourquoi une telle popularité du football ? Parce que le supporteur s’y reconnaît mieux que dans n’importe quel autre sport. Assurément, le football est le sport le plus humain. Trop humain. Le football est un miroir où le supporteur contemple son propre portrait. Le spectateur se regarde lui-même. Pas comme Méduse qui se pétrifie elle-même à la vue de son reflet dans le bouclier que lui tend Persée. Au contraire, c’est Narcisse tombé amoureux de son propre visage à la surface de l’eau. (Lire l’article)
J35 – Le bien et le mal
Ses détracteurs comparent souvent le football à une religion. Le terme est péjoratif pour les athées, les croyants moquent une telle prétention, et pourtant certains supporteurs revendiquent la métaphore. Le ballon leur est une divinité aux rebonds impénétrables et le stade une cathédrale où ils communient en reprenant en chœur des alléluias profanes. Selon une enquête réalisée en 2104 aux États-Unis, les amateurs de sport sont plus croyants que le reste de la population. Les liens entre sport et religion sont nombreux : superstition, déification des sportifs, sens du sacré, communautarisme, pratique de la foi… Mais surtout, football et religion ont en commun de dépeindre un monde manichéen. (Lire l’article)
J34 – L’opium du peuple
Devant son écran, le supporteur hésite. Soirée électorale ou Lyon-Monaco ? Voire, le clásico Madrid-Barcelone ? Il se sent coupable, la voix de la raison martèle ses arguments. À la différence des précédents, le scrutin est serré, quatre candidats pourraient passer au second tour. D’accord, mais après quatre saisons dominées par le Paris Saint-Germain, la Ligue 1 offre enfin un peu de suspense… Dilemme. Alors, le supporteur décide de zapper d’une chaîne à l’autre, un peu honteux. Le football est l’opium du peuple, et il se sait dépendant… (Lire l’article)
J33 – Coup de comm’
Candidat à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a récemment déclaré sa flamme à l’Olympique de Marseille. Dans un football français polarisé par la rivalité Paris-Marseille révélatrice de vieux enjeux socio-culturels, voilà une prise de position étonnamment tranchée pour celui que ses adversaires accusent d’être « d’accord avec tout le monde ». Dans des campagnes électorales où tout est précisément calculé par les conseillers en communication, le supporteur voudrait que le choix du club fût celui du cœur. Il n’en est rien, les clubs ont une image qu’il est plus ou moins recommandable d’associer à celle d’un candidat. Alors, pourquoi ce choix en apparence clivant pour le candidat du consensus ? (Lire l’article)
J32 – Les fils de Samson
Contre Lille, Mario Balotelli a inscrit un doublé. L’efficacité retrouvée de la plus célèbre crête de Ligue 1 offre l’opportunité de s’interroger sur les rapports complexes des footballeurs à leur coiffure. À première vue, la coupe de cheveux participe de la mise en valeur du corps, au même titre que le tatouage. Le corps est un instrument de travail dont on prend soin. Son efficacité suscite une fierté qui mérite d’être rendue publique. On se souvient du même Balotelli, torse nu, immobile, tous muscles bandés après son chef-d’œuvre contre l’Allemagne à l’Euro 2012 : le rapport amoureux de l’artisan à ses outils. (Lire l’article)
J31 – Les divins enfants
Pépite, petit prince, diamant brut : chacun y va de sa métaphore pour qualifier Killian Mbappé, le joueur monégasque de 18 ans qui a connu la semaine dernière sa première sélection en équipe de France. Ce sont les mêmes qu’on a appliquées avant lui à d’autres jeunes promesses tombées dans l’oubli depuis. D’où vient la fascination du football pour les jeunes prodiges ? La conjonction du talent et de la précocité n’explique pas tout. Entre scandales sexuels, évasion fiscale et corruption, ce qui fascine dans le jeune prodige, c’est l’innocence. (Lire l’article)
J28 – Le complexe d’Icare
Icare fut peut-être le premier, mais assurément pas le dernier à avoir cru toucher le soleil avant de chuter. La tradition regorge de mises en garde contre les excès de l’ambition, mais dans la société du tout-est-possible et du crois-en-toi, il ne reste guère que le football pour rappeler au quotidien les dangers de cette vieille hybris grecque qui nourrissait la tragédie. « C’est à nous d’y croire » fait office de mantra pour les footballeurs, mais la réalité se rappelle parfois au jeu. Dans le cas du Paris Saint-Germain, l’ironie est à la (dé)mesure de l’ambition du projet qatari : plus dure sera la chute. (Lire l’article)
J25 – “Aux chiottes l’arbitre !”
Expulsé au Parc des Princes, l’entraîneur du Toulouse FC a déclaré après le match : « c’est comparable à ce que l’on vit dans le pays. Dès lors qu’on s’exprime, on est sanctionné ». Et alors que la plupart de ses homologues ne s’aventurent même pas à commenter l’arbitrage, Pascal Dupraz s’en est pris directement à l’État, qualifié « d’extrêmement répressif ». Voilà qui tranche avec le discours d’autorité ambiant, que servent à droite comme à gauche les candidats de l’ordre autoproclamés. D’autant que le plaidoyer anti-autoritariste de Dupraz conclue une semaine ponctuée par des manifestations de soutien du monde du football à Théo. (Lire l’article)
J24 – Memento mori
Dijon, un samedi soir de février. Il neige à gros flocons sur le stade Gaston Gérard. Le DFCO reçoit le Stade Malherbe de Caen. Les arbitres ont maintenu le match. La pelouse est recouverte de neige. On a sorti le ballon orange, qui roule en traçant d’éphémères sillages verts, comme un brise-glace derrière lequel la banquise se referme sur l’océan. En vain, le ballon orange lutte pour préserver la couleur. Avec ses airs de fruit doré, il rappelle la possibilité de l’été, et que la terre dort sous le gel… (Lire l’article)
J23 – Les cas de conscience
La semaine dernière, l’ancien lyonnais Anthony Mounier a dû renoncer à son transfert à Saint-Étienne, dont il avait insulté les supporteurs. Grégory Sertic a été victime de la pression des supporteurs à Bordeaux, mais pas pour partir : pour rester. En Espagne, ce sont les aficionados du Rayo Vallecano qui ont manifesté contre le prêt par le Betis Séville de l’Ukrainien Roman Zozulya, à qui ils reprochent ses liens avec les milieux ultranationalistes. Trois cas relativement différents mais qui mettent en jeu la perception d’une identité propre mise en péril par le comportement d’autrui. (Lire l’article)
J22 – Le pouvoir de l’image (poétique)
Personne ne représente mieux la pensée cartésienne que ces commentateurs sportifs pour qui la raison se veut l’unique mode d’accès à un réel dont la description bannit tout recours à l’imagination au profit du seul prisme de la statistique. Leur discours sur le football se veut objectif, leur lexique lorgne du côté de la science jusqu’à l’hypercorrection (la « technicité » plutôt que la « technique ») et toute approche poétique de la réalité est bannie. Or, par la grâce d’un commentaire sportif imagé, le match peut se transformer en parabole ou en fable, avec la possibilité d’une morale. Le match au sommet entre le Paris Saint-Germain et l’AS Monaco offrait la possibilité d’une telle approche déréalisante. (Lire l’article)
J21 – Le secret des dieux
Le football est partout. Matchs en direct, en différé, comptes-rendus : les images du ballon rond saturent la vidéosphère, sans parler des discours infinis qu’elles suscitent. L’imagerie du football imprègne notre imaginaire collectif : les footballeurs sont des icônes, ils deviennent acteurs de publicités, mannequins pour de grandes marques, ils nous envahissent. Conséquence : le supporteur n’ignore rien d’eux. Le football, c’est le triomphe de la société du spectacle, du tout-à-voir. Et pourtant, au cœur de cette exhibition constante survit l’étrange concept de “secret du vestiaire”. (Lire l’article)
J20 – La parenthèse enchantée
Le mercato d’hiver est à la saison de football ce que l’Avent est à l’année liturgique : la période sacrée qui annonce le renouveau. Naissance du Christ dans un cas, résurrection des équipes moribondes par le miracle des transferts dans l’autre. Ce n’est pas pour rien que le mercato d’hiver débute le 1er janvier : nouvelle année, nouvelle équipe. Avec un mois de décalage, les clubs sacrifient à un rituel qui remonte aux temps païens : ils font peau neuve. Un monde de rumeurs s’est substitué provisoirement à la réalité, un beau conte de fée peuplé de lutins, de Rois mages et de stars du ballon rond, auquel tous font semblant de croire. L’esprit de Noël souffle sur la Ligue 1… et le Père Fouettard pendant ce temps ? (Lire l’article)
J18 – Retour à la nature
Un match décalé d’un jour, un autre reporté et deux qui se sont joués dans la purée de pois : le brouillard a sévi ce week-end sur les pelouses de Ligue 1. L’occasion de se souvenir que la nature existe. Les origines du football sont rurales. Héritiers du harpastum romain, la soule française et le hurling over country anglais mettaient aux prises des villages entiers rivalisant les jours de fête pour porter une balle dans des camps distants de plusieurs kilomètres. On franchissait des haies, on sautait des fossés, on traversait des rivières, on pataugeait dans la boue. On luttait contre l’adversaire autant que contre la nature. Désormais, le football n’est plus que le combat de l’homme contre l’homme. (Lire l’article)
J15-16 – Les compagnons d’Ulysse
Le football est le plus individuel des sports collectifs. Les joueurs auraient-ils besoin de réitérer que “c’est la victoire de toute l’équipe” ou que “l’important, c’est le collectif” sinon ? Une équipe de football a besoin d’un leader. “Il faut que j’assume mon statut”, répètent parfois les joueurs comme un mantra, “le coach me demande de prendre mes responsabilités”. Disons les choses, ce mythe de l’homme providentiel n’affecte pas ces derniers temps que les footballeurs en mal de leadership. L’ambition est dans l’air du temps. En politique, d’autres se déclarent prêts à “prendre leurs responsabilités”… (Lire l’article)
J14 – L’art de la simulation
Contre Rennes vendredi, l’entraîneur de Toulouse a reçu un avion en papier sur la tête. Interloqué, Pascal Dupraz observe un instant l’objet volant non identifié avant de porter les mains à sa tête et de tomber à genoux pour le plus grand affolement de ses adjoints, plus habitués à ce genre de saynète de la part des joueurs que d’un entraîneur qui se fait par ailleurs le chantre de la sincérité. Un des plus grands paradoxes du football moderne est de prétendre promouvoir le spectacle tout en bannissant la simulation. Or, qui peut nier qu’ils soient liés ? La simulation relève de la performance. Pas la performance physique chère aux sportifs ; la performance artistique. Le geste de Pascal Dupraz est un happening au sens strict. (Lire l’article)
J13 – Le désert des Tartares
Alors qu’il suscite chaque jour des tombereaux de discours souvent redondants et vains, le football se prête mal au récit littéraire. D’excellents romans ont pris pour sujet le supportariat ou le hooliganisme, d’autres les biographies réelles ou fictives de joueurs ou d’entraîneurs, tandis que le monde interlope des agents et du dopage, des intérêts mafieux et de la corruption a fait les délices du roman noir. Mais si l’on met de côté la chronique sportive, le match en lui-même a rarement fait l’objet d’un traitement romanesque. Pourquoi un tel phénomène planétaire résiste-t-il ainsi au fait littéraire ? (Lire l’article)
J12 – La geste footballistique
À part peut-être la guerre, on peut sans trop de risques affirmer qu’aucun phénomène humain n’a produit au cours de l’histoire autant de discours que le football. En cause, son caractère planétaire et l’ère de la médiatisation au cours de laquelle il advient. Jésus avait ses évangélistes et les rois leurs chroniqueurs, la guerre a ses reporters et le football ses commentateurs. Or, évangélistes, chroniqueurs et reporters de guerre tiraient leur légitimité de leur statut de témoin. Mais à quoi sert un témoignage lorsqu’un évènement est vu (ou peut l’être) par des millions d’individus à travers le monde ? (Lire l’article)
J11 – Le mythe de Troie
Dans L’or des tigres (1972), Jorge Luis Borges affirmait qu’il n’y a que quatre histoires à raconter, quatre “cycles” que nous ne cessons de réinterpréter depuis la plus haute Antiquité, quatre mythes qui nourrissent la littérature ainsi que –Borges n’en parle pas– le storytelling politique et la chronique sportive. Du plus ancien – l’histoire d’une “ville fortifiée qu’assiègent et défendent des hommes valeureux”–, la Ligue 1 a offert ce week-end une singulière version. La ville de Troie tombe à la fin, le supporteur le sait, comme tout un chacun. (Lire l’article)
J10 – Terrain de manœuvres
La globalisation du football n’a rien d’un thème nouveau. En France, un joueur sur trois est étranger, pour environ cinquante nationalités représentées. Et pourtant, qui aurait imaginé que la Ligue 1 offrirait une modélisation aussi précise de la situation géopolitique internationale ? Dimanche se jouait PSG-OM. La saison passée, le Paris Saint-Germain s’était imposé grâce à deux pénaltys, car force devait rester à la loi. Hier, on s’est séparé sur un match nul et vierge, au bout de l’ennui. Est-ce parce que les États-Unis et le Qatar sont officiellement des alliés stratégiques qu’on s’est battu dimanche à fleuret moucheté ? (Lire l’article)
J9 – Un footballeur ne devrait pas dire ça…
Dans un livre d’entretiens publié cette semaine, le président de la République évoque la formation intellectuelle des footballeurs. Les qualifiant de “gosses mal éduqués” –comme si l’éducation ne relevait pas de ses compétences– et de “gars des cités” –comme si le problème des banlieues ne le concernait pas–, il critique leur manque de “références” et de “valeurs”, leur incapacité à discerner “le bien et le mal” et pointe leurs difficultés d’expression. Or, la communication fait partie de la mise en scène. Comme ils apprennent un rôle, les footballeurs mémorisent aussi des dialogues. La faute aux caméras qui scrutent, aux journalistes qui décortiquent le moindre propos. Pas de place pour l’improvisation. (Lire l’article)
J8 – L’école de la réussite
Comme jadis la boxe, le football s’appuie sur un storytelling de l’ascension sociale. Les exemples ne manquent pas de ces gamins des bidonvilles d’Afrique, des favelas brésiliennes ou de nos quartiers de banlieue à qui il a permis de s’extraire de leur condition. À l’heure où le mythe de l’égalité des chances a fait long feu, celui de la promotion sociale par le football fait figure de mythe de substitution. Mais si le football dit l’espoir possible, il le tempère de contre-exemples. Ils sont quelques-uns cette année en Ligue 1 à vivre le destin tragique de l’opportunité perdue. (Lire l’article)
J6-J7 – Black Panther
Bafetimbi Gomis est de retour en Ligue 1. Avec cinq buts en sept matchs, dont trois sur les deux dernières journées, la “panthère noire” rugit de nouveau. Le moment idéal pour se pencher sur sa célébration de but si caractéristique. L’histoire en est connue. Elle remonte à Salif Keïta, l’attaquant malien en hommage auquel une panthère noire orna l’écusson de l’AS Saint-Etienne pendant vingt ans. Elle ne s’y trouvait plus quand le Brésilien Alex Dias de Almeida ressuscita le souvenir de Keïta en mimant le félin après ses buts, précisément l’année où le jeune Bafetimbi intégrait le centre de formation des Verts. (Lire l’article)
J5 – D’un Z qui veut dire…
La célébration du but n’exprime pas seulement le bonheur de l’objectif atteint. La célébration, c’est l’affirmation de l’individu dans le sport collectif. Les censeurs moraux condamnent ce coup de force : en se mettant en scène, le buteur accapare le but, se l’approprie, nie sa dimension collective. Soit, mais d’autres concèderont que l’affirmation d’une personnalité propre manque dans ce sport aseptisé. La célébration du but, c’est un acte de rébellion. Le buteur marque sa différence, il retire son maillot pour rejeter le mot d’ordre du “tous semblables”, l’uniforme qui dit l’uniformisation. (Lire l’article)
J4 – France, terre d’asile
Entre un pays et son championnat se tissent de curieux liens. A l’heure où l’on annonce à Calais la construction d’un mur, qu’en Essonne un futur refuge pour migrants est incendié et qu’un ancien président de la République s’attaque au regroupement familial, la Ligue 1 prend le contrepied de l’atmosphère ambiante en accueillant au mercato estival tous les joueurs dont les championnats étrangers ne veulent pas. Pour combien de temps ? Il n’y a guère plus qu’au football que la France fait honneur à sa tradition d’accueil. En langage footballistique, c’est ce qu’on appelle “se relancer”.
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J3 – “Jésus revient, Jésus revient”
Le football aime les retours. Le supporteur y voit renforcée sa foi dans le club et la fidélité comme vertu théologale de son rapport au monde. Que d’anciens joueurs ou entraîneurs y reviennent confirme que le club est l’alma mater, la maison de famille, le cimetière des éléphants où le supporteur aussi aura droit au repos un jour, parmi les siens. Pareils à Ulysse après l’odyssée d’une carrière itinérante, certains joueurs retrouvent Ithaque, comme Rod Fanni qui vient de résilier son contrat avec la formation qatarie d’Al Arabi pour s’engager avec Marseille, où il a joué de 2010 à 2015. Cependant, il en est un qui ne revient jamais : le messie. (Lire l’article)
J2 – “Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change”
Le football est pure nostalgie. Pour le supporteur, il est lié à l’enfance. Le football, c’est la part du père, l’héritage le plus précieux qu’on conserve par devers soi à travers les aléas de la vie, un souvenir heureux que ne démentent ni les malheurs ni les échecs ni la vieillesse. C’est la raison pour laquelle le temps s’y écoule différemment qu’ailleurs : de la même façon qu’on se sent toujours plus jeune que son âge, qu’on a toujours l’impression d’avoir vingt ans, le football du passé reste toujours présent. L’homme ne se voit pas décrépir ni le supporteur se faner ses souvenirs. (Lire l’article)
J1 – La fontaine de Canathe
Dans l’ombre de championnats plus fortunés et plus renommés qui attirent sans cesse les nouveaux talents étrangers, la Ligue 1 a pris depuis quelques saisons l’habitude de faire du neuf avec du vieux. On recycle. Voilà qui tombe bien, l’époque est à la chasse au gaspillage. Fini les emballages jetables, les sacs sont désormais réutilisables : les joueurs et les entraîneurs aussi. Crise oblige, les Français se mettent à la récup’ et les présidents de club au système D. Après tout, pourquoi jeter un vieux footballeur qui peut encore servir ? (lire l’article)
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