Les Petites Chambres
Damas, 2010. Siba, Saad, Hanane et Ammar se noient dans la peur, la douleur, et les tentatives amoureuses. De cet enfermement progressif, Siba, la trentenaire encore célibataire, payera le prix fort : Les Petites Chambres de Wael Kaddour, une pièce traduite de l'arabe (Syrie) par Wissam Arbache et Hala Omran et présentée à La Nuit de la traduction organisée par la Maison Antoine Vitez. (Lire le début de la pièce)
Ex Machina #27: Analyse critique
– Quelle belle avancée ! Nous sommes sortis du marasme, me semble-t-il.
– Espérons-le, dit une petite voix bougonne. Je ne veux plus jamais revivre une catastrophe pareille.
Le langage est-il une chose ?
Il arrive que les bébés tentent de saisir les paroles qui sortent de la bouche de leur mère comme s'il s'agissait d'objets localisés. Cette prégnance pas comme les autres qu'est le langage a fasciné Tex Avery, dont les cartoons regorgent de panneaux et de dispositifs visant à matérialiser le langage.
Poisson d’avril
À force de jouer des sonates de Scarlatti, on finit par être capable d'en écrire. Trois grands interprètes ont ainsi laissé de “vraies fausses” sonates : un Caprice à la Scarlatti du pianiste polonais (et Premier ministre en 1919) Ignace Paderewski, une superbe sonate por el señor Escarlate du claveciniste colombien Rafael Puyana... Scott Ross s'est quant à lui offert, lors de la diffusion de son intégrale Scarlatti sur France Musique, le 1er avril 1985, il y a 31 ans exactement, un poisson d'avril scarlattien : une magnifique sonate que l'auteur de ces lignes est allé pêcher dans les archives de l'INA, et qui dévoile un Scott Ross plus scarlattien que Scarlatti... (Lire l'article)
La lupée changeante
Ce crustacé d'une longévité exceptionnelle s'allonge de mue en mue, à la manière d'une anamorphose optique. Au fil des ans, la carapace des lupées s'assombrit et s'orne de motifs toujours plus nombreux. Dommage que sa chair soit si fade.
Indépendances solidaires
Le choc de la pandémie et des confinements a fait naître des envies de solutions alternatives pour assurer une meilleure diffusion aux petits éditeurs. En voici deux exemples.
Pour être moins seul·e·s dans le bourbier
De nos jours, les femmes bossent, les hommes aussi, ou ils chôment mais provisoirement, les logis sont petits, les humains sont mobiles par choix ou par implication professionnelle subie, et, éloignés, les vieux parents trinquent. Ils n’ont pas même, du moins en France, le droit de choisir de mourir dignement. Si ce fardeau prévisible vous échoit, vous trouverez réconfort et idées concrètes pour tenir, dans deux ouvrages parus récemment. (Lire l'article)
La méduse volante
Mode d'attaque imparable que celui de cet étonnant cnidaire: il nage près de la surface, repère sa proie, enroule ses tentacules puis les détend dans un mouvement giratoire qui le propulse hors de l'eau. Il ne lui reste qu'à planer grâce à son ombrelle en forme de cloche.
Aux dépossédés de l’open space
Conseil de lecture à qui n’est pas écrasé par le travail, envisage même la possibilité que l’autre puisse ne pas l’être, ratant ainsi la marche de la crédibilité professionnelle... un livre de Fanny Lederlin.
Pologne-Portugal : ce n’est pas très scientifique, mais ça marche
Pour un peuple accoutumé à la virtuosité de ses meilleurs joueurs et aux victoires morales obtenues par le passé, il est difficile de saisir les avantages d’un style soporifique qui nous permet, au bout du compte, de gagner. Nous qui sommes habitués à bien jouer et à perdre, cette idée de jouer mal et de gagner éveille notre suspicion. Triomphalistes face aux défaites, nous ne savons qu'être défaitistes face à ces victoires. (Lire l'article)
Le Pingouin ou la révolution avortée
En 1907, Apollinaire et Picasso projetaient de réaliser ensemble un bestiaire, avec des poèmes du premier en regard de dessins du second. Il en reste une sérigraphie, un Pingouin tracé d'un seul trait. Si le projet avait abouti, l'histoire de l'art n'aurait peut-être pas été la même...
Les sponks aux portes de Paris !
Après les moustiques tigres, les frelons asiatiques, les punaises diaboliques... c'est au tour des sponks d'envahir nos contrées.
À ceux que la chienlit offusque
Les hommes et les femmes politiques ne lisent pas beaucoup, on le sait bien, et c’est une des raisons pour lesquelles cette chronique, largement subventionnée, vous vous en doutez, par le ministère de la Culture, a été mise en place. Ils ne lisent que bien peu mais ils causent. Beaucoup. À droite, la mode en ce moment est à la “chienlit”, terme qui n’est officiellement plus vulgaire ni même familier depuis le 19 mai 1968. Les responsables politiques ont visiblement très peur de la chienlit, et cette peur est devenue, ces derniers temps, très nettement obsessionnelle. En 2015 est paru un ouvrage de Frédéric Pagès, Botul au bordel, qui semble pouvoir s’intégrer dans le traitement cognitif de ce type de pensée obsessionnelle. (Lire l'article)
J22- Passion et raison
En France, le football n’est pas une question de vie ou de mort. On s’en réjouira. Néanmoins, ce défaut de passion a un effet collatéral inattendu : la faiblesse de l’arbitrage. Un seul arbitre sélectionné au Mondial 2010 et à l’Euro 2012, aucun au Mondial 2014, et un seul pour l’Euro 2016 qui se jouera à domicile : la réputation de l’arbitrage français n’est plus à faire. On aura beau en chercher les causes dans la formation nationale, l’explication est bien plus simple : les arbitres français ne sont pas soumis à la même pression que leurs homologues anglais, turcs, brésiliens ou mexicains, parce qu’ici le football n’est qu’un divertissement. (Lire l'article)
Balivernes et billevesées
Quel est l’impact de la 5G sur les métavers? ou, pour utiliser un langage moins technique, quel est l’impact du crétinisme sur la foutaise?
Le nombril dans l’art
C'est la première fois qu'une telle somme est consacrée à ce sujet si originel. Des pré-nombrilistes au nombril-art en passant par le post-nombrilisme, ce livre richement illustré propose un état des lieux de la question.
Sommes-nous civilisés ?
Il y a quelques années la NASA a publié une petite étude basée sur un modèle de civilisation simplifié. Le modèle s'appelle Handy. Ils ont observé des effondrements civilisationnels. En faisant varier les paramètres, on obtient différents effondrements. Quelques paramètres très bien ajustés peuvent donner une civilisation stable. Mais le plus souvent elle s'effondre. Ce modèle simpliste, dit la publication, est en accord avec des données historiques : l'empire romain, la civilisation mycénienne, sumérienne, mésopotamienne, l'empire khmer, les Hans, les Mayas, etc. Tous ces empires se sont effondrés. L'étude explique que la stratification en classes sociales est un élément clé des effondrements. (Lire l'article)
En guerre : corps à corps
Cette entreprise de démolition que mène une élite en sécession, Brizé choisit de nous y projeter comme le ferait un film de guerre au milieu de l’apocalypse. D’en faire le principe de sa dramaturgie, en racontant cette histoire de plan social et de grève syndicale, dans une usine automobile que veut bazarder un groupe allemand, à la manière d’une épopée âpre et amère. Chanson de geste d’aujourd’hui, où l’on ferraille dur pour reconquérir des territoires et franchir des frontières... (Lire l'article)