La ville espagnole de Valence n’est pas devenue, ce jeudi 24 septembre, la capitale européenne de l’innovation 2020. Elle n’a pourtant pas ménagé ses efforts. Il faut dire qu’en termes d’innovation, ma foi, un élu local a su tirer parti des circonstances guère folichonnes dans lesquelles se trouve plongé le monde, l’Europe, l’Espagne.
Replaçons les choses dans leur contexte. Cluj-Napoca en Roumanie, Espoo en Finlande, Helsingborg en Suède, Louvain en Belgique, Valence en Espagne et Vienne en Autriche postulaient cette année pour devenir la nouvelle iCapital aux yeux de la Commission européenne, et recevoir par la même occasion un prix de 1 million d’euros, financé par Horizon 2020, le programme de l’UE pour la recherche et l’innovation. Tout est expliqué sur cette page :
Tout est expliqué… en anglais. Et c’est là que le bât blesse.
En l’absence du maire retenu ailleurs, c’est Carlos Galiana, conseiller municipal en charge de l’innovation, qui défendra la candidature de la ville. Et il la défendra… en anglais. Car c’est la règle.
Il s’en sort plutôt bien, le bougre.
Le problème, c’est que Carlos Galiana ne parle pas un traître mot d’anglais.
Les journaux ont ironisé, les réseaux sociaux ne l’ont pas épargné. Il faut dire qu’il l’avait un peu cherché. En effet, profitant de son apparition en visioconférence et masqué, Mister Galiana s’est tout simplement fait doubler en direct et en douce. Ni vu, ni connu. Enfin, presque : l’affaire a fuité, des proches ont confirmé, le faussaire a été démasqué.
C’est finalement la ville de Louvain qui a remporté la compétition et le million. On est presque soulagé.
L’histoire ne dit pas qui fut le traître traducteur caché du traître masqué. Au coin des traîtres, on se fait souvent discret. Alors hommage aux doubleurs, doubleuses, traîtres et traîtresses :
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