je tranche des carottes
de l’ail et du fenouil
dans la nuit
j’aime le craquement
du couteau dans la chair ferme
du légume et le choc sec
de la lame contre le bois
de la planchette
j’ignore à qui je pense
à cet instant
soudain zut
alors
au sang qui coule de la plaie
je souhaite
la bienvenue
je le recueille comme un don
dans la blancheur
du mouchoir
où son éclat
trop vite
ternit