La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Tchika, le magazine plein de super-pouvoirs pour mini-miss
| 14 Avr 2019

Si je vous demande ce que vous lisiez quand vous étiez mômes en matière « d’illustrés », il y a des chances que vous me répondiez Le Journal de Mickey, Okapi, J’aime lire. Avec l’arrivée des poils et des émois amoureux, les hyper filles parmi vous ont peut-être bifurqué vers Jeune et Jolie ou encore Girls ; les autres, plus people, ont opté pour OK et Salut !. Dans tous les cas, vous avez eu votre ration d’horoscopes minimalistes ineptes en version fluo dégoulinante, de conseils top girly pour appliquer son mascara ou embrasser pour la première fois.

Les smileys ont remplacé les points d’exclamation, et voici qu’est sur le point de sortir le magazine Tchika. Destiné aux filles (vous l’aurez compris), ce trimestriel qu’on ne trouvera pas en kiosque mais sur abonnement « pour raison écologique », dit assez bien le déplacement des valeurs qui a eu lieu depuis la fin des années 80.

Comme disait Boby Lapointe (ou à peu près): Tchika si, Tchika là, Tchika, Tchika, Tchika boum.

Fini le préformatage aux injonctions des magazines féminins, le pré carré spécial filles décliné en maquillage/look/flirt option sexe. Tchika s’adressera à nos jeunes nanas comme il se doit : avec intelligence et ouverture vers le monde. Les filles de 7 à 12 ans liront des sujets d’actualité, de sciences, de sports, des histoires d’animaux.

Mais ce qui distingue Tchika, c’est la mission que se sont donnée Elisabeth Roman, la rédactrice en chef (ex-Science et Vie Découverte), et son équipe : empowerer nos jeunes nanas. Comprendre : les inciter à réfléchir à qui elles sont pour être en mesure de s’assumer devant les autres. Une démarche qui implique d’ouvrir le champ des possibles, de ne plus accepter les rôles encore largement encouragés chez le jeune enfant. Dans le premier numéro, on parlera ainsi d’une footballeuse, de femmes dans l’espace, de Rosa Parks…

Pour se convaincre de la nécessité d’une telle démarche, il n’y a qu’à regarder n’importe quelle cour de récréation. Dans le clan des roses, les cordes à sauter, les peluches mignonnes ; en face, les super-héros, les ballons de foot. Pardon d’enfoncer des portes ouvertes, mais libérer les hommes et les femmes, c’est d’abord éduquer nos mômes. Et donner les moyens à nos mini-filles d’aller de l’avant. 

Stéphanie Estournet

 

Pour participer au financement du lancement de Tchika, c’est ici.
Photos : pages extraites du n°1 de Tchika, à paraître en juin, DR.

 

 

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