Dancing is a real job, Donald
L’entrée du couple : pas en rythme du tout, pas ensemble ! Il tient la main de Mélanija par-dessus, il ne sait pas marcher avec elle, il n’a pas le sens du rythme, on s’en doutait un peu ! Deux mouvements de recalage des bras, par contact des mains, pour être sûr de bien se tenir. Petite bise d’elle de profil, elle le cache côté gauche, un peu de confusion des appuis ! Quart de tour vers le fond. Elle se dégage un peu, dos public, petit geste de la main pour recaler la robe... (Lire l'article)
La forêt de Debussy
Dans ses épatantes chroniques musicales intitulées Monsieur Croche, Debussy s'élève contre une interprétation de Beethoven trop imitative et ne laissant aucun champ à l'imagination : “Rend-on le mystère d'une forêt en mesurant la hauteur de ses arbres ?” demande-t-il. Que faire devant la forêt Scarlatti aux 555 arbres, la jungle faudrait-il dire, remarquablement impénétrable aux techniques habituelles de la musicologie, laquelle s'interroge toujours, entre autres, sur la chronologie des sonates ? Et si l'on mesurait la longueur des sonates ? Ou plutôt le rapport des deux parties, qui permet de comparer des sonates de longueurs différentes. De façon totalement inattendue, il apparaît que ce nombre varie de façon cohérente d'un bout à l'autre du corpus, et que cette variation reflète l'évolution des stratégies de composition utilisées par Scarlatti... (Lire l'article)
Sur la ligne de crête, deux enfants juifs
Deux frères cachés pendant l’Occupation kidnappés par la femme qui les a recueillis : Comètes et Perdrix de Marie Cosnay, un récit aux accents mythiques.
Céline le Narratéen et L’école des caves (3/3)
Si l’on dépasse les appréciations de psychologie littéraire, on trouve chez l’auteur du Voyage et de Bagatelles les éléments d’une théologie qui aux premiers temps de son invention fut l’expression d’une protestation que seuls quelques esprits libres surent affirmer.
Pour Bernard Cazeneuve, ministre de la sécurité intérieure
Longtemps je me suis couché de bonne heure pour raisons de sécurité : un ouvrage à la fois succinct, d’une grande qualité littéraire et en accord avec les circonstances dramatiques qui – nous sommes priés de le croire – justifient l’inscription de l’état d’urgence dans un horizon indéfini. Pour Bernard Cazeneuve, homme d'État d'urgence. (Lire l'article)
Traduire l’impossible (entretien avec Alena Lapatniova)
Dans Les Enfants d'Alendrier, du romancier biélorussien Alhierd Bacharevič, la langue est non seulement le thème central du livre, mais un personnage à part entière. Rencontre avec l’une des deux traductrices, Alena Lapatniova.
Marco Layera, à gauche prout
Dans La Imaginación del futuro, présenté au festival d'Avignon 2014, le metteur en scène chilien Marco Layera s'amusait à déboulonner l'icône de gauche Salvador Allende, représenté en vieille baderne gâteuse responsable des exactions de la dictature à venir. Plutôt réussie dans la forme, la satire laissait perplexe quant au fond, même sous couvert d'humour et de second degré. Dans La Dictadura de lo cool, son nouveau spectacle, on retrouve les mêmes ingrédients : farce politique déjantée et fond de sauce réactionnaire, même si Layera prétend se donner un vernis radical d'ultra gauche.
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ForEverGreen
Lorsque Franck Medrano a franchi le seuil du Consortium, douze ans plus tôt, sous l’œil narquois des hôtesses sublimes, le boss a rugi : “Bienvenue dans la vraie vie !”. Tempêtes électroniques, matières premières et krachs. Que le Marché caracole dans l’azur pour le bien-être des masses et ses guerriers en costumes seront les nouveaux apôtres, sympathiques crapules. Que tout s’effondre et ils voleront la vedette en prime time aux violeurs d’enfants. (Lire l'article)
Dora Maar, regards
Le Centre Pompidou accueille jusqu'à fin juillet une grande rétrospective de l'œuvre de Dora Maar (1907-1997). Si son travail pictural ne convainc guère, sa production photographique, qui passe allégrement d'un genre à l'autre, est magnifiquement mise en valeur. (Lire l'article)
L’Ukraine entre crainte et tremblement
Paru en 2019, L'Ukraine, une histoire entre deux destins de Pierre Lorrain permet de mieux comprendre le passé complexe d'un pays pour lequel le droit à exister n'est jamais allé de soi.
Pour la fin du monde
Pour la fin du monde prends ta valise / Et va là-haut sur la montagne on t'attend / Mets dans ta valise une simple chemise / Pour la fin du monde pas de vêtements. Bon, rien de dramatique jusque-là. Derrière l’apocalypse annoncée se cache un retour à la terre, assez dans l’air du temps — on serait plus volontiers parti avec un sac à dos qu’une valise, mais ça n’aurait pas rimé avec chemise. En tout cas, il est déjà clair que le titre Pour la fin du monde n’est pas celui d’un manifeste mais d’une invitation. (Lire l'article)
Álvaro Enrigue, pour les joueurs et fans de tennis déprimés
Aux joueur et spectateurs de tennis abattus par les scandales de dopage et de matchs truqués, il convient de prescrire la lecture de l’ouvrage du Mexicain Álvaro Enrigue, Mort subite, récemment publié en France aux éditions Buchet-Castel et traduit en français par Serge Mestre. Il y est question d’un curieux match de tennis opposant, le 4 octobre 1599, un poète espagnol à un jeune artiste de Rome : Francisco de Quevedo et Le Caravage, excusez du peu, assommés l’un comme l’autre par une gueule de bois monstrueuse qui ne les empêchera pas de jouer leurs trois sets. Quevedo à Rome face au Caravage ? Parfaitement.
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La porte de Champerret, bouche verte, Main jaune
Fermée en 2003, tour à tour, décharge, squatt et grotte abandonnée, la Main jaune est à l'aube d'une nouvelle vie. Mais il n'y a pas que cet ancien temple du roller qui va ici changer de main. Deux autres sites abandonnés et invisibles vont ré-émerger, parmi les projets lauréats de Réinventer Paris. C'est donc par ses marges, son sous-sol périphérique, avec de petits sites réactivés, que la porte de Champerret fait sa mue.
Bons baisers de Nouvelle-Zemble
Le nom de ce longiligne archipel, situé bien au-delà du cercle polaire, signifie la "Nouvelle Terre". Mais son destin tragique l’éloigne de toute espèce de virginité boréale pour la rapprocher plutôt des terres quasi-mortes, empoisonnées par le rayonnement nucléaire, de celles ayant échappé de peu à la vitrification.
“On n’est pas couché” dehors…
Prie-Dieu, La Mergez et Amédée, sont des clochards établis sur les quais de Seine, jusqu’au jour où ce dernier apprend qu’il est l’héritier de sa tante Adélaïde, qui lui lègue son pavillon en banlieue. Mais il ne pourra occuper ce domicile fixe que s’il prend en charge son neveu Nicolas, un jeune trisomique fasciné par Gagarine et les étoiles. Les fugues de Nicolas ou les frasques des amis plus ou moins honnêtes des SDF seront les moteurs d’une odyssée citadine où s’accumulent les rencontres de personnages hauts en couleur, sans jamais tomber ni dans le pathos larmoyant ni dans la glorification idéalisée de la marginalité. (Lire l'article)
Castellucci et la face sombre de l’Amérique
Mais de quoi ça parle ? Une partie du public de la MC 93 s'est posé la question, pendant et à l'issue de Democracy in America, le nouveau spectacle de Romeo Castellucci. Une perplexité souvent doublée d'agacement, tant certains ont l'impression d'être exclus du champ des initiés. Pas sûr que Castellucci mérite ces réactions épidermiques. (Lire l'article)
Que l’énergie soit avec toi
À l'heure où nous réalisons que notre révolution industrielle, avec sa débauche énergétique, a bouleversé le climat, et où les matières premières (dont le pétrole) commencent à se raréfier sérieusement, il apparaît clairement que Star Wars s'est trompé de siècle. Qui fera aujourd'hui de la science-fiction avec des énergies renouvelables et des idées pour sortir de l'impasse où nous nous sommes engagés ? (Lire la suite)
Les oies du Capitole
Au festival Montpellier Danse, entre les mains du chorégraphe israélien Hillel Kogan, les membres du ballet du Capitole de Toulouse ont vécu de drôles d'expériences. Ainsi, personne ne leur avait jamais fait danser La Bayadère à trois. Rapidement fatiguées d'être ridicules, les danseuses préfèrent encore fumer des clopes et parler d'autre chose. Dans cette pièce, intitulée Stars and dust, Hillel Kogan s'amuse beaucoup à questionner, chambouler et démonter les codes du ballet. Et le public rit de bon cœur. (Lire l'article)


















