La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Critiques
Véronique Ovaldé, Soyez imprudents les enfants (couverture), éditions Flammarion, 2016 - Une ordonnance littéraire de Nathalie Peyrebonne dans délibéré
Livres, Ordonnances littéraires

Véronique Ovaldé pour les nostalgiques de la fin de l’été

La fin de l’été est propice à la nostalgie. Il est essentiel alors pour tout un chacun de mettre au point “des stratégies performantes pour éloigner la tristesse”. Parmi celles-ci, je recommande la lecture du dernier roman de Véronique Ovaldé, Soyez imprudents les enfants. Lisez Véronique Ovaldé, dès les premiers jours de rentrée, et avant même que les premiers symptômes de mélancolie post-été ne se fassent sentir, laissez-vous embarquer dans ses itinéraires tortueux et souvent réjouissants. Plongez dans ces mots-là, ils vous feront digérer bien mieux tous les autres. (Lire l'article)

Georges Bernanos, Un Crime. Une chronique de Lionel Besnier dans délibéré
Le genre idéal, Livres

Un crime, mais lequel ?

En 1935 Georges Bernanos, auteur de Sous le soleil de Satan et Prix Femina en 1929, publie un polar. Et fait d’un travail alimentaire un monument qu’il camoufle discrètement, comme un délit, sous les aspects d’une histoire ordinaire. La construction est imparable, d’une grande modernité. Le contenu annonce les grandes thématiques du genre de la deuxième moitié du vingtième siècle : sexe, amour interdit, mensonge social, usurpation d’identité, schizophrénie peut-être… Bernanos, avec ce bijou, s’affirme en précurseur essentiel au même titre que Poe, Gaboriau ou Collins. Trop catholique pour être lu par les lecteurs rebelles, égaré dans la sous-littérature de gare pour les autres, Bernanos a vu son roman caviardé par les préjugés. Quel dommage. (Lire l'article)

Danse

Coup de vieux sur la Cour d’honneur

Dans Retour à Berratham, la nouvelle création du chorégraphe Angelin Preljocaj, les danseurs de la compagnie, grâce à leur énergie collective, sauvent la soirée d'un néant où la danse semble renvoyée à une fonction strictement illustrative. Car un intrus s'est invité dans la Cour d'honneur et s'y cramponne : le texte. (Lire l'article)

Design, Expo

Martin Szekely, la constance de l’essentiel

Le designer français expose “Construction” au Musée des arts décoratifs et de design de Bordeaux, dans les salles de l'ancienne prison. Il a trouvé là le lieu idoine pour faire dialoguer quelque 40 pièces limpides et les pierres brutes des murs. Un éloge de la simplicité des meubles, née d'une complexité technologique équilibriste et invisible, menée avec artisans et petites entreprises. Le minimum face aux excès, le silence loin du vacarme. (Lire l'article)

Álvaro Enrigue, “Mort subite”, traduit de l'espagnol par Serge Mestre, Buchet-Chastel, 2016
Livres, Ordonnances littéraires

Álvaro Enrigue, pour les joueurs et fans de tennis déprimés

Aux joueur et spectateurs de tennis abattus par les scandales de dopage et de matchs truqués, il convient de prescrire la lecture de l’ouvrage du Mexicain Álvaro Enrigue, Mort subite, récemment publié en France aux éditions Buchet-Castel et traduit en français par Serge Mestre. Il y est question d’un curieux match de tennis opposant, le 4 octobre 1599, un poète espagnol à un jeune artiste de Rome : Francisco de Quevedo et Le Caravage, excusez du peu, assommés l’un comme l’autre par une gueule de bois monstrueuse qui ne les empêchera pas de jouer leurs trois sets. Quevedo à Rome face au Caravage ? Parfaitement.
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Théâtre

Les corps des monstres

Quel rapport entre Richard III de Thomas Ostermeier, production très réussie et applaudie de la Schaubühne de Berlin, et El Syndrome, spectacle à peu près incompréhensible de l'auteur-metteur en scène argentin Sergio Boris? Aucun, en apparence. Quelque chose les relie pourtant, qui tient aux acteurs ou, plus précisément, aux corps des acteurs. (Lire l'article)

Kidults
Courrier du corps

The Kidults : “mascara, pourquoi ?”

L'idée formelle qui mène le burlesque des Kidults, c'est que tout se passe dans une salle de bains et que nous sommes à la place du miroir. Les sketches se déclinent en Vines de six secondes ou en formats plus longs sur Youtube. Deux couples de colocataires plus quelques guests entremêlent leurs cheveux, leurs brosses à dents et des dilemmes pataphysiques. La forme spéculaire est ultra-cohérente à l'époque. Que l'objectif de la caméra du smartphone soit notre nouveau miroir est une évidence. (Lire la suite)

Cinéma, Écrans, Théâtre

Ramène donc ta science

Bâtir un spectacle à partir d’informations scientifiques, faire de la connaissance un divertissement, amener du complexe jusque sur le devant de la scène sont des entreprises éminemment casse-gueule. Aussi est-il surprenant de voir aujourd’hui de plus en plus de créateurs aller puiser dans des sujets technico-scientifiques ou économiques la matière de leurs productions. Plus surprenant encore est de constater que les réussites sont de moins en moins rares. La preuve avec Adam McKay, Jérôme Ferrari, Jean-François Peyret, David Wahl, Jean-Yves Jouannais, Frédéric Ferrer, Alexandre Astier ou Sébastien Barrier. (Lire la suite)

Martine Bedin et Claude Eveno, Objets, nos amis. Une conversation, éditions éoliennes
Design

Le virus des objets

Martine Bedin et Claude Eveno se sont rencontrés en 2000, ont beaucoup correspondu. Au fil de leur amitié, à travers textes et lettres, ils retracent leurs souvenirs respectifs, leurs initiations croisées, leurs constats actuels. Se répondent leurs relations aux lieux, à l'espace, aux voyages, aux maisons, à l'art, à l'architecture, à la photographie... Au design finalement, dans Objets, nos amis. Une conversation, un livre où ils dressent un état du monde des choses subjectif, joyeux et désenchanté. (Lire le guide)

Danse

Kat Vàlastur, reprendre la main

Le spectacle Ah! Oh! A contemporary ritual fait partie des bonnes surprises que nous réserve régulièrement le festival d’Uzès, proposé par le Centre de Développement Chorégraphique, attentif aux jeunes auteurs. Comment les formes d’anciennes danses peuvent échapper à leur statut de folklore vieillissant pour retrouver un sens politique et éthique? Une réponse chez Kat Vàlastur.

Entomologie photographique, Photographie

Paul

Je n’avais aucune idée de l’adresse de La Briardière, la maison que Paul Strand avait achetée avec Hazel son épouse. Nous avons tourné dans toutes les rues du village quand tout à coup, eu haut d’une côte, je vis un jardin qui ressemblait beaucoup aux photographies de Paul que je connaissais par son livre A Retrospective Monograph.

Bande dessinée, S'il vous manque une case..., Zoologie

Les animaux politiques

Les réflexions politiques utilisent souvent les figures animalières, qu'il s'agisse de fables ou de récits utopiques, afin de porter un regard différent sur les sociétés humaines. Parce qu'il reste naturel, l'animal peut être considéré comme un modèle de l'homme dans son état originel, avant qu'il ne soit corrompu par les pratiques ou les passions sociales, ce qui en fait le symbole d'une nature non pervertie. Mettant souvent en scène des animaux, la BD cherche aussi par ce biais à mener une lecture critique de la politique, se plaçant ainsi au coeur d'une tradition qui remonte à l'Antiquité. (Lire l'article)

Numéro personnel du Jökulsárlón í Breiðamerkurjökul. Photo Katie Paterson. https://katiepaterson.org/artwork/vatnajokull-the-sound-of/
Arts froids, Expo

Vatnajökull (the sound of)

Allô? Le glacier fond-il? Londres, 2007. Les étudiants des Beaux-Arts présentent leur projet de fin d’études. Parmi eux, Katie Paterson présente une œuvre au titre énigmatique: “Vatnajökull (the sound of)”. Son principe est pourtant relativement simple, même si on ne peut pas en dire autant de sa réalisation.