La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Critiques
Livres, Ordonnances littéraires

Massacre des innocents pour le Président de la République

Grâce à son sang froid et à son flair médical, le docteur Rabau a pu diagnostiquer et prendre en charge M. Macon, président de la République, bien connu au service de Médecine littéraire, alors qu’il traversait un épisode aigu de diabète politique sucré. Après une intervention en urgence au palais de l’Élysée, le patient a été admis au service de Médecine littéraire et un traitement de fond a été mis en place avec la prescription du Massacre des Innocents de Marc Biancarelli (Actes Sud, 2018). Les résultats sont encourageants et l’acidité du patient a pu être révélée. La vigilance et des soins réguliers restent toutefois nécessaires. (Lire l'article)

Nijinsky dans La Péri de Paul Dukas, en 1911, vu par Bakst
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Diaghilev groupie

Il est difficile de croire que la première du Sacre du printemps, en 1913, a été contemporaine du travail d'élaboration des Femmes de bonne humeur, comédie de Carlo Goldoni muée en opéra-ballet par Serge Diaghilev en 1916. C'était à la fois le sacre de Stravinsky et celui de Scarlatti. Car Diaghilev, qui voulait une musique pré-romantique, était un inconditionnel de Domenico, dont il choisit 22 sonates qu'il fit, à sa façon habituelle, orchestrer. Curieuse idée que de “mélodiser” des sonates par nature “a-mélodiques” ! Mais il fallait bien que les danseurs aient du grain à moudre... (Lire l'article)

Álvaro Enrigue, “Mort subite”, traduit de l'espagnol par Serge Mestre, Buchet-Chastel, 2016
Livres, Ordonnances littéraires

Álvaro Enrigue, pour les joueurs et fans de tennis déprimés

Aux joueur et spectateurs de tennis abattus par les scandales de dopage et de matchs truqués, il convient de prescrire la lecture de l’ouvrage du Mexicain Álvaro Enrigue, Mort subite, récemment publié en France aux éditions Buchet-Castel et traduit en français par Serge Mestre. Il y est question d’un curieux match de tennis opposant, le 4 octobre 1599, un poète espagnol à un jeune artiste de Rome : Francisco de Quevedo et Le Caravage, excusez du peu, assommés l’un comme l’autre par une gueule de bois monstrueuse qui ne les empêchera pas de jouer leurs trois sets. Quevedo à Rome face au Caravage ? Parfaitement.
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Danse

Tempête de danse sur Brest

Le festival DañsFabrik qui s’est achevé le 4 mars à Brest et qui était en partie consacré au Chili a confirmé ou révélé de fortes personnalités qui respirent à fond et regardent le public droit dans les yeux pour capter, capturer le monde. L’œil, la bouche et le reste, du chorégraphe brésilien Volmir Cordeiro, est de cette trempe. (Lire l'article)

Danse

L’envol des utoPistes

Le trampoliniste Mathurin Bolze, concepteur du festival de arts du cirque “utoPistes”,  a réuni autour de lui les inventeurs du cirque d’aujourd’hui, plein de promesses pour le futur.  Le festival, qui s'est achevé ce samedi à Lyon, aura été le lieu de toutes les audaces circassiennes. Le cirque actuel qui a fait alliance avec les arts visuels et la danse manie avec élégance et virtuosité le mouvement pur, l’acrobatie, les concepts, tout en restant populaire, au bon sens du terme. On le pressentait, mais pas à ce point, le cirque est l’art vibrant d’aujourd’hui, captant les secousses de la société et lui rendant un équilibre perdu, tout en développant de nouvelles formes artistiques. (Lire l'article)

Festival d'Aurillac 2016 - une critique de René Solis dans délibéré
Théâtre

Aurillac en pleine forme

Soit, d'un côté, un festival dont le désordre public est la raison d'être, et de l'autre un contexte politique –l'état d'urgence– à la philosophie radicalement contraire. Le festival des arts de la rue d'Aurillac, qui s'est terminé samedi 20 août, a bien surmonté le dilemme, et ce n'est pas l'état d'urgence qui a gagné. Trente ans après sa fondation, en 1986, la manifestation se porte bien. Ce n'est pas qu'une question de chiffres –vingt compagnies dans la programmation officielle et plus de six-cents autres dites “de passage” dans le off. C'est aussi que les arts de la rue continuent d'inventer et de frapper fort, toutes générations confondues. (Lire l'article)

Livres

Les mots face au désastre

"… ici on trompe la mort, on la sait inévitable, on parle depuis elle, on parle déjà mort, mais depuis trois-quatre mille ans qu’on sait l’extinction inévitable, on sait aussi la tromper, on sait lui faire face, on sait la déjouer, c’est presque devenu instinctif : on reforme des liens perdus ou imaginaires, on se met à plusieurs, comme alors et comme aujourd’hui, et on se raconte des histoires." Trompe-la-Mort de Lionel Ruffel, est paru chez Verdier. (Lire le guide)

Guide, Théâtre

La conteuse aux pieds nus

"Une nuit à travers la neige" est adaptée de "L'Homme qui rit" de Victor Hugo par Ariane Pawin. Du conte, du théâtre-récit, du mime, de la peinture aussi grâce aux lumière de Marien Tillet. Et une petite forme qui n'a rien de mineure.

Théâtre

Avignon-69 peine à jouir

Bilan médiocre pour la 69e édition du festival d'Avignon, qui s'achève ce samedi 25 juillet. Sur une quarantaine de propositions à l'affiche du in, les spectacles mémorables ne sont pas franchement des découvertes et se comptent sur les doigts d'une main: trois spectacles de haut niveau plutôt seuls dans une forêt clairsemée. (Lire l'article)

Théâtre

Histoires sans paroles

Samuel Achache au Cloître des Célestins et Marguerite Bordat et Pierre Meunier au Tinel de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon proposent deux formes de théâtre musical. Pour Fugue, Achache a puisé dans un répertoire essentiellement baroque. Forbidden di sporgersi est une tentative d'inventer une correspondance visuelle et sonore à l'œuvre de la poétesse Hélène Nicolas, dite Babouillec, “autiste sans paroles”. (Lire l'article)

Dolores Redondo, Une offrande à la tempête, Folio Policier
Le genre idéal, Livres

Vieux comme le monde

En Navarre, pilier de l’Église et de forces mythologiques païennes à travers les siècles, dans la vallée de Baztán, une petite fille décède étouffée dans son berceau. Mort subite du nourrisson. La grand-mère pourtant, dans son demi-sommeil, a bien entendu de légers bruits. Dans la chambre, décorée d’une profusion de rubans, de dentelles roses et de fées, se trouve au pied du berceau une peluche répugnante. Le père est arrêté. La mythologie et les légendes basques s’invitent dans  une enquête où le merveilleux, l’indicible et l’horreur côtoient un monde contemporain en peine d’apporter des réponses. (Lire l'article)

Design, Expo

Constance Guisset, le tourbillon de la vie

En dix ans, Constance Guisset a déjà créé un ensemble impressionnant d'objets volants ou en mouvement, de la lampe Vertigo aux tables Ankara. Elle a scénographié les ballets d'Angelin Preljocaj et nombre d'expositions. Si cette designer n'impose pas un florilège de concepts, ou de références théoriques, elle raconte un design du côté du merveilleux. Le musée des Arts décoratifs de Paris lui consacre une exposition, aussi dense que facétieuse. (Lire l'article)

La sémiophysique pour les nuls
Chroniques avéryennes, Écrans

La sémiophysique pour les nuls

À force de regarder de près, on remarque dans les cartoons d'Avery l'omniprésence d'une structure particulière, qui revient inchangée sous des aspects toujours différents : un personnage ou un objet émet un “influx” (un son, une onde, une parole, une pulsion) qui est capté par un autre personnage, ou objet, dont le comportement ou la forme est soudain modifié(e).
Théâtre

Antoine et Cléopâtre, passion parfaite

Tiago Rodrigues a baptisé sa compagnie Mundo Perfeito. Son spectacle Antoine et Cléopâtre est en harmonie avec ce nom : il est rare de sortir d'un théâtre avec la sensation que ce qui est montré est la traduction parfaite du projet initial. Faire vivre l'âme de l'un dans le corps de l'autre, c'est très exactement ce que réalisent sur scène Sofia Dias et Vítor Roriz. (Lire l'article)

Théâtre

Rêver des maisons de la culture et de la nature

Alors que le festival d'Avignon s'achève, Romaric Daurier, directeur du Phénix, Scène nationale pôle européen de création de Valenciennes, plaide pour une “exception culturelle écologique heureuse, réconciliant l’héritage des Maisons de la Culture de Malraux et de l’Éducation populaire”.