La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Critiques
Localisation de la Nouvelle-Zemble. Fond de carte Wikipédia
Arts froids

Bons baisers de Nouvelle-Zemble

Le nom de ce longiligne archipel, situé bien au-delà du cercle polaire, signifie la "Nouvelle Terre". Mais son destin tragique l’éloigne de toute espèce de virginité boréale pour la rapprocher plutôt des terres quasi-mortes, empoisonnées par le rayonnement nucléaire, de celles ayant échappé de peu à la vitrification.

Théâtre

Kyoto forever 2 : la COP est vaine

Frédéric Ferrer a installé sa compagnie Vertical Détour dans les cuisines désaffectées de l'hôpital psychiatrique de Ville-Évrard, en Seine-Saint-Denis, où depuis 2004 il poursuit un travail qui tourne autour du thème du dérèglement, envisagé du point de vue psychique – les figures de la paranoïa – et climatique – le réchauffement planétaire. Ferrer affectionne une forme théâtrale : la conférence scientifique qui dégénère. Kyoto forever 2, le spectacle qu'il présente à la Maison des Métallos à Paris, est de ce point de vue particulièrement réussi. (Lire la suite)

Scarlatti Gusmão aéronef
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Lumières portugaises

Dans son roman Le Dieu manchot, José Saramago, prix Nobel de littérature, recrée l'atmosphère du Portugal au début du XVIIIe siècle. Sur un fond mystique bien tassé — l'édification de la basilique de Mafra par le très pieux roi Jean V dont le palais est éclairé par des cierges, et qui partage très officiellement la couche de la Mère supérieure d'un couvent voisin —, Saramago imagine la construction du premier aéronef de l'histoire par le génial inventeur Bartolomeu de Gusmão... au son du clavecin de Domenico Scarlatti. Dans le roman, un couple fort sympathique, Balthazar et Blimunda, construit un épatant prototype d'avion de bois et de fer (la “passarole”) sur les plans de Gusmão, tandis que Scarlatti fait apporter son clavecin dans l'atelier. (Lire l'article)

Claire Trotignon, Rock-A-Hoola 2 (exposition à la galerie de Roussan)
Arts plastiques, Expo

Les conquêtes de l’espace

Au commencement de la peinture, il y a l'espace. Le peintre se préoccupe de placer ce qui sera le point de fuite et cette ligne qui marquera l’horizon puis de tracer le plan quadrillé qui transformera la surface de sa toile en un espace illusoire : une perspective. La figure ne viendra qu’en second et détournera le regard du spectateur. Mais il arrive qu'elle ne vienne pas, que la scène demeure déserte et que l’espace ait alors tout loisir de déployer aux yeux ses artifices et les rigueurs de ses géométries. Artifices et géométries dont deux artistes exposées à la galerie de Roussan s’emparent : Juliette Mogenet et Claire Trotignon. (Lire la suite)

Eugenia Almeida, L'Échange, traduit de l'espagnol par François Gaudry, éd. Métailié, 2016
Le genre idéal, Livres

Les habits d’ombre

Une jeune femme sans passé et sans famille, après avoir braqué un homme à la sortie d’un bar, retourne son arme contre elle et se tire une balle entre les deux seins. Sa cible lui a tourné le dos sans se retourner, ni même accélérer au bruit de la détonation. Personne ne sait. Personne ne parlera. L’Argentine Eugenia Almeida pose son récit à l’heure de la convalescence crépusculaire d’un pays martyrisé. Cela pourrait être partout où, de l’histoire des dictatures et des coups tordus, remontent des créatures à la gueule grand ouverte. (Lire l'article)

Ida Rubinstein, 1909
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Ida avec flèches

Échoué à Arcachon comme Hugo à Guernesey, le très scarlattien d'Annunzio affronte la dune du Pyla, les lames de l'Atlantique et quelques femmes exigeantes. Parmi elles, Ida Rubinstein, qui lui commande le livret d'un Martyre de saint Sébastien (musique de Debussy) où elle jouera Sébastien ; mais aussi Romaine Brooks, compagne d'Ida, qui l'héberge et fait son portrait, avant de le fuir et de se réfugier auprès de Natalie Barney. En 1912, Ida et Gabriele s'entraînent au tir à l'arc dans la forêt landaise. Les flèches d'Ida ne sauraient tuer personne. En revanche, celles de son “frère” Gabriele ne ratent pas le vrai Sébastien de l'histoire, Romaine Brooks. C'est aussi compliqué qu'une sonate de Scarlatti : faut suivre ! (Lire l'article)

Cinéma, Guide

Trenque Lauquen, magique pampa

Ce film au long cours de l’Argentine Laura Citarella, nous entraîne en eaux troubles, au coeur d'une pampa fantasque et fantastique, sur les traces d'une botaniste, d'une écrivaine disparue et d'une créature étrange... Fascinant.

Guide

Les découvertes d’Atlantide

Une cinquantaine d'écrivains du monde entier, quatre-vingt dix rencontres: du 2 au 5 mars, le festival Atlantide de Nantes fête sa onzième édition et permet de découvrir de nombreux auteurs peu connus.

Bob Dylan, "Yippee! I'm a poet"
Livres, Musiques

“Yippee ! I’m a poet”

Voilà donc Bob Dylan consacré par la plus haute distinction littéraire. Le compositeur américain, aujourd'hui âgé de 75 ans, coqueluche de la Beat Generation, aura passé toute sa carrière à snober les récompenses en tout genre, fuyant la reconnaissance des autres pour continuer à débiter ses chansons cultes, souvent magnifiques, parfois incompréhensibles et souvent interminables, sur toutes les scènes de la planète. Adulé ou décrié tout au long de sa carrière, il n'a jamais laissé personne insensible. Car Dylan, on l'aime ou on le hait. (Lire l'article)

Arnold Turboust, Les Envahisseurs
Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Les Envahisseurs

Il y a tout juste cinquante ans, le réseau américain ABC achevait la diffusion de The Invaders, alias Les Envahisseurs. La série n’a connu que deux saisons mais elle a durablement marqué les esprits, tout particulièrement en France. Souvenez-vous de l’accroche : "Les envahisseurs : ces êtres étranges venus d’une autre planète. Leur destination : la Terre. Leur but : en faire leur univers. David Vincent les a vus. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d’une route solitaire de campagne, alors qu’il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva…". Que jamais il ne trouva : cet usage du passé simple annonçait à lui seul de l’exceptionnel. (Lire l'article)

Livres

L’écrivain que personne n’a lu

L'écrivain mexicain Paco Ignacio Taibo II a fouillé dans sa bibliothèque. Il y a trouvé des livres du Russe Vladimir Bogomolov, jamais traduit en français. Personnage discret à la biographie mystérieuse, Bogomolov, mort à Moscou en 2003, est entre autres l'auteur de Ivan, la nouvelle qui a inspiré le premier film d'Andreï Tarkovski. (Lire l'article)

Danse

Night Fevers pour clore la Biennale de la danse de Lyon

Des jaillissements, des collectifs qui isolent une figure intemporelle, de la sueur juste pour le plaisir de la dépense, des danses “anonymes” qui côtoient les savantes: la 17ème Biennale de la danse de Lyon qui s'est achevée le 30 septembre a ouvert de nombreuses pistes de réflexion, désenclavant la danse contemporaine, la libérant de son image prétendument élitiste. La preuve par trois spectacles hors norme : Le syndrome Ian de Christian Rizzo, Auguri d'Olivier Dubois et Sunny d'Emmanuel Gat et Awir Leon. (Lire l'article)

Danse

Tempête de danse sur Brest

Le festival DañsFabrik qui s’est achevé le 4 mars à Brest et qui était en partie consacré au Chili a confirmé ou révélé de fortes personnalités qui respirent à fond et regardent le public droit dans les yeux pour capter, capturer le monde. L’œil, la bouche et le reste, du chorégraphe brésilien Volmir Cordeiro, est de cette trempe. (Lire l'article)

Un Siècle - Vie et mort de Galia Libertad, mise en scène de Carole Thibaut © Héloïse Faure
Théâtre

Les combats du Siècle

Autrice et metteuse en scène, Carole Thibaut raconte, dans Un siècle, l'histoire d'une ville - Montluçon - et d'une famille. Son spectacle marie avec bonheur le goût de la politique, l'art du contraste et l'humour. 
#JWIITMTESDSA? (Just what is it that makes today´s exhibitions so different, so appealing?), Cristina Garrido, 2015
Arts plastiques, Écrans, Machines à voir

#JWIITMTESDSA?

Installation, collage, vidéo... #JWIITMTESDSA? est à la fois une référence à un classique de Richard Hamilton et une réflexion sur le statut des images, sur une certaine culture visuelle à l'œuvre dans le monde de l'art contemporain tel qu'Internet et les réseaux sociaux en rendent compte.