La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Critiques
Andy Warhol, Electric Chair. Vue d’exposition, Warhol Unlimited, au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 2015 © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2015 © Pierre Antoine
Arts plastiques, Expo

Warhol, année 2015

Andy Warhol… Le nom a beaucoup résonné en 2015. Il a surgi à Metz d’abord, au Centre Pompidou, avec l'exposition “Warhol Underground”, dans laquelle le Warhol peintre s’effaçait pour laisser passer sur le devant de la scène le Warhol de la Factory, celui qui créa et filma les “Superstars”, produisit le Velvet Underground, et scénographia pour eux les concerts-happenings du Exploding Plastic Inevitable. Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris propose jusqu'au 7 février 2016 “Warhol Unlimited”, une exposition plus sage mais tout aussi finement conçue. Le Warhol 2015 est un Warhol formidable, qui échappe aux réductions qui cantonnent son œuvre à une imagerie bien sentie. (Lire la suite)

Danse

Trop de chants pour un cantique

Abou Lagraa, chorégraphe dont le style s’est forgé à l’étude de la danse classique, contemporaine et hip hop, a toujours voulu faire bien, trop bien. C’est le cas avec sa récente création à la Maison de la danse de Lyon où il est artiste associé en 2015 avant de regagner sa ville natale, Annonay en Ardèche. En s’attaquant au Cantique des Cantiques, il a vu grand. Retour sur cette création et sur la polémique qui oppose le chorégraphe français à la conseillère municipale FN d’Annonay. (Lire la suite)

Le Pavillon Circulaire, Hôtel de Ville de Paris, fait de matériaux essentiellement récupérés. Architectes: collectif Encore heureux ® Cyrus Cornut
Architecture

Pavillon circulaire, ne circulez pas!

Sur la place de l’hôtel de ville de Paris, un petit bâtiment en bois, uniquement bâti avec des matériaux de réemploi, nargue le monument imposant. Face au gâchis provoqué par le BTP, les architectes de l’atelier Encore Heureux prônent la récupération soignée. Sans se tourner vers le passé ni vers une écologie usine à gaz. Ce lieu démonstratif de rencontres est aussi un café solidaire, ouvert aux débats, particulièrement pendant la COP 21, pour défendre l’économie circulaire et une architecture respectueuse de la planète. (Lire la suite)

Mario Benedetti, Qui de nous peut juger, traduit de l'espagnol (Uruguay) par Serge Mestre, éditions Autrement, 2016. Une ordonnance littéraire de Nathalie Peyrebonne dans délibéré
Livres, Ordonnances littéraires

Mario Benedetti pour les crédules

Dimanche 4 septembre 2016 : Mère Teresa est déclarée sainte par le Pape. Magnifique ? Scandaleux ? Le premier roman de l'écrivain uruguayen Mario Benedetti, enfin traduit en français, s'intitule justement Qui de nous peut juger. Car toute vérité est relative, certes, mais gare tout de même à ceux qui n'essaient pas de la regarder en face. Chacun ses saints, chacun ses traîtres. À chacun, bien sûr, de choisir son camp, à moins de vouloir se retrouver, comme Miguel, l'un des personnages du roman,cocu à une seule corne”... (Lire l'article)

Livres

Sœurs de Chaos

Une femme dite folle, ceux qui l'approchent s'accordent à la trouver belle. Elle a une sœur jumelle, une artiste peintre qui porte le même prénom qu'elle, celui de la mère, mais qui vit loin, dans l'Autre Ville. La Folle est détenue depuis dix ans à l'asile, et comme le font les fous, se cogne la tête contre la porte de sa chambre d'hôpital au numéro troublant : 2666. Écrit dans une langue magnifique, Chaos de Mathieu Brosseau est un roman de l'après catastrophe, celle de la perte irrémédiable du sens. (Lire l'article)

Design, Expo

Le design, Now et maintenant

De Bastille à Barbès, la Design Week parisienne a fermé ses boutiques. Après une semaine de présentations diversifiées, du meuble le plus léché classique aux bidouillages numériques de toutes sortes. Entre réfugiés sous la Cité de la mode et du design, rentrée économique maussade et questionnements sur l’avenir d’un métier qui se redéfinit, se re-cherche vers des démarches plus locales et mutualistes. Tour de piste, de fêtes en débats, de cette manifestation qui est un des reflets d’un design désarticulé. (Lire la suite)

Passage frontalier - “Everything architecture” par l'agence belge basée a Bruxelles OFFICE, Kersten Geers et David Van Severen
Architecture

Office déplace les murs

En invitant l'agence belge Office, le centre Arc en Rêve de Bordeaux revient aux fondements de l'architecture. "Everything architecture, affirment ces minimalistes dans leur exposition monographique, en défendant une écriture simple, des formes géométriques, une économie de moyens et de judicieux déplacements de frontières, de limites des containtes. Pour mieux se situer avec rigueur dans le monde bavard et confus, avec leur "presque rien d'architecture" tel un nuage illusionniste. (Lire l'article)

“Instable comme une saillance”, une chronique de Nicolas Witkowski sur Tex Avery
Chroniques avéryennes, Écrans

Instable comme une saillance

La saillance : objet ou personnage émettant ou recevant des prégnances. Elle est d'une instabilité constitutive qui — acte fondateur du rire — tire le tapis sous nos certitudes les plus assurées. D'abord, un prédateur peut se transformer en proie, ou inversement, sans prévenir personne. Ensuite, une saillance peut se transformer en prégnance, ce qui pose une redoutable question, très voisine de celle que se sont posée les physiciens lors de la naissance de la physique quantique.
Livres

Michel Butel, mort d’un poète

On annonce la mort de Michel Butel, à l'âge de 77 ans. C'est une très mauvaise nouvelle. La presse perd son dernier poète, et ses amis un type formidable. Il était malade depuis des mois, avait du mal à respirer, mais jusqu'à son dernier souffle il a défendu l'idée que l'on devait faire des journaux comme des œuvres d'art. Il est bien le seul à y être parvenu. Portrait rédigé en 2011 alors que Butel se préparait à lancer son tout dernier journal, L'Impossible, après avoir présenté sa candidature à la direction du Monde. (Lire le portrait)

Tex Avery fait-il (encore) rire? Nicolas Witkowski pose la question.
Chroniques avéryennes, Écrans

Tex Avery fait-il (encore) rire ?

Les dessins animés de Tex Avery ont fait rire dans les années 1940, 50 et 60. Et aujourd'hui ? Ont-ils rejoint l'humour 1900, qui ne passe plus, comme tant de comiques depuis, enfouis au cimetière de la rigolade ? Sur les 30 ans de création de Tex, bien des private jokes, des américanismes dont le sens s'est perdu, ainsi que nombre de vannes machistes ont mal vieilli. Tous les cartoons d'Avery ne sont pas excellents, loin de là. Pourtant, ils recèlent tous cette petite dose de piment indéfinissable qui fait son effet (explosif) à retardement. (Lire l'article)

Brest 1992 © Gilles Walusinski
Brest 1982-1992, Photographie

Brest 1992 : le port et la ville (1)

En 1992 le Ministère de l'Équipement lança une "commande publique" dont le titre Le port et la ville correspondait à la préoccupation politique du développement – difficile – des ports en France comparé aux grands ports européens. Je décidai alors de revenir à Brest et d'y partir au mois d'août.

Danse

Aux Hivernales, une mécanique bien huilée

En ouverture du Festival Les Hivernales d’Avignon, 39e édition, le spectacle La Mécanique des ombres de NaïF Production s’est imposé par sa troublante beauté et son étrangeté. Dans une autre tonalité, les Fragments mobiles d’Yvan Alexandre, d’abord dispersés, se rassemblent dans une fresque étirée. Et dans De(s)genération, du danseur et chorégraphe hip hop Amala Dianor, la new school rivalise joyeusement avec la old school. (Lire l'article)

Portrait de jeune fille par Émile Vernon
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Les romantiques n’aiment pas les cerises

Il est une éclipse que l'astronome jésuite Carbone ne put étudier : celle de Scarlatti durant la période romantique. Certes, il ne fut pas le seul musicien baroque à en être victime, mais son occultation, parsemée de fugitifs éclats, dura près d'un siècle. Il est vrai que les préoccupations théoriques et distanciées de Scarlatti sont très éloignées de l'exaltation romantique du moi. À cette époque, seul Muzio Clementi, qui fut londonien avant d'être viennois, écrivit quelques sonates dans le goût de Scarlatti. D'autres se permirent de faire subir aux sonates les pires outrages... (Lire la suite)

Chanson de gestes, Danse, Donald Trump

Dancing is a real job, Donald

L’entrée du couple : pas en rythme du tout, pas ensemble ! Il tient la main de Mélanija par-dessus, il ne sait pas marcher avec elle, il n’a pas le sens du rythme, on s’en doutait un peu ! Deux mouvements de recalage des bras, par contact des mains, pour être sûr de bien se tenir. Petite bise d’elle de profil, elle le cache côté gauche, un peu de confusion des appuis ! Quart de tour vers le fond. Elle se dégage un peu, dos public, petit geste de la main pour recaler la robe... (Lire l'article)

Musiques

Blue Janis délavée

Cap sur la nostalgie avec les images d'archives délavées de Little Girl Blue, le documentaire que Amy J. Berg consacre à Janis Joplin, 45 ans après la mort de la chanteuse d'une overdose, dans une chambre d'hôtel d'Hollywood. La collecte et le montage des témoignages (parents, frère et sœur, amis proches, copains d'école, Country Joe McDonald et Big Brother, ses compagnons de route musiciens...) ont nécessité huit ans de travail. Fragilité du personnage et puissance de la voix, les frissons sont toujours là. (Lire la suite)