La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Critiques
Pavillon de l'Arsenal, Paris Haussmann, modèle de ville
Architecture

Haussmann, la preuve par les pleins et les vides 

Paris intramuros garde encore la structure urbaine conçue par le baron, de 1853 à 1870. Une ville au réseau de voirie très compact, aux îlots répétitifs génériques. Au pavillon de l'Arsenal, en analysant systématiquement le tissu urbain haussmannien, les architectes Umberto Napolitano, Benoit Jallon et Franck Boutté démontrent que c'est un modèle efficace pour le piéton, que la densité y est acceptable et que« l’immeuble haussmannien révèle une capacité extraordinaire de résilience : spatiale, climatique, structurelle et technique ». Bref ce système, où sont bien articulés les pleins et les vides, peut se mesurer aux constructions durables contemporaines... (Lire l'article)

Grégoire Courtois, Suréquipée, Folio SF, 2017
Le genre idéal, Livres

De l’insoutenable satisfaction du désir

Trafic du vivant et de l’inanimé. Aliénation au désir. Esclavage moderne. Déresponsabilisation. Réflexion sur le langage. Enquête policière qui se moque de savoir ce qu’il est advenu de l’éventuelle victime pour ne s’intéresser qu’à des questions éthiques, Suréquipée, de Grégoire Courtois, est aussi, par le biais du fantastique, un roman qui rogne les frontières. (Lire l'article)

Cinéma, Guide

Trenque Lauquen, magique pampa

Ce film au long cours de l’Argentine Laura Citarella, nous entraîne en eaux troubles, au coeur d'une pampa fantasque et fantastique, sur les traces d'une botaniste, d'une écrivaine disparue et d'une créature étrange... Fascinant.

Danse

Mont-de-Marsan, terra flamenca

Avec la création il y a 29 ans du festival Arte Flamenco, Mont-de-Marsan est devenue la deuxième patrie du flamenco. C'est pour les artistes un lieu de rendez-vous car ils ne font pas qu’y passer mais sont invités à y séjourner, à participer à des rencontres publiques, à y donner des stages et des master classes. La programmation équilibrée n’oublie rien des maîtres du genre tout en s’ouvrant aux nouveaux talents. Et pas des moindres. La jeune Patricia Guerrero a ébranlé le Café Cantante avec son spectacle Catedral. (Lire l'article)

Danse

Silence, on danse

Hanté, propulsé par le silence, les silences de sa propre danse ou de celle de comédiens qui pourtant interprétaient un texte, comme Gérard Philipe ou Jean-Louis Barrault, le danseur et chorégraphe Dominique Dupuy a initié une année de Silence(s) avec la collaboration du Collège International de Philosophie, projet porté par le Théâtre National de Chaillot et de nombreux partenaires. Prochain rendez-vous en janvier au Théâtre national de la Colline à Paris avec une soirée consacrée à Alain Trutat, fondateur de France Culture. (Lire l'article)

Antoine Brea, Récit d'un avocat, Le Quartanier, 2016
Le genre idéal, Livres

L’avocat et les assassins

En 1996, deux immigrants kurdes sont condamnés par la cour d’assises du Jura pour le meurtre sauvage d’une femme de vingt-cinq ans laissée pour morte après avoir été violée. Peu de choses ensuite, dans ce roman aux faux airs de récit pénal, sont entièrement imaginaires. Un avocat en proie à des phobies et bien loin du prestige des joutes oratoires, se retrouve malgré lui dans les coulisses de ce drame. Souvent, les romans de genre exposent l’indicible et décrivent le chaos avant de ramener l’ordre. Conservateurs et rassurants. Après la peur et le frisson triomphe la normalité. La morale est rappelée. Parfois aussi un texte est tout simplement bon et décale les règles. (Lire l'article)

Danse

17ème Biennale de la danse de Lyon : chemins de traverse

Ils n’ont franchement rien à voir l’un avec l’autre. Les uns du collectif Petit Travers proposent un jonglage scénique où la trajectoire de la balle est plus visible que le jongleur. Les autres de la compagnie Roy Assaf Dance mêlent les danses religieuses, militaires ou de couple. Leur vocabulaire intrigue dans cette 17ème Biennale de la danse de Lyon très touffue. (Lire l'article)

Notre-Dame de Paris par Edith Piaf
Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Notre-Dame de Paris

L’incendie de Notre-Dame, est-ce le début ou la fin de quelque chose ? Aujourd’hui les grandes transes collectives – celle qu’a provoquée l’incendie en était une de belle magnitude – sont des enterrements plus que des résurrections. Souvenez-vous : les grandes grèves de 1995 pour le service public, qui n’ont finalement été qu’un adieu. La belle unité nationale après l’attentat à Charlie, en janvier 2015 : elle s’est fissurée depuis comme jamais. En avril 2019, on nous dit que la reconstruction de la cathédrale sera le nouveau ciment de la Nation, quand tout porte à croire qu’elle n’en sera que le chant du cygne. (Lire l'article)

Livres

Inscriptions et immersion

Dans Enfants de Paris, 1939-1945, le graphiste Philippe Apeloig met en page les photographies de 1200 plaques commémoratives de l'Occupation qu'il traque depuis longtemps. Dans Demain, le vaisseau chimère, les deux designers Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard mènent une recherche sur l’illusion et l’écologie à travers le medium des fresques, questionnant le monde à venir. 

Bror Gunnar Jansson - Moan Snake Moan
Musiques

Bror Gunnar Jansson, gentleman bricoleur

Gentleman bluesman, bricoleur ingénieux, mais aussi homme orchestre, Bror Gunnar Jansson est l'un des rares musiciens suédois à s'être fait connaître au-delà du pont de Malmö. Rien que le nom est une énigme : Bror pour frère, comme le fameux compagnon de Robin des Bois, puis “Gugges”, soit le diminutif de Gunnar en suédois, et enfin “Enmanna”, signifiant One Man Band. Tout cela dans un seul personnage. Un an après avoir enregistré son deuxième album Moan Snake Moan, le dandy de 28 ans est en concert ce mois-ci en France. (Lire la suite)

Danse

Gaëlle Bourges divague sur Lascaux

Invitée du festival les Inaccoutumés de la Ménagerie de Verre, la chorégraphe Gaëlle Bourges entraîne le spectateur dans une de ses grottes secrètes en divaguant sur celle de Lascaux fermée au public depuis 1963. Un texte instructif nous renseigne sur l’art pariétal qui sent l’animal. On est curieux comme les quatre adolescents qui découvrirent la grotte en 1940 et on s’amuse. (Lire la suite)

Vue de l'exposition Haris Epaminonda, Vol. XVI, Le Plateau, Frac Ile-de-France. Photo: Martin Argyroglo
Arts plastiques, Expo

Quelques gestes de Haris Epaminonda

L’artiste chypriote Haris Epaminonda est une artiste-collectionneuse. Ce sont les objets et des images issus de sa collection qui ont servi de matériau premier à l’exposition Vol. XVI (comprendre, sa seizième exposition personnelle) qu’elle présente au Plateau, l’antenne parisienne du Frac Île-de-France. Epaminonda investit le Plateau comme on occupe un espace qu’on aime. S’agit-il d’une installation, d’une situation, d’un aménagement ou, simplement, d’un intérieur ? (Lire la suite)

Jolly Jumper ne répond plus © Bouzard – Dargaud 2017. Une chronique de Didier Ottaviani
Bande dessinée, S'il vous manque une case...

Une lecture ’pataphysique de Lucky Luke

La bande dessinée peu être assimilée à une forme de ’pataphysique, discipline inventée par Alfred Jarry et définie comme “science des solutions imaginaires”, nous invitant à adopter sur les choses un nouveau point de vue et casser nos attentes habituelles. C’est aussi ce que nous propose Bouzard dans Jolly Jumper ne répond plus, en nous faisant découvrir une interprétation hilarante et très personnelle du personnage de Lucky Luke, qui modifiera complètement la vision que vous aviez du Lonesome cowboy. (Lire l'article)

Arts froids, Sciences

Fritz Zwicky (1898-1974)

Matière noire, étoiles à neutrons, supernovae... l'astrophysicien Fritz Zwicky (1898-1974) a tout imaginé et découvert avant tout le monde. Et changé notre façon de voir l'univers. Personnalité fantasque, il était aussi la terreur de ses étudiants et de ses collègues...

Philip Heying, Étretat (environs)
Entomologie photographique, Photographie

Philip

Ce paysage des environs d'Étretat c'est le cadeau que tu m'as fait, Philip, à ton départ de Paris en 1997 – je devrais écrire à ton retour aux États-Unis. Un paysage qui tient au mur, côtoyant le marchand de balais de Daniel Barraco et le notaire d'August Sander. Je t'ai connu, Philip Heying, en février 1989, lors de ta première exposition chez Agathe Gaillard. Tu montrais des paysages d'Amérique... (Lire l'article)