Une autoroute américaine, un ciel d’orage, des éclairs invisibles et visibles pourtant : « Lightning », vidéo réalisée en 1976 par Paul Kos est un chef d’oeuvre d’acuité minimaliste.
Dédiée à la critique et à l’analyse des création culturelles en Espagne, en Amérique latine et au-delà, la publication en ligne Campo de relámpagos (Champ d’éclairs) a commencé à paraître en avril 2016. Son objectif était de susciter la production de textes critiques sur l’art contemporain mais aussi d’inventer, en étroite collaboration avec les artistes, chercheurs et écrivains, un espace de pensée sur les manifestations symboliques de notre temps.
La revue est divisée en deux sections : Crítica & reviews, une publication hebdomadaire où l’art est lié à l’écriture, où chaque dimanche un auteur analyse un nouvel objet culturel d’actualité; et Máquinas de visión (Machines à voir), rendez-vous mensuel où les artistes développent leurs réflexions en utilisant principalement la poétique et les ressources techniques de l’image au format vidéo.
Les axes thématiques de la revue sont les rapports entre art et politique, les études culturelles associées aux imaginaires contemporains, les lectures historiques sur l’architecture et l’art public, les études de genre en art, l’anthropologie et la culture visuelle, l’économie de l’art et les rapports avec les institutions.
Nombre des auteurs publiés dans Campo de relámpagos sont de jeunes chercheurs, souvent des femmes. L’égalité des genres et la volonté de faire entendre de nouvelles voix ont inlassablement été au cœur de ce projet. Avec le souci de maintenir un haut niveau de recherche et de réflexion, condition indispensable pour contribuer à bâtir une communauté artistique, mettre en place des outils et agencer des idées pour un débat productif, dans un environnement toujours plus complexe. Et une même exigence: maintenir une politique d’indépendance et de libre distribution de la pensée, et favoriser le travail critique des artistes.
Campo de relámpagos partage désormais ses Machines à voir avec les lecteurs délibéré, qu’elle invite à côtoyer d’autres imaginaires.
Maria Virginia Jaua
directrice et fondatrice de Campo de relámpagos
Vostok
“Vostok” de Leticia Ramos explore les profondeurs du plus grand lac sub-glaciaire de l’Antarctique, à cinq cents mètres en dessous du niveau de la mer. Vérité documentaire ou illusion d’optique?
All My Life
Bruce Baillie est l’un des pionniers du cinéma d’avant-garde tourné sur la côte ouest des États-Unis à la fin des années soixante. Ce court-métrage de 1966 fait correspondre en un plan-séquence la voix d’Ella Fitzgerald et la lumière d’été sur la côte californienne.
Exploratory Movement
Comment écrit-on un texte ? Comment imprime-t-on un livre ? Comment apparaissent, disparaissent et réapparaissent les mots ? Comment fait-on attention aux “choses” ? Autant de questions contenues dans Exploratory Movement (2017) de Inma Herrera
Romance
Des mains féminines repassent une chemise d’homme: Romance de Helen Grace, épouse la durée et le rythme d’un mouvement célèbre de Chostakovitch. Sept minutes simplement vertigineuses.
Don’t believe in me
Une fête dans un bar, des jeunes gens dont on ne distingue pas les visages, un rituel filmé avec dérision et tendresse : Dont believe in me de Ana Esteve Reig, entre air du temps et déjà vu.
Prendas corpus
Dans Prendas Corpus du Cubain Jeosviel Abstengo, petit chef d’œuvre de violence froide, plusieurs personnes cachent des morceaux de viande sous leurs vêtements. Violence clinique, documentaire, dont l’efficacité est inversement proportionnelle à la brièveté du film.
#JWIITMTESDSA?
Installation, collage, vidéo… #JWIITMTESDSA? est à la fois une référence à un classique de Richard Hamilton et une réflexion sur le statut des images, sur une certaine culture visuelle à l’œuvre dans le monde de l’art contemporain tel qu’Internet et les réseaux sociaux en rendent compte.
Into the pool
Une piscine, un paysage presque vide avec la mer en ligne de fond. Dans Into the pool, le cinéaste Julien Devaux se jette à l’eau, au propre comme au figuré. Et rend hommage avec humour à l’artiste néerlandais Bas Jan Ader.
Fin
Voyage en train, poème circulaire. Un court-métrage du cinéaste arménien Artavazd Pelechian, créateur du montage à distance, un antidote contre “la bactérie du temps qui nous consume”.
Altamura
Je ne suis pas en colère contre vous, qui êtes la norme, je suis en colère contre moi, parce que j’ai accepté de venir ici. Et ça ne me fait pas plaisir, en effet. (Jean Genet)
Cantar de ciego
Extrait d’un documentaire sur la paysannerie espagnole tourné clandestinement, ce film est un modèle de cinéma politique. Il révèle le talent de la cinéaste Helena Lumbreras (1935-1995).
My favorite piece of art
Le film de Memmer est, comme la chanson qui l’accompagne, une parabole douce amère qui souligne la belle rhétorique de l’échec durant les années de formation : chuter, se relever, chuter, se relever.
Lights
Le film de Marie Menken (1909-1970), est un formidable cocktail d’expérimentation, de fantaisie, de fureur et d’enthousiasme graphiques, une écriture luminescente, un poème abstrait conçu à partir d’images de décorations lumineuses de Noël.
Lecture rythmique
Lecture rythmique, de l’artiste vénézuélien Iván Candeo, confronte des images et un texte a priori sans rapport. Gestuelle de discours politique et recette de cuisine sont seulement unies par le rythme pour créer, avec humour, un troisième langage.
Poor Cinderella, still ironing her husband shirt
Poor Cindarella, still ironing her husband shirt est un loop infini. Une ritournelle qui repose sur le principe de la cassure, sur les coupes et la manipulation du négatif.
Le Cœur
L’œuvre de Keila Alaver interroge la relation entre l’image en mouvement et le texte. Le Cœur est un livre, mais aussi une pièce éphémère et une action qui se répète : s’atteler chaque jour à la même tâche, séparer le cœur métaphorique du cœur anatomique.
Window Water Baby Moving
Window Water Baby Moving (1959) est l’un des films les plus célèbres du cinéaste expérimental américain Stan Brakhage (1933-2003). Il y montre la naissance de sa première fille. Le film fit scandale à l’époque à cause de la représentation du corps de la femme.
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