c’est un matin d’hiver ordinaire on est
sur la pente de la nuit qui mène
au travail on se demande
mais un instant
à quelle classe
moyenne on appartient et puis
on tourne la tête vers
l’exubérance feuillue
d’une patate germée en murmurant
que faire de la vie qu’on a donnée
reçue
ce serait l’occasion
à saisir ou à manquer mais l’occasion
de reprendre l’escalade interrompue
parfois depuis longtemps
de sa hauteur
la possibilité de l’ascension
des hauts de soi
c’est un matin d’hiver mais
on est seul
avec tous il va
neiger