Dans son premier album en mai 2012, le jeune bluesman suédois pleurait le calvaire de William Joseph Dean et de sa mère Mary Lee, personnages tirés des fictions américaines dans lesquelles il trempe souvent sa plume. Puis vinrent les aventures de Butch tiré du Pulp fiction de Tarantino dans Moan snake Moan en 2014, toujours plus trash. Cette fois, Bror Gunnar Jansson propose une suite à ces aventures en voyageant dans les musiques qui nourrissent son Amérique imaginaire. Dans un EP sorti en février dernier et intitulé And The Great Unknown Part I, Gunnar avait quelque peu lâché le concept de One Man Band qui le caratérise pour faire appel à de nombreux musiciens dont la pianiste Kristin Nordén et le guitariste et producteur de son premier album Kristoffer Johansson. « Bror » (frère en suédois) y évoquait entre autres un magnat fou maître de guerre évoquant un certain Donald Trump. Pour cette deuxième partie, il passe sans sourciller des work songs des champs de coton au son cubano tiré de sa grande passion pour les musiciens du Buena Vista Social Club rassemblés par Ry Cooder.
Mais d’autres personnages troublants interviennent dans ses synopsis. Outre Butch et William, il créée aussi Edward Young, vague allusion à La Nuit du Chasseur et à Twin Peaks. Et toujours cette référence à la dure vie de ses vieux bluesmen/héros, souvent morts tragiquement. Dans une récente interview accordée à FIP, il expliquait : « Je voulais faire ma propre version parmi les nombreuses ‘Death Songs’ qui existent. Il y en a tant dans cette tradition, de Dock Boggs, Charley Patton et Vera Hall à Johnny Cash et Christian Kjellvander. Je voulais ajouter ma contribution, d’une certaine manière traditionnelle, mais en même temps complètement différente de ce qui a été fait auparavant. » Gunnar Jansson a également trouvé une suite à Moan Snake Moan part III dans laquelle il se remet à la basse et au saxophone, ses premiers instruments. « Récemment, je me suis mis à écrire de plus en plus de chansons à thèmes politiques, écologiques aussi car ce sont des sujets importants », continue-t-il dans son interview. Plus que jamais, cette sorte de réincarnation moderne de Hooker et de Skip James nous transporte au pays des folk songs déjantées au rythme de balades et de boogies teintés par la violence naturelle américaine. Sa tournée passe par France, le pays où sa carrière internationale est née, pour présenter, à 31 ans, son troisième album.
Dino Di Meo
Musique
Tournée française:
le 09/05/17 – Le Poste à Gallène – Marseille
le 10/05/17 – Théâtre couvert de Châteauvallon
le 11/05/17 – Connexion Live – Toulouse
le 12/05/17 – La Poudrière – Belfort
le 14/05/17 – au Plan – Ris Orangis
le 17/05/17 – La Sirène – La Rochelle
le 18/05/17 – Le Fuzz’Yon – La Roche sur Yon
le 19/05/17 – Le Manège – Lorient
le 20/05/17 – Le Bacardi – Callac
le 21/05/17 – L’UBU – Rennes
le 10/06/17 – Festival This Is Not A Love Song – Nîmes
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