La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Chroniques
Sara Stridsberg, La faculté des rêves, Stock, coll. La Cosmopolite, 2010
Livres, Ordonnances littéraires

Une femme de rêve

Ordonnance pour un passager anonyme croisé au hasard d’un trajet en métro. Paris, matin d'automne, station Mairie des Lilas. Les regards sont happés par un point blanc qui roule d'avant en arrière, un petit cylindre brillant sous la lumière artificielle et borgne. Roulis métropolitain. Un homme âgé replie le journal pour suivre les mouvements de cet électron libre matutinal. Presque amusé. Et puis, tout à coup, son regard se détourne de l'Objet Roulant Non Identifié et reprend la lecture du quotidien. Qu’a-t-il vu ? Un tampon ! Dans mon esprit, cela n’a fait ni une ni deux. Tampon, femme, vie en rose… la couverture rose de La Faculté des rêves s’impose. Rose comme de la chick lit girly. Mais dans La Faculté des rêves de Sara Stridsberg, pas de romance. Mais du roman, du vrai ! (Lire la suite)

Foot, Footbologies 2016-2017

J35 – Le bien et le mal

Ses détracteurs comparent souvent le football à une religion. Le terme est péjoratif pour les athées, les croyants moquent une telle prétention, et pourtant certains supporteurs revendiquent la métaphore. Le ballon leur est une divinité aux rebonds impénétrables et le stade une cathédrale où ils communient en reprenant en chœur des alléluias profanes. Selon une enquête réalisée en 2104 aux États-Unis, les amateurs de sport sont plus croyants que le reste de la population. Les liens entre sport et religion sont nombreux : superstition, déification des sportifs, sens du sacré, communautarisme, pratique de la foi… Mais surtout, football et religion ont en commun de dépeindre un monde manichéen. (Lire l'article)

Sciences du fait-divers

Représentation unique, ou le suicide comme spectacle

“Un acteur japonais tué d'un coup de sabre en pleine répétition.” L’affaire n’aurait sans doute pas fait autant de bruit autour de la planète si, quelque jours auparavant lors d’une représentation théâtrale à Pise, un acteur italien n’était mort lors d’une fausse scène de pendaison qui s’est terminée par une vraie strangulation. Loi des séries ? Ce genre d’accidents frappe l’opinion car les morts non simulées surgissant dans le cadre de spectacles nous font pénétrer dans une zone trouble où s’ébattent de concert Eros, Thanatos et Dionysos. (Lire l'article)

Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Tout est à refaire

Présenter ses vœux de nouvelle année à Pierre, Paul et Jacqueline est une obligation un peu lassante, mais, en ce mois de janvier 2019, l’exercice a un côté cocasse qui le rend moins pénible. Le climat devient fou, et on est à peu près sûr que cela ne va qu’empirer. Le populisme gagne lentement mais sûrement la planète. Le système économico-industriel s’approche de la rupture. La vie intellectuelle se résume peu ou prou au clapot circulaire des débats diffusés ad nauseam par les chaînes d’info en continu. Où que l’on tende l’oreille, ce ne sont que disques rayés... (Lire l'article)

La branloire pérenne

Sur l’avenir de nos établissements scolaires

En 1872, à Bâle, Nietzsche donnait un cycle de cinq conférences sur “l'avenir de nos établissements d'enseignement”. Dans ce texte le jeune philosophe dresse un constat accablant des établissements scolaires qui ne sont plus capables de promouvoir une culture digne de ce nom. Ses critiques sont nombreuses mais l'une d’entre elles est récurrente : les lycées n’enseignent plus la maîtrise de la langue. Il semble que nos établissements scolaires en soient aujourd’hui au même point, du moins dans l’esprit qui les anime... (Lire l'article)