La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Critiques
Danse

Olivia Ruiz, la “Zizi” de Jean-Claude Gallotta

Dans Volver, leur nouvelle création révélée à la 17ème Biennale de la danse de Lyon, la chanteuse et le chorégraphe font bon ménage. Tout à la fois portrait de la chanteuse et faux biopic, la pièce évoque plus largement la question épineuse des migrants actuels et de leur accueil. Dans une chorégraphie aérée, mettant souvent en scène des couples comme des doubles du couple vedette, le spectacle n’est que rythme, envolées, tendresse. (Lire l'article)

Danse

Feeling Fela

Le chorégraphe belgo-burkinabè Serge Aimé Coulibaly retrouve la république perdue de l’inventeur de l’afrobeat, Fela Anikulapo Kuti. Kalakuta Republik est une pièce où le politique n’est pas un élément rapporté ou un simple sous-texte dramaturgique : c'est un soulèvement populaire à la fois moteur et désenchanté. (Lire l'article)

Danse

Trajal Harrell, gentleman cambrioleur

Le chorégraphe et danseur new-yorkais n’a que des idées saugrenues (de celles qui font progresser l’art). Dans Le Fantôme de Montpellier rencontre le samouraï, ce gentleman cambrioleur n’hésite pas à voler chez les autres pour construire son propre langage. Et il touche à la personne la plus sacrée, Dominique Bagouet, figure emblématique de la ville où il créa l'un des premiers centres chorégraphique nationaux. (Lire la suite)

Alejandro Aravena, Villa Verde © Elemental
Architecture

Viva Aravena !

Le Chilien Alejandro Aravena monte cette année sur les deux plus prestigieux podiums internationaux de l‘architecture. Il est le commissaire de la biennale de Venise 2016, et le lauréat du Prizker Prize. Bluffant ! Jeune, social, écolo, le fondateur de l’agence Elemental de Santiago s’est surtout fait repérer en 2004 avec ses demi-maisons à bas coût, conçues dans une démarche collective pour éradiquer un bidonville. Il est le représentant de jeunes bâtisseurs latino-américains ou africains qui revivifient l’architecture. (Lire la suite)

Danse

Paysages de danse à Liège

Pour sa 7e édition, le festival Pays de danses proposé par le Théâtre de Liège (Belgique) éclaire plein feux l’Afrique du Sud post apartheid. La manifestation collabore pour cette occasion avec les centres culturels voisins et n’oublie pas les créations de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une opportunité pour visiter le nouveau théâtre (si ce n’est déjà fait) inauguré en 2013, une merveille architecturale en plein centre ville. Au programme du festival notamment : Essensure, de la compagnie Be Fries, un trio en devenir. (Lire l'article)

Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Castles Made of Sand

À quel moment l’avenir a-t-il cessé d’être désirable  ? Quand a-t-on perdu foi en de meilleurs lendemains ? À quel instant la catastrophe a-elle commencé à se dessiner ? Certains répondront les années 1970, avec les premières crises pétrolières, les pantalons à pattes d’eph’ et l’invasion du disco. D’autres diront : les années 80 et leurs efforts pathétiques pour nous redonner le goût de la modernité (“nouveau et intéressant” était le motto de la période, qu’il fallait évidemment lire à rebours). D’autres enfin affirmeront : les années 90 et leur cynisme cocaïné. Pour ma part, je situerais plutôt le début de la fin au 31 décembre 1969, à minuit exactement. Ce jour-là, à cette heure-là, Jimi Hendrix débarque sur la scène du Fillmore East... (Lire la suite)

Marronnages, lignes de fuite. Photo Bernard Gomez
Livres, Photographie

Marronnages

Bernard Gomez photographie la Guadeloupe depuis une décennie. Sylvaine Dampierre, cinéaste, en collaboration avec Frédéric Régent, historien, président du comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, se sont chargés du texte, du contexte, et d’un indispensable glossaire, à lui seul une mine. Marronnages, lignes de fuite, un de ces livres aimés par ceux qui l’ont fait. (Lire le guide)

Homunculus averyensis
Chroniques avéryennes, Écrans

Homunculus averyensis

Les personnages d'Avery, comme ceux des autres dessins animés, possèdent cette merveilleuse plasticité qui assure leur survie, même après s'être fait aplatir ou enfoncer dans le sol. Mais chez Avery, on peut aussi se fragmenter, clignoter, s'effriter. Chaque partie du corps acquiert son autonomie, reprend sa liberté. En opposition catégorique avec la notion d'“individu”, le corps avéryen est décidément du genre “dividu”. Un simple coup de marteau suffit à montrer que, loin d'être un assemblage visqueux de choses molles, le corps avéryen est un béton (mal) armé mais bien structuré en couches concentriques se fragmentant l'une après l'autre. On meurt pour de bon mais, à la mort violente, Avery préfère l'émotion pure, dont les effets sont bien plus spectaculaires.

Jennifer Clement, La Veuve Basquiat, traduit de l'anglais (États-Unis) par Michel Marny, Christian Bourgois éditeur, 2016. Une ordonnance littéraire d'Hélène Quanquin dans délibéré
Livres, Ordonnances littéraires

La Veuve Basquiat pour Chelsea Manning et les victimes de l’enfermement

Le 21 août 2013, Bradley Manning est condamné à trente-cinq ans de prison par un tribunal militaire pour avoir donné des documents classés secret défense à Wikileaks. Le lendemain de sa condamnation, Bradley Manning déclare sa transidentité et prend le nom de Chelsea. Son histoire entre en résonance avec La Veuve Basquiat. Une histoire d’amour de Jennifer Clement (traduit de l’anglais - États-Unis- par Michel Marny, Christian Bourgois éditeur), récit fragmenté, à plusieurs voix, de la relation entre Suzanne Mallouk et Jean-Michel Basquiat dans le New York des années 1980. (Lire l'article)

The Rolling Stones - It's All Over Now
Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

It’s All Over Now

Sarcelles, extérieur jour. Sur le parking d’un hypermarché, deux hommes sont assis sur les sièges avant d’une Ford Fiesta rouge. L’un d’eux roule un tarpé surdimensionné. Lent travelling avant vers les deux passagers.
L’un (enlevant subitement de ses lèvres le pétard qu’il était sur le point d’allumer).– Eh, je la vois maintenant ! Ça se rapproche vite, dis donc.
L'autre.– Ben j’imaginais pas du tout les choses comme ça. Je voyais quelque chose de plus spectaculaire... (Lire la suite)

Arts plastiques, Expo

Minerarium

Il est des œuvres qui vous engourdissent. Des œuvres froides, silencieuses, comme les mondes désertés de Giorgio De Chirico. Les grandes peintures que Maude Maris présente à la galerie Isabelle Gounod sont de cette famille. Elle construit des scènes infinies, où aucune ligne d’horizon n’interrompt la modulation des couleurs, où le temps comme l’espace semblent avoir disparu. La verticalité prime, elle encadre les épanchements et structure ce rêve de pierre. (...)

Ilotopie à Calais: Gens de couleur © Ludovic Fasa
Théâtre

Ilotopie, escale à Calais

Un labyrinthe qui permet aux enfants d’échapper à leurs parents, des oreilles géantes qui parlent, une salle de spectacle-balançoire, des cages pour humains… pendant cinq jours Ilotopie a occupé la place d’Armes de Calais et des lieux plus inattendus. La compagnie basée à Port-Saint-Louis du Rhône a fêté il y a peu ses trente ans. Et est l’une des rares troupes des arts de la rue qui fonctionne avec un vrai répertoire. Plusieurs des spectacles présentés à Calais ont plus de vingt ans d’âge. Et conservent leur impact perturbateur. (Lire l'article)