Les Hivernales, entre heures sup et licenciement
Alors qu’Emmanuel Serafini, directeur du Centre de développement chorégraphique d’Avignon, organisateur de la manifestation, vient d’être licencié, la 38è édition des Hivernales aborde justement le thème du travail, de ses enjeux futurs, de ses effets directs sur les corps, pour certains épuisés.
Le temps d’aimer Biarritz
Depuis 25 ans, chaque mois de septembre, le festival le Temps d’Aimer (la danse) vole la vedette aux surfeurs. Sous la direction artistique de Thierry Malandain, par ailleurs directeur du Centre chorégraphique national Ballet Biarritz, ce curieux festival réserve toujours de bonnes (et moins bonnes) surprises. Le public très diversifié est au rendez-vous de cette programmation touffue. Cela suffit-il à construire une vraie culture chorégraphique ? (Lire la suite)
Pour le coup de blues des confiné·e·s: Disparaître
En ces temps de confinements, vous aurez besoin, pour faire face avec dignité, non pas de PQ mais de livres (à commander, télécharger). Alors lisez Evan Ratliff!
Le Labyrinthe 3 : lost generation ?
Dans quel labyrinthe de cauchemar sont donc perdus les ados d’aujourd’hui ? Le troisième épisode de la dernière franchise du blockbuster teeanager vient apporter une pierre de plus à l’édifice construit par Hunger Games et Divergente : de la SF apocalyptique et dystopique, où de prétendus adultes responsables exercent le pouvoir en soumettant leurs cadets à des expériences de savants fous ou des jeux de grands pervers. Paysages de destruction et de désolation, armées de zombies ou de miséreux : le public erre dans le labyrinthe à la rencontre de tous les mauvais rêves projetés sur grand écran depuis le début des années 2000. (Lire l'article)
Trois Espagnols pour le prix d’un Pritzker
C'est l'agence RCR Arquitectes (Rafael Aranda, Carme Pigem et Ramón Vialta) qui remporte le prix international d'architecture 2017. Les concepteurs en 2014 du musée Soulages à Rodez sont installés depuis 1988 dans leur petite ville catalane d'Olot. Ils y développent une architecture minimale mais d'inspiration locale, en osmose avec matériaux et paysages, entre tradition et contemporaneité. Ce qui leur vaut cette récompense. (Lire l'article)
Orestea, vingt ans après
Avant ou après le 13 novembre, impossible de ressentir de la même façon la représentation de la violence sur une scène de théâtre parisienne. Dans Orestea, l'adaptation par Romeo Castellucci des trois pièces qui forment L'Orestie d'Eschyle, cette violence cueille les spectateurs d'entrée.
Gúmmístígvéluma Saga (la saga des bottes en caoutchouc)
L'heure est aux bonnes résolutions, alors cette année à délibéré, la revue qui fait des choix délibérés, la rédaction a décidé de partir du bon pied ; un pied botté, caoutchouté et surtout vulcanisé. Extraordinaire est la botte de caoutchouc. Gloire éternelle à ses prodigieux créateurs!
David Grann pour la France caméléonique
La dernière mode, la toute dernière tendance ? Le caméléon. Vous vous sentez prêt ? Pas tout à fait ? Il y a encore en vous quelques petites rigidités qui pourraient vous causer grand tort en cette nouvelle France du changement perpétuel ? Alors il va falloir lire. Un tout petit livre qui tient dans la poche de n’importe quelle veste, retournée ou pas : Le caméléon, de David Grann. (Lire l'article)
Aristote à Hollywood (1)
Les superstitions et les théories loufoques étant un grand ressort du comique avéryen, on a vu Tex Avery faire ses courses au XVIIe siècle (coyotes suspendus et homoncules) et même au Xe (regard télescopique) ; son voyage au supermarché de l'histoire des idées obsolètes ne s'est cependant pas arrêté là, le rayon “philosophes de l'Antiquité” l'ayant particulièrement fasciné. Plus une idée est ancienne, plus grand est son pouvoir comique potentiel. Aristote, avec son étrange (méta)physique dont il n'a pas été facile de démontrer la fausseté, et sa conception très personnelle de la causalité, est spécialement précieux. (Lire l'article)
Bror Gunnar Jansson : troublants personnages
Le jeune bluesman suédois, sorte de réincarnation de John Lee Hooker et de Skip James, est en tournée en France, où sa carrière internationale est née, pour présenter son troisième album, And The Great Unknown Part II. Avec des clins d'œil aux work songs des champs de coton et au son cubano, et des chansons à thèmes politique et écologique. Et une passion intacte pour l'Amérique, réelle et imaginaire, terre d'amours et de colères. (Lire l'article)
Don’t believe in me
Une fête dans un bar, des jeunes gens dont on ne distingue pas les visages, un rituel filmé avec dérision et tendresse : Dont believe in me de Ana Esteve Reig, entre air du temps et déjà vu.
Anne Nguyen, hip hip hop hourra !
Au Théâtre National de Chaillot, avec la complicité de vingt-sept danseurs et d'un vidéaste, Anne Nguyen propose à tous les spectateurs volontaires de devenir danseurs hip hop. Performances cataloguées “pour la jeunesse”, peur de (mal) danser : les réticences éventuelles avant de pénétrer dans la salle Maurice Béjart sont vite envolées. Le parcours très ludique et participatif permet de mieux saisir ce qui motive le danseur hip hop, tout en se faisant très plaisir. Avec, pour finir, le jam, une rencontre avec les danseurs grâce à un casque de réalité virtuelle pour une immersion à 360° parmi eux. (Lire l'article)
Karamazov, tous ensemble…
Encore un roman fleuve et un spectacle au long cours : Jean Bellorini adapte et met en scène Les Frères Karamazov de Dostoïevski dans la carrière de Boulbon. Pendant près de six heures, les corps travaillent, fatiguent, transpirent. Sans écrans témoins, sans cinéma, à mains nues, face aux spectateurs. Loin de la géniale sophistication des Damnés dans la Cour d'honneur et du savoir faire consensuel de 2666 à la Fabrica, Karamazov est un formidable spectacle prolétaire, une extension du domaine de la lutte au théâtre. (Lire l'article)
Geneviève Brisac s’obstine
Il y a dix-sept ans, Geneviève Brisac publiait La Marche du cavalier, pour "faire entendre plus haut, plus fort, et mieux, les voix d’écrivaines, mes aînées". Aujourd’hui, elle reprend l’ouvrage. Sisyphe est une femme vient de sortir aux éditions de l'Olivier.
“Mes personnages sont le réceptacle d’une misogynie féroce”
L'auteur de Haine revient longuement sur la genèse des deux monstres qui cohabitent dans son roman.
Aux dépossédés de l’open space
Conseil de lecture à qui n’est pas écrasé par le travail, envisage même la possibilité que l’autre puisse ne pas l’être, ratant ainsi la marche de la crédibilité professionnelle... un livre de Fanny Lederlin.
Lilliehöökbreen
Et puis on entend des craquements dans la glace, des détonations qui nous font tous sursauter. C’est le glacier qui vêle. Inexorablement, sous la pression de la terrible masse accumulée derrière lui...
Jamais n’existe pas
Des gens cherchent une place dans le monde. Pas même au soleil. Un proverbe créole le dit : "Plus tu es déchiré, plus les chiens te déchirent." Comment peut-on croire que ce qui se passe ailleurs n’est qu’un dépaysement ? Obia, de Colin Niel, éditions Rouergue Noir.
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