La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Critiques
Théâtre

Karamazov, tous ensemble…

Encore un roman fleuve et un spectacle au long cours : Jean Bellorini adapte et met en scène Les Frères Karamazov de Dostoïevski dans la carrière de Boulbon. Pendant près de six heures, les corps travaillent, fatiguent, transpirent. Sans écrans témoins, sans cinéma, à mains nues, face aux spectateurs. Loin de la géniale sophistication des Damnés dans la Cour d'honneur et du savoir faire consensuel de 2666  à la Fabrica, Karamazov est un formidable spectacle prolétaire, une extension du domaine de la lutte au théâtre. (Lire l'article)

Danse

Rock’n roll à Grenoble

Alors qu’il vient d’apprendre qui devra quitter le Centre chorégraphique national de Grenoble qu’il dirigeait depuis 1984, Jean-Claude Gallotta recrée My Rock, une pièce bourrée d’énergie qui annonce le retour du groupe Émile Dubois, la compagnie que le chorégraphe créa en 1979 avec Mathilde Altaraz. (Lire la suite)

Ben l'Oncle Soul - Être un homme comme vous - Le livre de la jungle
Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Être un homme comme vous

Collapsologie : étude de l’effondrement de la civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder. La discipline se porte fort bien : il ne se passe guère de semaine sans qu’un nouvel essai, un article ou une tribune sur le sujet ne soit publié. Pour beaucoup, le grand effondrement ne fait plus de doute, aussi l’important est-il de se pencher sur ce qui se passera après : guerres, famines, délitement des démocraties, etc. Les plus optimistes diront que c’est un mauvais moment à passer... (Lire l'article)

Frank Castorf, Die Kabale der Scheinheiligen. Das Leben des Hern de Molière © Just Loomis
Théâtre

Castorf dans le miroir de Molière

Derniers tours de roue pour Frank Castorf à la Volksbühne de Berlin. Dans ce contexte de fin de mandat – ou de fin de règne –, difficile de ne pas rechercher dans ses derniers spectacles une dimension testamentaire, voire crépusculaire. Créé en 2016, Die Kabale der Scheinheiligen. Das Leben des Herrn de Molière, laisse en tout cas une large place à l'introspection : c'est sûrement l'une des pièces les plus explicitement intimes jamais montées par le metteur en scène. Et c'est une pièce qui au delà de sa profusion, ne traite que d'un sujet : l'amour du théâtre. (Lire l'article)

Musiques, Opéra

No(rma) means No

Adalgisa (une prêtresse, une Gauloise) dit non à Pollione (un Romain, un ennemi, un salaud ou à peu près). Non, elle ne le suivra pas à Rome. Sauf que Pollione insiste, tellement qu'elle finit par dire oui, ou peut-être. Et de ce oui arraché naît tout un opéra.

Le Gouffre aux Séries, Séries

9 – Dystopies

Il reste peu de monde pour prédire que l’avenir sera rose puisqu’il risque fort d’être chaud, affamé, effondré, triste, électroniquement surveillé et populiste. Ceci étant posé, il est utile de savoir précisément à quoi s’attendre. Les séries dystopiques nous y aident.

La honte. Réflexions sur la littérature, de Jean-Pierre Martin, Gallimard, Folio essais, 2017
Livres, Ordonnances littéraires, présidentielle 2017

Jean-Pierre Martin pour Pauline Camille

La honte est, selon Jean-Pierre Martin, l’un des grands ressorts de la littérature. À l’heure où les Américains se jettent sur 1984 de Georges Orwell pour essayer de cerner au mieux les agissements de leur président et ses fameux “faits alternatifs” ; à l’heure où en France la saga Fillon compte plus de rebondissements et de révélations dantesques que la plus audacieuse des séries américaines ; à l’heure, donc, où la réalité semble avoir clairement dépassé la fiction, il est plus que jamais nécessaire de chercher dans la littérature ce que la réalité veut dire. (Lire l'article)

Écrans, Machines à voir

Altamura

Je ne suis pas en colère contre vous, qui êtes la norme, je suis en colère contre moi, parce que j’ai accepté de venir ici. Et ça ne me fait pas plaisir, en effet. (Jean Genet)
Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Le dernier jour

Eh bien voilà, nous y sommes, ou presque. Chaos politique en Grande Bretagne, climat insurrectionnel en France, shutdown historique aux États-Unis, Allemagne au bord de la récession, Belgique en miettes. Et puis l’Italie, la Hongrie, la Pologne, l’Autriche, le Brésil et l’on en passe. Jusqu’au Zimbabwe, hérissé de barricades depuis une brutale hausse du prix des carburants. Et après ? Prévoyons un effondrement des marchés, une dégradation accélérée du climat et de l’environnement, des migrations en tous sens. Tous aux abris ! (Lire l'article)

Equus caballus canasson d'Islande
Arts froids

Humour islandais

Venus des quatre coins du monde, des touristes sillonnent l'Islande en été au volant de leurs Toyota Yaris de location. Les Islandais ont fini par les surnommer « Yaris People », et par raconter pas mal d’histoires à leur propos. Pour tourner la page d'une fin d'année particulièrement morose, égayons-nous avec un morceau d'humour islandais...

Station Porte des Lilas, édicule de Charles Plumet - Photo © Gilles Walusinski
Architecture, Paris porte à porte

Je suis entrée par la porte des Lilas…

Depuis l'arrivée du tramway, elles refont surface, avec l'ambition de ne pas être en retard pour le Grand Paris. Les portes périphériques de la capitale, qui étaient surtout des nœuds routiers ou métro-sous-terrains, clôtures assez indéfinies, vont-elle devenir des places plus agréables, mieux reliées avec les banlieues toutes proches ? Entrée par la porte des Lilas...

Obia, de Colin Niel (Rouergue noir)
Le genre idéal, Livres

Jamais n’existe pas

Des gens cherchent une place dans le monde. Pas même au soleil. Un proverbe créole le dit : "Plus tu es déchiré, plus les chiens te déchirent." Comment peut-on croire que ce qui se passe ailleurs n’est qu’un dépaysement ? Obia, de Colin Niel, éditions Rouergue Noir. 
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Bob Dylan, "Yippee! I'm a poet"
Livres, Musiques

“Yippee ! I’m a poet”

Voilà donc Bob Dylan consacré par la plus haute distinction littéraire. Le compositeur américain, aujourd'hui âgé de 75 ans, coqueluche de la Beat Generation, aura passé toute sa carrière à snober les récompenses en tout genre, fuyant la reconnaissance des autres pour continuer à débiter ses chansons cultes, souvent magnifiques, parfois incompréhensibles et souvent interminables, sur toutes les scènes de la planète. Adulé ou décrié tout au long de sa carrière, il n'a jamais laissé personne insensible. Car Dylan, on l'aime ou on le hait. (Lire l'article)

Jolly Jumper ne répond plus © Bouzard – Dargaud 2017. Une chronique de Didier Ottaviani
Bande dessinée, S'il vous manque une case...

Une lecture ’pataphysique de Lucky Luke

La bande dessinée peu être assimilée à une forme de ’pataphysique, discipline inventée par Alfred Jarry et définie comme “science des solutions imaginaires”, nous invitant à adopter sur les choses un nouveau point de vue et casser nos attentes habituelles. C’est aussi ce que nous propose Bouzard dans Jolly Jumper ne répond plus, en nous faisant découvrir une interprétation hilarante et très personnelle du personnage de Lucky Luke, qui modifiera complètement la vision que vous aviez du Lonesome cowboy. (Lire l'article)