La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Critiques
Livres, Ordonnances littéraires

Le Bruit du monde pour Madame Bovary

Madame Bovary existe, elle est venue nous consulter. Malheureuse dans sa vie étriquée de petite bourgeoise de province bien sous tous rapports, elle a des rêves et des envies. Elle s’ennuie dans son malheur qu’elle cultive pourtant avec tant de soin. Madame Bovary souffre d’une carence en courage qui touche au Nord de la Loire autant de femmes que celle en vitamine D. Nous lui recommandons la lecture du dernier roman de Stéphanie Chaillou, Le Bruit du monde. Elle y trouvera une héroïne qui comme elle subit une existence qui l’empêche de vivre réellement. Elle y trouvera surtout une dose de courage pour changer les choses. (Lire l'article)

Le Gouffre aux Séries, Séries

10 – Pour lendemains de cuite

Mal écrites, mal jouées, mal réalisées: ce sont les séries nanars. Il faut en voir quelques-unes pour mieux apprécier les autres. On ne va pas nécessairement jusqu’au bout de la première saison, ni même du premier épisode parfois, mais il est possible d’y prendre un plaisir pervers un lendemain de cuite...

Danse

Conjuguer les peurs

Uzès Danse, Centre de Développement chorégraphique, a rallié des hors marges, c’est-à-dire celles et ceux qui font la danse d’aujourd’hui, sans oublier les héritages du passé. Comme Malika Djardi, irrévérencieuse et aimante quand elle danse sur la voix de sa mère. Paula Pi est subjuguante dans son art de brouiller les pistes. Quant à Gaëlle Bourges, elle nous trimballe avec justesse au gré de trois variations avec toute une bande de danseurs et non-danseurs. (Lire l'article)

Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Ma Normandie

Madame, Monsieur, Votre revue a publié le 31 mars 2019, dans le cadre de la chronique Signes précurseurs de la fin du monde, un article titré I-Feel-Like-I’m-Fixin’-To-Die Rag dont le caractère humoristique ne nous a pas échappé mais qui fait état d’informations confidentielles dont la divulgation est de nature à nuire à l’ordre public. Nous vous prions en conséquence d’en cesser au plus tôt la publication en ligne. Pour votre information, sachez qu’un objet géocroiseur (2014 MF 18) sera effectivement au voisinage de la Terre au début du mois de juin. Cependant rien ne permet d’affirmer à ce jour que cet objet entrera en collision avec notre planète. Rien ne permet non plus d’évaluer les conséquences qu’aurait une éventuelle collision, le terme de "fin du monde" étant en tout cas grandement exagéré en l’état actuel de nos informations. (Lire l'article)

Philippe Annocque: Elise et Lise, Quidam éditeur
Livres, Ordonnances littéraires

Philippe Annocque parce que, quand on voit ce que l’on voit et que l’on entend ce que l’on entend…

Il est des époques troublées où les faits, même proches, même filmés, même prouvés, se dérobent. On l’on peut dire blanc puis noir puis blanc puis noir, et même blanc et noir simultanément sans avoir le sentiment de tromper qui que ce soit. Des époques où l’on peut regarder la pluie tomber en affirmant que le soleil brille, parce que chacun peut avoir sa propre opinion, n’est-ce pas, on est des hommes et des femmes libres, hein, alors, voilà, le soleil brille. Au milieu de tout cela, sort le dernier roman de Philippe Annocque, Élise et Lise, drôle de conte de fées sans fée. Éclairant. (Lire l'article)

exposition Space Age Galerie Ropac
Arts plastiques, Expo

3, 2, 1, 0, all engines running, lift off !

Certains artistes se passionnent pour l’espace et son imagerie : cratères, explosions solaires, nuages d’étoiles... ils poétisent le matériau scientifique, exploitent ses ressources plastiques. Les artistes présentés dans l'exposition “Space Age”, à la galerie Thaddeus Ropac, à Pantin, s’intéressent à l’étape qui précède la production de ces images : plutôt que de regarder vers l’espace, ils se passionnent pour les technologies et les gestes mythiques qui permirent de le conquérir. À voir jusqu’au 23 décembre 2015. (...)

Block, chambre d'appoint, de Gilles Belley © VIA 2016 - Colombe Clier
Design, Expo

Gilles Belley, trois voyages autour de ma chambre

Comme chaque année, le VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement), expose ses aides à la création de design. Mais plus au salon Maison & Objet de janvier, uniquement dans sa nouvelle galerie du XIe arrondissement à Paris. S’y distinguent d’abord la carte blanche offerte à Gilles Belley, trois habitacles qui redessinent l’espace d’un appartement. Et les délicates lampes de Sébastien Cordoleani, fabriquées avec un luthier. (Lire la suite)

L'affiche du film "Money Monster". Une critique cinéma de Thomas Gayrard dans Délibéré
Caméras suggestives, Cinéma, Écrans

Money Monster, du dollar ou du cochon

Il en est de l'œuvre réalisée par Foster comme de certaines rencontres amoureuses : elle a tout pour plaire, mais la magie ne prend pas. Fable moderne sur la finance prédatrice, ce thriller sophistiqué, projeté dans le faux temps direct d'un live, a le mérite pourtant de mettre en scène l'obscénité de notre époque, révélée par la crise financière de 2007, quand le cash fait le show – mais on ne sait plus sur quel pied danser ici... (Lire l'article)

Le potager du roi © Thierry Chapelier
Architecture, Expo

Si l’archi m’était contée

Dans la fastueuse "ville nouvelle" créée par Louis XIV, trônent les futures gares du Grand Paris, des parcours historiques, de nouveaux bâtiments locaux, et des expositions menées par les écoles d'architecture et du paysage de Versailles. La première BAP, Biennale d'architecture et de paysage d'Île de France, se dessine et balance sur deux pieds. Des plus politiques et polémiques aménagements, aux projections "Augures" plus rêveuses de jeunes concepteurs et artistes. Entre ville et nature, particulièrement au Potager du Roi. Une première biennale, c'est alléchant, une certaine liberté pionnière devrait s'y exprimer... (Lire l'article)

Geneviève Brisac, Sisyphe est une femme. La Marche du cavalier, éditions de l'Olivier, 2019
Livres

Geneviève Brisac s’obstine

Il y a dix-sept ans, Geneviève Brisac publiait La Marche du cavalier, pour "faire entendre plus haut, plus fort, et mieux, les voix d’écrivaines, mes aînées". Aujourd’hui, elle reprend l’ouvrage. Sisyphe est une femme vient de sortir aux éditions de l'Olivier.
Hugo Boris, "Police", Grasset, 2016
Le genre idéal, Livres

Flics debout ?

Mais que fait cette police, place de la République, habillée en racaille ? Comme les profs, les infirmiers, les jeunes, les chômeurs, les ouvriers… elle fatigue et tape les pavés qu’elle se prenait dans la gueule quand elle ne les lançait pas elle-même dans les vitrines pour décrédibiliser et faire des images. Mai 68 en 2016. Une guerre des pauvres contre les pauvres. Derrière le sarcasme affleure l’inquiétude. Demeure une réalité profonde et partagée par tant de gens : celle de la souffrance au travail dont Hugo Boris parle dans Police, son dernier roman. Le manque de perspective. Le besoin de s’inscrire dans le collectif. (Lire l'article)