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Nicolas Jaillet est un homme, ou du moins c’est ce que laissent supposer son nom ainsi que la photo présente sur le rabat de son livre. L’héroïne de son roman est une femme, sans que nul doute ne soit envisageable : elle est invitée à des soirées de filles, elle mate le cul des mecs, elle tombe enceinte, va chez le gynéco. Le tout raconté par donc ce qui nous semble être un homme, et de façon ébouriffante. Il a dû sacrément potasser, le gars, parce que décrire ainsi les sensations féminines dans des situations éminemment féminines, sans que la chose ressemble le moins du monde à un documentaire poussif mais au contraire soit si vivante que l’on avale les trois cents et quelques pages de ce roman sans reprendre sa respiration est un tour de force.
Une femme, donc. Qui a, disons, pour résumer, des ennuis. Sauf que rien, mais alors rien dans ce récit n’est raisonnable. L’histoire, à la fois hyperréaliste et totalement invraisemblable vous entortille comme un morceau de scotch dont on ne peut se débarrasser. Ah, et, contrairement à ce que provoque le scotch, pendant que vous êtes ainsi maintenu prisonnier, vous vous marrez bien. Oui, parfaitement, l’histoire d’une femme dont le mari est mort et qui, pas mal de temps après ce tragique évènement, se retrouve enceinte quand sa vie ne va, disons, nulle part et qu’à la suite de cet imprévu sa vie s’effiloche gravement, cette histoire-là, donc, est hilarante.
Juré craché.
NP
Guide
Nicolas Jaillet, Mauvaise graine, La Manufacture de livres, juin 2020, 18,90 €
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