La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Festival d'Aurillac 2016 - une critique de René Solis dans délibéré
Théâtre

Aurillac en pleine forme

Soit, d'un côté, un festival dont le désordre public est la raison d'être, et de l'autre un contexte politique –l'état d'urgence– à la philosophie radicalement contraire. Le festival des arts de la rue d'Aurillac, qui s'est terminé samedi 20 août, a bien surmonté le dilemme, et ce n'est pas l'état d'urgence qui a gagné. Trente ans après sa fondation, en 1986, la manifestation se porte bien. Ce n'est pas qu'une question de chiffres –vingt compagnies dans la programmation officielle et plus de six-cents autres dites “de passage” dans le off. C'est aussi que les arts de la rue continuent d'inventer et de frapper fort, toutes générations confondues. (Lire l'article)

Eugenia Almeida, L'Échange, traduit de l'espagnol par François Gaudry, éd. Métailié, 2016
Le genre idéal, Livres

Les habits d’ombre

Une jeune femme sans passé et sans famille, après avoir braqué un homme à la sortie d’un bar, retourne son arme contre elle et se tire une balle entre les deux seins. Sa cible lui a tourné le dos sans se retourner, ni même accélérer au bruit de la détonation. Personne ne sait. Personne ne parlera. L’Argentine Eugenia Almeida pose son récit à l’heure de la convalescence crépusculaire d’un pays martyrisé. Cela pourrait être partout où, de l’histoire des dictatures et des coups tordus, remontent des créatures à la gueule grand ouverte. (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

Le hérisson vous salue bien

Coder de l'information quantique dans des épis de hérisson ? C'est envisageable. Vous vous souvenez peut-être de ce résultat de topologie assez merveilleux, appelé théorème de la boule chevelue, qui démontre (en substance) que si on tente de coiffer une boule à cheveux ou, pour rendre la chose plus concrète, de lisser les piquants d’un hérisson en boule, on laissera nécessairement un épi ? Eh bien, la physique la plus avancée se saisit de ce résultat pour nous inventer des quasi-particules stables susceptibles de stocker de l’information, voire de l’information quantique. (Lire l'article)

Footbologies, J10. Une chronique de la Ligue 1 par Sébastien Rutés
Foot, Footbologies 2016-2017

J10 – Terrain de manœuvres

La globalisation du football n’a rien d’un thème nouveau. En France, un joueur sur trois est étranger, pour environ cinquante nationalités représentées. Et pourtant, qui aurait imaginé que la Ligue 1 offrirait une modélisation aussi précise de la situation géopolitique internationale ? Dimanche se jouait PSG-OM. La saison passée, le Paris Saint-Germain s’était imposé grâce à deux pénaltys, car force devait rester à la loi. Hier, on s’est séparé sur un match nul et vierge, au bout de l’ennui. Est-ce parce que les États-Unis et le Qatar sont officiellement des alliés stratégiques qu’on s’est battu dimanche à fleuret moucheté ? (Lire l'article)

Théâtre

Thomas Bernhard, version réduite

Clown lettré, intello au physique de gardien de but, Nicolas Bouchaud a un don de connivence, une façon d'interpeller les spectateurs qui met aussitôt en confiance. Toutes qualités présentes dans son adaptation de Maîtres anciens. Il a le coffre et la tête pour interpréter les monstres chers à Thomas Bernhard. Quelque chose pourtant ne fonctionne pas tout à fait, qui tient à la structure de l'original... (Lire l'article)

Bror Gunnar Jansson, nouvel album, nouvelle tournée
Musiques

Bror Gunnar Jansson : troublants personnages

Le jeune bluesman suédois, sorte de réincarnation de John Lee Hooker et de Skip James, est en tournée en France, où sa carrière internationale est née, pour présenter son troisième album, And The Great Unknown Part II. Avec des clins d'œil aux work songs des champs de coton et au son cubano, et des chansons à thèmes politique et écologique. Et une passion intacte pour l'Amérique, réelle et imaginaire,  terre d'amours et de colères. (Lire l'article)

L'Alpha, médiathèque d'Angoulême © Philippe Le Roy
Architecture

L’Alpha, livre grand ouvert sur Angoulême

Non, la nouvelle médiathèque de la ville de la BD n’est pas en forme de bulle ! Conçue par l’architecte Françoise Raynaud, de l'agence parisienne Loci Anima, c’est un empilement de boîtes en porte à faux, avec des façades en lames d'aluminium, dont l'agencement forme le A d'Angoulême. Situé derrière la gare, le bâtiment regarde la haute cité historique. Avec ses 130 000 documents, cet équipement culturel démultiplie la bibliothèque traditionnelle, entre numérique, papier, expositions et rencontres. Et entend revivifier l’ancien faubourg industriel de l’Houmeau en mutation. (Lire la suite)

Danse

Montpellier Danse : des chocs venus du Sud

Le 36ème festival Montpellier Danse s'est achevé le 9 juillet. Il a été le reflet d’un bouillonnement certain, du surgissement d’une danse traversée et concernée par les tragédies de l’époque (l’homophobie grandissante, la montée des fascismes, la crise économique, la revendication de cultures ignorées ou méprisées par l’Occident, la question des migrants, des réfugiés et de l’exil). Tous les chorégraphes ont visé dans le mille, sans trop se soucier de formater leurs spectacles pour plaire ou être dans l’air du temps. (Lire l'article)

Théâtre

Dom Juan ou l’éloge de la lenteur

Marie-José Malis présente au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers un Dom Juan de Molière qui dure près de cinq heures sans entracte. Drôle d'idée que de ralentir à ce point les choses, comme si des vérités nouvelles devaient en surgir. Elle en est coutumière. La dilatation du temps fonctionnait bien dans Le Prince de Hombourg, qu'elle a monté en 2009 : la dimension somnambulique de la pièce et de son personnage principal s'y prêtaient. Pari réussi encore avec On ne sait comment de Pirandello, en 2011, traitée à la façon d'un cauchemar philosophique. Mais cela ne fonctionne pas à tous les coups... (Lire l'article)

Patrick Bouchain, l'architecture comme relation, sous la direction d'Abdelkader Damani, texte de Pierre Frey, 288 p., 400 illustrations, coédition Frac Centre-Val-de-Loire / Actes Sud, 2018
Architecture

Patrick Bouchain, l’art d’être passeur

Pour construire, Patrick Bouchain, architecte, scénographe et enseignant n'a de cesse de regarder, rechercher, capter, fédérer, transmettre... Il a su inventer un réseau complice, affectif, imaginatif, politique, pour lutter contre ses propres découragements et fait aujourd'hui figure d'animateur d'une jeune architecture française. 

Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X

François Rabelais débraguetté

À l'époque de la Renaissance, la braguette ne se résumait pas à une simple et commode fermeture Éclair mais se présentait sous la forme d’une pièce de tissu de proportions impressionnantes, rembourrée qui plus est par divers objets, des oranges par exemple, et constituait ainsi un élément central de la parure masculine. Elle est un motif récurrent dans l’œuvre de François Rabelais, peut-être même son point nodal. Ses personnages en parlent beaucoup, au point de vouloir consacrer de doctes essais au sujet. D'après certains exégètes inspirés, elle serait même une clé susceptible d'ouvrir l'ensemble de l'œuvre rabelaisienne. (Lire l'article)

Foot, Footbologies, Footbologies 2015-2016

J9 – Féodalité du football français (FFF)

Un championnat a ses dynamiques propres. Certaines sont provisoires. D’autres correspondent à des tensions sociétales plus profondes : enjeux de suprématie régionale, enjeux de classe ou économiques, identitaires ou idéologiques, rivalités historiques. Conséquence de l’hégémonie parisienne sur la Ligue 1, l’opposition entre le PSG et Marseille ne déchaîne plus les passions. La rivalité serait artificielle, récente, montée de toutes pièces par Bernard Tapie et les dirigeants de Canal+ à des fins commerciales. Soit. Mais son succès – qui provoqua dans les années 1990 les débordements que l’on sait – tient surtout au fait que cette rivalité fait échos à des symboliques profondément enracinées. (Lire l'article)

Les photographies d'Egon Pfender: un regard de biais sur l'Occupation. Photos recueillies par Valentin Schneider. Un article d'Edouard Launet
Photographie

Un regard de biais sur l’Occupation

Un reportage de près de 1500 photos faites par un jeune soldat allemand durant toute la Seconde guerre mondiale, présentant l’Occupation en France (et dans les îles anglo-normandes) sous un angle très subjectif : c’est ce trésor inédit, réuni par un collectionneur privé, qu'a exhumé le jeune historien Valentin Schneider. Ce dernier a pu identifier le photographe (Egon Pfende), puis il a édité et documenté l’album. Le fruit de ce travail va être l’objet de quatre ouvrages, dont les deux premiers paraîtront en France le 15 novembre. Ce contre-champ de l’horreur occulte la rigueur de l’Occupation en en offrant une vision éminemment singulière et décalée.
(Voir les photos)