La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Archives
Le coin des traîtres, Traduction

Entre écriture et traduction : la langue étrangère d’Elena Ferrante

“Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère”, affirmait Proust. Étrangement, cette phrase pourrait s'appliquer à la littérature d'Elena Ferrante, plus étrangère qu'il n'y paraît : elle brouille les pistes en rendant troubles les confins entre traduction et écriture. Ferrante, en effet, traduit le napolitain dans une langue apparemment incolore, inodore, surveillée, voire étouffée. Mais l'effacement du napolitain le rend plus présent que jamais. (Lire l'article)

Danse

Ladies and gentlemen and all the others

La lumière éclaire doucement la pièce et une femme apparaît. À moins qu’il ne s’agisse d’un homme ? Les cheveux courts, un large T-shirt et un short tombant au-dessus des genoux, des chaussettes de sport remontées sur les mollets et des baskets, sa démarche affiche une troublante neutralité. Comme un savon que l’on tenterait d’attraper et qui glisserait perpétuellement, la danseuse et chorégraphe d’origine brésilienne Paula Pi semble s’amuser de l’impossibilité de saisir une identité. Au Festival Montpellier Danse, plusieurs autres chorégraphes, ainsi Sorour Darabi et Sylvain Huc, explorent à leur manière la question du genre et de l'identité, retournant et détournant les clichés. (Lire l'article)

Coloriage – Le camélogne © Philippe Mignon
Coloriage, Zoologie

Le camélogne

De la même famille que le caméluche. Comme lui, il laisse les femelles s'occuper de leur progéniture et de la recherche de nourriture. Il ne fait rien de ses journées. Son sourire laisse penser qu'il n'est pas mécontent de son sort.
Vivian Maier, Milwaukee, 1967
Arts plastiques, Expo, Photographie

Vivian Maier ou l’incertitude

La galerie parisienne Les Douches, qui, depuis 2013, a déjà réalisé plusieurs expositions des œuvres photographiques de Vivian Maier, présente jusqu’au 30 mars « The Color Work ». Pour l’essentiel, le travail de Maier sur la couleur, dans les scènes de rue dont elle est coutumière. Ce qui frappe dans une grande partie des œuvres présentées, ce sont les portraits. On ne cesse de s’interroger sur le rapport entre la photographe et ses modèles. Ceux-ci sont-ils partie prenante de la relation ? On pourrait croire qu’il n’y a rien entre l’image consentie et l’image dérobée. Pourtant, Vivian Maier réussit par moments le tour de force de se situer dans un entre-deux qui rend la chose indécidable. (Lire l'article)

Ce n'est pas le temps qui passe, c'est nous.
Ex Machina, Sciences

Ex Machina #35: Suspends ton vol

Vos cellules doivent constamment fabriquer l’ATP qui nourrira les réactions chimiques essentielles à votre existence ; vos gènes sont exprimés ou réprimés en temps réel en fonction de changements subtils de votre environnement interne comme externe ; vos cellules meurent ou se reproduisent ; votre approximatif organisme déplace des fluides suspects vers des organes douteux ; vos muscles s’activent ou se détendent tout le temps sans que vous puissiez vous en passer ou y faire quoi que ce soit ; bref, tout bouge tout le temps.

Cinéma, Écrans

Le Labyrinthe 3 : lost generation ?

Dans quel labyrinthe de cauchemar sont donc perdus les ados d’aujourd’hui ? Le troisième épisode de la dernière franchise du blockbuster teeanager vient apporter une pierre de plus à l’édifice construit par Hunger Games et Divergente : de la SF apocalyptique et dystopique, où de prétendus adultes responsables exercent le pouvoir en soumettant leurs cadets à des expériences de savants fous ou des jeux de grands pervers. Paysages de destruction et de désolation, armées de zombies ou de miséreux : le public erre dans le labyrinthe à la rencontre de tous les mauvais rêves projetés sur grand écran depuis le début des années 2000. (Lire l'article)

Arts plastiques, Expo

Massinissa Selmani makes it visible

Blindées de leur complétude, les images de presse affirment un état du monde, une situation significative et immédiatement lisible. En reprenant des images existantes, Massinissa Selmani isole certains détails qui tiraient leur sens d’être intégrés à une scène plus vaste. Ou bien il adjointe des fragments qui menaient jusqu’alors des existences distinctes. Ou encore, il superpose une feuille de calque sur une photographie en retrace certains éléments avec un léger décalé. Massinissa Selmani donne à voir ce que les affirmations des images complètes occultent : l’absurdité d’un geste, le désœuvrement, le bizarre. (Lire l'article)