Ex Machina #13: Ceci n’est pas une négation
[Ex Machina #13] Nous n’avons pas de nom simple pour représenter une collection contenant les chiens, les symphonies, les enclumes et rien d’autre. Pour la même raison nous ne conceptualisons pas l’ensemble des objets qui ne sont pas des panneaux “laisser le passage”.
Romance
Des mains féminines repassent une chemise d'homme: Romance de Helen Grace, épouse la durée et le rythme d'un mouvement célèbre de Chostakovitch. Sept minutes simplement vertigineuses.
Une page de nostalgie
L’un des enjeux qui se posait au chercheur en Intelligence Artificielle des années 1980 était celui du langage informatique à utiliser dans ses expérimentations avec les ordinateurs. Le top du top, c’était d’inventer son propre langage. Que reste-t-il de toute cela ? Bien peu peut-être, mais pourtant cela compte. Le travail mené à l'époque par toute une génération de jeunes chercheurs et ingénieurs se retrouve encore en fondation pour la suite de l’aventure – qui reste toujours aussi excitante. (Lire l'article)
J5 – D’un Z qui veut dire…
La célébration du but n'exprime pas seulement le bonheur de l’objectif atteint. La célébration, c’est l’affirmation de l’individu dans le sport collectif. Les censeurs moraux condamnent ce coup de force : en se mettant en scène, le buteur accapare le but, se l’approprie, nie sa dimension collective. Soit, mais d’autres concèderont que l’affirmation d’une personnalité propre manque dans ce sport aseptisé. La célébration du but, c’est un acte de rébellion. Le buteur marque sa différence, il retire son maillot pour rejeter le mot d’ordre du “tous semblables”, l’uniforme qui dit l’uniformisation. (Lire l'article)
Sade lost in translation
Partant du principe que les langues charrient de manière souvent clandestine des éléments profonds des cultures qui leur sont associées, Julia Vagrot et Bernard Mongin ont eu l’idée de soumettre des textes érotiques à la moulinette de la traduction automatique, afin de voir ce qui passait ou ne passait pas à travers ce filtre. Ainsi, la traduction de Sade en tamoul, puis sa retraduction en français déborde de surprises édifiantes... (Lire l'article)
Frac-ti-on, piège à…
On demande aux sondeurs de préciser la taille de leur échantillon et leur marge d’erreur. Ne peut-on exiger de nos institutions et de notre presse qu’elles appliquent quelques règles comptables de base en période électorale ? Avant d’interpréter ce que veulent dire l’abstention et les votes blancs, avant d’argumenter d’un désengagement citoyen ou d’une faiblesse de l’offre politique, ne devrait-on pas décider une fois pour toutes d’offrir en premier lieu un reflet fidèle de ce qui s’est passé dans les urnes ? Assainir la démocratie, c’est aussi cela, et peut-être d’abord cela. (Lire l'article)
Brouilleur d’algorithmes
Nous avons testé pour vous le Brouilleur d'algorithmes (BA). Et – il est important de le souligner – c'est à une start-up française que nous devons cette invention révolutionnaire.
La piste du Vieux-Boulogne
Des chercheurs viennent de découvrir ce qui semble bien être l’arme absolue anti-covid. Tout du moins fatale au variant anglais. Le vieux-Boulogne !
Londres, août 1976
Chaque année à Londres, à la fin du mois d'août, se déroule le carnaval de Notting Hill. En 1976, le photographe Gilles Walusinski y était. Le 30 août, des émeutes éclatent, inspirant aux Clash un single et un album :White Riot. L'occasion de revenir sur l'histoire de ce carnaval.
Trotsky, complément d’enquête
Depuis la parution, le 23 février dernier, de notre dossier accompagnant les photos inédites de Trotsky prises au Mexique en 1939, nous avons reçu plusieurs documents qui nous permettent d'en savoir plus sur ces images et sur les circonstances du voyage entre Paris et Mexico de Seva Volkov, le petit-fils de Trotsky, alors âgé de 13 ans. Et d'abord, une lettre, écrite au verso de deux cartes postales dont l'une représente une vue de Taxco, la petite ville à 170 kilomètres au sud de Mexico où Trotsky se rendait volontiers en villégiature. Signée de Marguerite Rosmer, adressée à Daniel Martinet, cette lettre que nous reproduisons livre une précision importante : le séjour à Taxco, pendant lequel les photos ont été prises, date non pas de septembre 1939 comme nous en avions émis l'hypothèse, mais d'août 1939, soit quelques jours après l'arrivée à Mexico de Marguerite et d'Alfred Rosmer, et de Seva qu'ils s'étaient chargés de convoyer depuis Paris.
Michel Butel, mort d’un poète
On annonce la mort de Michel Butel, à l'âge de 77 ans. C'est une très mauvaise nouvelle. La presse perd son dernier poète, et ses amis un type formidable. Il était malade depuis des mois, avait du mal à respirer, mais jusqu'à son dernier souffle il a défendu l'idée que l'on devait faire des journaux comme des œuvres d'art. Il est bien le seul à y être parvenu. Portrait rédigé en 2011 alors que Butel se préparait à lancer son tout dernier journal, L'Impossible, après avoir présenté sa candidature à la direction du Monde. (Lire le portrait)
Du Lambeau, de Philippe Lançon
Comment trouver l’envie et la force d’écrire lorsque votre corps vous trahit et que l’angoisse vous ronge ? Comment, à l’hôpital, avoir encore l’humour, la poésie, l’élégance et la lucidité que nécessite un travail d’écriture ? Très peu d’auteurs sont parvenus à nous renseigner vraiment sur le monde depuis leur lit de souffrance et d’inquiétude, sous les néons tristes, parmi les infirmières pressées ou empressées. Et bien moins encore ont réussi à faire de cette expérience le catalyseur d’une littérature plus puissante, une littérature des limites. Avec Le Lambeau, Philippe Lançon vient d’entrer dans ce club terrible dont les membres ne se comptent probablement que sur les doigts d’une ou deux mains. (Lire l'article)
Roumanie-Albanie : pourquoi aimes-tu le foot, Shpend ?
Shpend, 23 ans, est né à Maqellarë Dibër, un modeste village du Nord-Est de l'Albanie, tout près de la frontière macédonienne. Il vit à Turin depuis quinze ans et est désormais citoyen italien. Son équipe favorite est le Milan qui, depuis quelque temps, ne lui donne guère de satisfactions. Quand jouent les équipes nationales, il supporte aussi bien l'Italie que l'Albanie, mais l'équipe que dirige Gianni De Biasi a réveillé en lui la fierté de ses origines. La qualification à l'Euro “a prouvé au monde entier que l'Albanie se redresse”. (Lire l'article)
J10 – Terrain de manœuvres
La globalisation du football n’a rien d’un thème nouveau. En France, un joueur sur trois est étranger, pour environ cinquante nationalités représentées. Et pourtant, qui aurait imaginé que la Ligue 1 offrirait une modélisation aussi précise de la situation géopolitique internationale ? Dimanche se jouait PSG-OM. La saison passée, le Paris Saint-Germain s’était imposé grâce à deux pénaltys, car force devait rester à la loi. Hier, on s’est séparé sur un match nul et vierge, au bout de l’ennui. Est-ce parce que les États-Unis et le Qatar sont officiellement des alliés stratégiques qu’on s’est battu dimanche à fleuret moucheté ? (Lire l'article)
Fin de saison à Cabourg
Les lieux de pèlerinages proustiens n’offrent que ce qu’on y apporte, principalement des souvenirs de lecture. S’en aller à Cabourg (ou à Illiers-Combray, ou au 102 boulevard Haussmann) afin d’y retrouver les traces de Marcel Proust est une entreprise vouée à l’échec, tout comme serait illusoire d’aller chercher Homère sur les quais encombrés du Pirée contemporain. À Cabourg, seuls subsistent la belle lumière de la Manche, les mouettes, les cris d’enfants sur la plage et les “petits nuages roses au teint d'oeillet ou d'hydrangea”, ce qui n’est pas rien. Tous les deux ans, quelques notes de musique et conférences viennent enrichir cette polychromie : ce sont les Journées musicales Marcel Proust. (Lire l'article)
Les Filles du loir présidentes!
Le jeudi 9 juin, l’association Les Filles du loir vous invite à rencontrer Leslie Kaplan autour de son dernier livre, Un fou (P.O.L). Un texte poétique et politique, plein d’humour, sur les rapports du pouvoir et du langage. Attention: un président peut en cacher plus d’un autre.
Un arbre solitaire
De quoi parle donc la topologie ? De propriétés des formes, des espaces et des structures qui s’affranchissent de la géométrie, de la mesure, du quantitatif ; de ce qui se conserve quand vous pouvez infiniment déformer un objet, sans pourtant jamais le percer ni le recoller ; de ce qu’il y a de commun entre un réseau routier, un réseau social, un ensemble de nombres, une figure dessinée sur le plan ; elle parle d’univers où les trous de ver existent, de fourmis vivant sur un pneu, de transformations de l’espace laissant au moins un point fixe. Illustration par le dernier jouet à la mode : la Topotty, une pâte à modeler révolutionnaire. (Lire l'article)