Réforme des musées (suite)
Réactionnaires, retardataires, amishes, elles ou ils n’ont toujours pas de smartphones ! « Quel est l’intérêt de se rendre dans les musées pour contempler des QR codes, je vous le demande ? » nous a demandé un des protestataires les plus virulents.
Un opéra, c’est une vie
L’opéra, c’est une vie, mais beaucoup plus vivante que notre banale vie, une vie en relief et en je ne sais combien de dimensions: sonore, visuelle, vocale, pneumatique –ça respire–, olfactive – votre voisin s’est parfumé–, tactile – la peau du chanteur dans sa voix, le mur de ce décor...
Jalousie tropicale
Florian Viel travaille sur un thème unique: les tropiques et la manière dont le regard occidental les perçoit. C’est en même temps qu’il lisait La Jalousie qu’il a conçu la Sculpture pour fenêtre ou sculpture pour observer discrètement la piscine de ses voisins.
Bonne année des Beatles !
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 2, épisode 4
Une autre vie
Supposons que la date et l’heure de la fin du monde soit connue et qu’il n’y ait plus rien d’autre à faire que de s’y préparer. Dès lors, la grande question serait : avec qui vais-je passer mes ultimes minutes ? Avec ma chère épouse ou mon cher époux ? Avec mes enfants, s'ils ne préfèrent une fête entre copains ? Avec mon chat, mon chien, mon poisson rouge, mon iPhone ? Avec personne, puisque dans le fond chacun vit seul et meurt seul ? Ou avec une ou un ami(e) ayant assez d’humour pour transformer ces derniers instants en vaste blague. Ce type d’individu ne court pas les rues. À quoi ressemble-t-il ? À Deborah Mitford, alias la duchesse de Devonshire ? À Richard Gere ? À Alain Robbe-Grillet ? Et Alain Barrière, dans tout ça ? (Lire l'article)
Voulez-vous produire avec moi ?
Pour financer la production du film La Uruguaya, l'écrivain et éditeur argentin Hernán Casciari a fait du crowdfunding. Les donateurs sont co-producteurs et participent aux décisions.
Canular ou « Landes Art » ?
Qui se cache derrière les mystérieux CAC40 (Comités Anti-Cléricaux des Landes) ?
La fin du monde du siècle
Marée du siècle, tempête du siècle, ouragan du siècle... Nous n'étions pas au bout du sensationnalisme...
Feu l’Europe, musée rétrofuturiste au Mucem
Au Mucem, le metteur en scène belge Thomas Bellinck installe son "Domo de Eūropa Historio en Ekzilo" (Maison de l'histoire européenne en exil), une exposition-installation-performance qui nous projette dans un avenir proche. Dans ce musée délaissé et poussiéreux, les visiteurs, en poussant des rideaux en plastique ou des vieilles portes bringuebalantes, retraversent les grandes heures de la construction et de la déconstruction de l'Europe. On passe par la salle des vieux billets (l'euro, autrefois "joyau européen"), on y admire un cendrier à l'effigie d'Angela Merkel, on s'y rafraîchit la mémoire sur les circonstances du retrait de la France en 2022. Une ode à l'euro-scepticisme ? Au contraire... (Lire l'article)
Un arbre solitaire
De quoi parle donc la topologie ? De propriétés des formes, des espaces et des structures qui s’affranchissent de la géométrie, de la mesure, du quantitatif ; de ce qui se conserve quand vous pouvez infiniment déformer un objet, sans pourtant jamais le percer ni le recoller ; de ce qu’il y a de commun entre un réseau routier, un réseau social, un ensemble de nombres, une figure dessinée sur le plan ; elle parle d’univers où les trous de ver existent, de fourmis vivant sur un pneu, de transformations de l’espace laissant au moins un point fixe. Illustration par le dernier jouet à la mode : la Topotty, une pâte à modeler révolutionnaire. (Lire l'article)
Only The People
Si demain l’intelligence artificielle voulait prendre le contrôle de la planète, nous lui conseillerions de commencer par les zones commerciales, ces no man’s land qui croissent comme des champignons à la périphérie des villes françaises. Ces lieux — aberrations à la fois sociale, écologique et esthétique — sont ceux où l’humanité est le plus vulnérable. L’individu n’y est plus qu’un porteur de carte bancaire ; il achète, consomme, use, élimine, éventuellement recycle, puis revient. Du point de vue des machines, le plus rationnel serait qu’il y reste ad vitam... Aux derniers réfractaires, nous conseillons le maquis où, autour de feux de camps, ils pourront reprendre en chœur le Only People de John Lennon... (Lire l'article)
Annie Ernaux pour Serge Dassault
Le nécessiteux qui vient de m’être adressé s’appelle Serge Dassault, il a 91 ans et vit à Corbeil-Essonnes, dans une banlieue dite “sensible”. Alors que se passe-t-il avec ce monsieur ? Eh bien, il souffre d’une sorte d’inadaptation au réel, le diagnostic a été posé sans appel, l’été dernier, lorsque, en visite dans un hypermarché de sa ville, il s’est tourné soudain vers un caddie proche pour exclamer : “On n’a pas pris de petit véhicule ? On prend un truc comme ça ?”. Il se trouve que vient de paraître en poche l’ouvrage d’Annie Ernaux, Regarde les lumières mon amour qui, à défaut de traiter toutes les pathologies qui affectent l’honorable vieillard, pourra peut-être le remettre sur la voie d’un certain réel, celui de l’hypermarché, de ses clients, de ses lumières, de ses marchandises entassées, de ses promos, de ses queues à la caisse.... (Lire l'article)
Le diabolin
Un nouveau coloriage pour enfants – et adultes – confinés. Aujourd'hui, le diabolin, ou manis longispinis, probablement le seul mammifère pholidote à ne pas être menacé d'extinction. Il est le seul manidé dont les écailles changent de couleur en fonction des milieux dans lesquels il évolue.
Milo Rau ou les vertiges de la tragédie
La Reprise, spectacle du Suisse Milo Rau joué au festival d'Avignon puis repris du 22 septembre au 5 octobre au théâtre de Nanterre-Amandiers dans le cadre du Festival d'Automne, revient sur le meurtre homophobe et raciste d'Ihsane Jarfi. Ce n'est ni une enquête, ni une reconstitution, ni un mausolée à la mémoire de la victime. Ce que met en scène Milo Rau dans tous ses spectacles, c'est moins l'histoire que le rapport à cette histoire. Si l'horreur et le meurtre ne sont pas explicables, on peut du moins tenter de comprendre ce qu'ils éveillent en nous. Regarder la tragédie et non le fait divers, c'est ce qu'il propose ici. Il y a de la tristesse dans ce spectacle. Et de l'intelligence. (Lire l'article)
Johnny Hallyday, lourd comme un cheval mort
La chanson la plus torride du répertoire français a été composée en 1969, comme il se doit : c’est la célébrissime “Que je t’aime”. Les paroles équivoques de cet énorme succès de Johnny Hallyday ont affolé une ou deux générations d’adolescents ; elles sont dues à Gilles Thibaut, pseudonyme de Lucien Thibaut, mort en 2002 sans livrer tous ses secrets. Toutefois cet excellent parolier a eu le temps de confier, dans une interview au magazine Je Chante, que la version initiale de “Que je t’aime” ne comprenait pas quatre couplets — ceux qu’a chantés notre Johnny national — mais six. Pourquoi deux couplets ont-ils donc été censurés ? (Lire l'article)
Les manchots de Gerald T. Cutland, cuistot de l’Antarctique
Pendant sa mission polaire, Gerry Cutland, cuistot de la "Station F", a eu la bonne idée de rédiger un petit livre dans lequel il décrit les recettes de tous les brouets qu’il parvenait à mitonner dans le local lui tenant lieu de cuisine. Des plats dont se bâfraient jour après jour les hommes qui plaçaient en lui leurs espoirs de survie.
J22- Passion et raison
En France, le football n’est pas une question de vie ou de mort. On s’en réjouira. Néanmoins, ce défaut de passion a un effet collatéral inattendu : la faiblesse de l’arbitrage. Un seul arbitre sélectionné au Mondial 2010 et à l’Euro 2012, aucun au Mondial 2014, et un seul pour l’Euro 2016 qui se jouera à domicile : la réputation de l’arbitrage français n’est plus à faire. On aura beau en chercher les causes dans la formation nationale, l’explication est bien plus simple : les arbitres français ne sont pas soumis à la même pression que leurs homologues anglais, turcs, brésiliens ou mexicains, parce qu’ici le football n’est qu’un divertissement. (Lire l'article)
Animaux de transport et de compagnie
Jacques Rebotier aime les animaux. Il les aime à sa façon. Il en a sélectionné 199 dans un livre illustré par Wozniak et publié par le Castor Astral. Samedi 2 mars, à la Maison de la Poésie, en compagnie de Dominique Reymond et de Charles Berling, il lira des extraits de cet ouvrage consacré à une faune étrange, partiellement animale.