La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Archives
Jean Restout: La Mort de sainte Scolastique (détail)
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Les soupirs de Diderot

Diderot avait bien des raisons de s'intéresser à la musique, ne serait-ce que pour faire travailler sa fille Marie-Angélique : “Si je reste à la maison, je fais répéter à l’enfant ses leçons de clavecin. Les jolis doigts qu’elle aura ! et de l’aisance, et de la mollesse et des grâces !” Mais avec le clavecin, et avec Scarlatti, les sentiments se brouillent vite. Dans son Journal, à la date du 15 septembre 1760, il entend dans un salon une jeune fille tentant de déchiffrer une sonate de Scarlatti. La musique elle-même semble le laisser indifférent ; ce qui trouble Diderot, c'est le décalage entre la musique et son interprète, “un ange” dont les grâces et l'innocence le fascinent. (Lire l'article)

Ex Machina, Sciences

Ex Machina #15: Où est donc ce marteau?

[Ex Machina #15] Vous ne manipulez pas certains concepts car c’est mauvais pour le futur de vos larves. Ceux d’entre vous qui ont trop de concepts, ou les mauvais concepts, se cassent avant d’avoir des larves, donc les chnops suivants bénéficient des concepts les plus utiles (ou, dans votre pitoyable cas, les moins nuisibles).

Maria Laet, Leito, 2013. Video, 2'31'' © MdM Gallery. Un article de Nina Leger dans Délibéré
Arts plastiques, Expo

(sur quelque chose)

L’empreinte : s’il fallait ne choisir qu’un seul terme pour évoquer le travail de l’artiste brésilienne Maria Laet, ce serait celui-là. Maria Laet travaille par contact – tantôt sollicitant des techniques de gravure ou d’impression traditionnelles, tantôt les détournant (ainsi lorsqu’elle choisit d’exposer directement à la lumière le papier photosensible d’un polaroïd), tantôt inaugurant de nouvelles manières de faire empreinte (en se servant, par exemple, du souffle). Toutes ces techniques sont autant de protocoles destinés à révéler ce que la surface exprime, lorsqu’on y imprime. Le titre de l’exposition qui se tient en ce moment à la MdM Gallery, Com a Pele Fina (Avec la peau fine), condense ce parti pris : la peau entendue comme surface de contact. (Lire l'article)

Le Roi Lear - Olivier Py © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon
Théâtre

Lear accable Py

La liste des spectacles ratés dans la Cour d'honneur du festival d'Avignon est très longue. Acteurs et metteurs en scène de talent s'y sont souvent cassé les dents, au point qu'il n'est pas abusif de prétendre que l'échec y est la règle. Choisissant de monter Le Roi Lear, Olivier Py a-t-il voulu signifier que la charge du pouvoir l'accablait déjà ? (Lire l'article)

Danse

Si la danse était contée

Les chorégraphes ont toujours aimé la fantasmagorie tout en ayant une vraie appréhension de la narration. Comment dire sans illustrer ? Comment conter sans livret ? Autant de questions dont la danse contemporaine jugea bon de se débarrasser afin de ne plus être soumise au texte. Mais le merveilleux n’a pas fini d’œuvrer. Exemples à la 17ème Biennale de la danse de Lyon, avec Thierry Malandain et Olivia Grandville. Et à Aix-en-Provence, avec Angelin Preljocaj. (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

De l’art d’être banal

Il existe une catégorie essentielle de secrets pour chacun de nous : ceux qui nous permettent de prouver notre identité sur Internet – mots de passe, codes confidentiels, réponses à des questions secrètes. Si nous laissons échapper ces secrets, alors n’importe qui peut se faire passer pour nous. Il existe des recommandations de bon sens : utiliser des mots de passe complexes, jamais deux fois le même, ne jamais les confier à un tiers, utiliser un “coffre-fort à mots de passe”. Force est de reconnaître que nous n’appliquons que rarement ces recommandations, dont certaines sont d’ailleurs contre-productives. Parlons-en un peu. (Lire l'article)

Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Un baiser osé

Rien de tel qu’une apocalypse pour faire dérailler le train-train quotidien. Les factures en souffrance s’envolent au vent mauvais comme des feuilles d’automne, les problèmes de couple ne valent même plus que l’on casse la plus petite des assiettes à dessert. La perspective de la table rase balaye tous les soucis, sauf un : on va tous mourir, les amis. Last Night, du Canadien Don McKellar, est mon film apocalyptique préféré. Qui finit sur un baiser. Un premier baiser, n’est-ce pas le début d’un nouveau monde ? Ce n’est pas Alain Souchon qui me contredira. (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

L’hypoténuse est inéluctable

Le carré de l’hypoténuse / Est égal, si je ne m’abuse / À la somme des carrés / Des deux autres côtés... Certes, mais pourquoi est-ce pour ça et pas autrement ? En fait, cela n’a rien d’évident. On peut prouver le théorème de Pythagore, bien sûr, et de multiples manières. Mais démontrer un théorème, est-ce en soi suffisant pour comprendre pourquoi ça doit être comme ça et pas autrement ? Comprendre, c’est sentir de manière organique, charnelle, pourquoi les règles du jeu que nous avons inventées rendent inévitable le résultat. (Lire l'article)

Dominique de Rivaz, “Rose Envy”, éditions Zoé, 2012
Livres, Ordonnances littéraires

Rose Envy de Dominique de Rivaz pour les auto-dévorants : tous cannibales !

Aux obtus qui pensent qu’on peut difficilement faire du beau avec de l’apparent dégueulasse et aux cannibales, présents et à venir ! À ceux qui grignotent les bulbes de leurs cheveux, à ceux qui picorent les peaux mortes de leurs bouches et se régalent de leurs cuticules, à ceux qui se rongent tout ce qu’ils peuvent se ronger, aux meurtriers victimes d’eux-mêmes, pris de troubles obsessionnels compulsifs des plus divers et des plus inavouables et particulièrement “du calvaire de l’auto-dévoration”, aux self-eaters et fiers de l’être, une prescription : Rose Envy, de la cinéaste et auteure suisse Dominique de Rivaz. (Lire l'article)

Danse

La Ribot attitude

La Ribot a présenté une sélection de ses “pièces distinguées” au Centre national de la danse : des Distinguished Hits regroupant les fragments d'une collection initiée en 1993. Chaque pièce est un tableau vivant et bien vivant, où le corps se transforme au fil des rôles et des accessoires qu'il endosse. La Ribot sait manier l'humour pour mieux pratiquer l'art du détournement, jouer avec les codes, les images et les objets.  (Lire l'article)

Écrans, Séries

Il Miracolo, une histoire du trouble

Dieu, ces derniers temps, visite souvent Arte et c’est tant mieux. Après Au nom du père, co-production avec le Danemark, et son ravageur pasteur, voici Il Miracolo, co-production avec l’Italie, avec sa vierge en plastoc qui pleure des litres de sang. Serait-ce un rien passéiste ? Parce que l’Italie, là, semble moins habitée par les miracles de la madone que par de bons vieux démons. Erreur. (Lire le guide)

Barbarella (Jane Fonda) dans l'Excessive Machine
Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X

H.G. Wells, inventeur de l’orgasmotron

L'orgasmotron est une machine qui a le pouvoir de déclencher des orgasmes quasi instantanés même chez les personnes à la libido la plus effondrée. Ce n’est malheureusement qu’une machine de fiction. L’orgasmotron est apparu la toute première fois sous ce nom en 1973 : c’était dans le film Woody et les Robots de Woody Allen. Mais c’est en réalité à un Français que l’on doit cette merveilleuse invention. L’orgasmotron est né en effet sous le crayon de Jean-Claude Forest, créateur de la BD Barbarella en 1962, et il consistait alors en un diabolique dispositif capable de provoquer des orgasmes de plus en plus violents jusqu’à mort du cobaye. Hélas, mille fois hélas, voici qu’à son tour l’Angleterre vient nous disputer la paternité de cette remarquable invention. Le véritable père de l’orgasmotron serait l’écrivain H.G. Wells.... (Lire l'article)

Ex Machina, Sciences

Ex Machina #18: Le caillou sèche

[Ex Machina #18] Revenons sur cette histoire de fusion de concepts symétriques. Et passons, pour cela, par ce que l’on appelle une relation d’équivalence, soit une relation qui relie certains éléments d'un ensemble mathématique.