La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Critiques
Nijinsky dans La Péri de Paul Dukas, en 1911, vu par Bakst
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Diaghilev groupie

Il est difficile de croire que la première du Sacre du printemps, en 1913, a été contemporaine du travail d'élaboration des Femmes de bonne humeur, comédie de Carlo Goldoni muée en opéra-ballet par Serge Diaghilev en 1916. C'était à la fois le sacre de Stravinsky et celui de Scarlatti. Car Diaghilev, qui voulait une musique pré-romantique, était un inconditionnel de Domenico, dont il choisit 22 sonates qu'il fit, à sa façon habituelle, orchestrer. Curieuse idée que de “mélodiser” des sonates par nature “a-mélodiques” ! Mais il fallait bien que les danseurs aient du grain à moudre... (Lire l'article)

Ilotopie à Calais: Gens de couleur © Ludovic Fasa
Théâtre

Ilotopie, escale à Calais

Un labyrinthe qui permet aux enfants d’échapper à leurs parents, des oreilles géantes qui parlent, une salle de spectacle-balançoire, des cages pour humains… pendant cinq jours Ilotopie a occupé la place d’Armes de Calais et des lieux plus inattendus. La compagnie basée à Port-Saint-Louis du Rhône a fêté il y a peu ses trente ans. Et est l’une des rares troupes des arts de la rue qui fonctionne avec un vrai répertoire. Plusieurs des spectacles présentés à Calais ont plus de vingt ans d’âge. Et conservent leur impact perturbateur. (Lire l'article)

El Jaleo, de John Singer Sargent, 1882
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Olé !

Il paraît que la musique de Scarlatti est dans le goût espagnol. Les musicologues s'ingénient à y distinguer les jotas des fandangos et des séguidilles. À quoi bon ? Ayant vécu en Espagne, Scarlatti a certes utilisé le matériau local, d'autant que le clavecin se prête mieux que tout autre instrument à l'imitation. Dans les sonates, on entend l'Espagne du XVIIIe siècle comme si on y était, ses cris de rues, ses guitares, ses jets d'eau et ses fanfares, mais on entend surtout une musique qui transcende tous les régionalismes. C'est elle qui compte. (Lire l'article)

Arts plastiques, Expo

Foujita, moderne à Maillol

Un peintre japonais à Paris, ce n’est pas commun en ce début du XXe siècle. D’ailleurs, en homme d’image résolument moderne, Foujita aime se mettre en scène en photos, en autoportraits. À coup sûr, il serait aujourd’hui tout en selfies sur Instagram. C’est lui autant que ses toiles que le musée Maillol à Paris expose jusqu’au 15 juillet, à l’occasion des cinquante ans de sa disparition. Un artiste pluriel, voyageur francophile, dont le talent autant que la personnalité s’épanouissent au contact des Années folles parisiennes. (Lire l'article)

Longues peines (documentaire) de Christian Jacquot
Cinéma, Écrans

Longues peines

Trois anciens détenus (84 ans de prison à eux trois) témoignent dans Longues peines : un documentaire conçu par Christian Jacquot, à visionner sur le site de la revue Far Ouest, et dont délibéré vous propose le premier épisode.
Design, Expo

Isabelle Daëron est comme l’eau vive

Une fontaine à eau, un collecteur de feuilles, un cadran solaire, une veilleuse solaire... Avec ses objets dits “Topiques”, comme autant de greffes possibles dans l'espace urbain, la designer tire parti de nos ressources naturelles, des flux et des réseaux qui traversent un lieu. Comme le vent, le soleil, l'eau surtout, de pluie ou non potable. Elle ne fait pas un retour poétique vers un univers vernaculaire mais projette des dispositifs alternatifs, simples, comme autant d'énergies potentielles, durables, et d'usages à réenchanter. (Lire l'article)

Chiharu Shiota, “Destination” © Bertrand Huet
Arts plastiques, Expo

Chiharu Shiota, un fil après l’autre

Artiste travaillant sur la mémoire, sur l’absence, la Japonaise Chiharu Shiota rappelle, à l’occasion de son exposition “Destination” visible à la galerie Daniel Templon (Paris) jusqu’au 22 juillet, que ses embarcations sont avant tout une représentation de la vie en tant que “voyage incertain et merveilleux”. Une barque encerclée d'immenses tissages, source de fascination et de peur. (Lire l'article)

Arts plastiques, Expo

Massinissa Selmani makes it visible

Blindées de leur complétude, les images de presse affirment un état du monde, une situation significative et immédiatement lisible. En reprenant des images existantes, Massinissa Selmani isole certains détails qui tiraient leur sens d’être intégrés à une scène plus vaste. Ou bien il adjointe des fragments qui menaient jusqu’alors des existences distinctes. Ou encore, il superpose une feuille de calque sur une photographie en retrace certains éléments avec un léger décalé. Massinissa Selmani donne à voir ce que les affirmations des images complètes occultent : l’absurdité d’un geste, le désœuvrement, le bizarre. (Lire l'article)

La Cire moderne © Cuvellier et Radiguès - Casterman 2017
Bande dessinée, S'il vous manque une case...

Credo fide esse veram…

Après avoir hérité de son oncle d’un stock de cierges, Manu, accompagné de sa copine Sam et de Jordan, le frère pénible de celle-ci, prennent le volant d’un van afin de les vendre et se faire de la « thune ». Au travers d’un road trip qui les conduit dans différents lieux de culte des provinces françaises, ils vont découvrir un autre monde, celui des religieux et des croyants, aux pratiques de vies très éloignées des leurs. Et ce périple sera aussi spirituel pour Manu : sous la conduite d’un étrange prêtre débonnaire, il va se remettre en question et découvrir la foi. (Lire l'article)

Camera Obscura © Pedro Escobar
Cinéma, Écrans, Photographie

Camera Obscura

“Éteindre la lumière pour mieux regarder” : une vidéo réalisée à partir de la manipulation de quatre photographies numériques capturant l'effet d'une chambre noire, et un texte retraçant les étapes de cette réalisation.

Caméras suggestives, Cinéma, Écrans

Avengers : Infinity War, memento mori

Voilà un film dont on peut sortir comme sidéré. Non pas soufflé par sa toute-puissance spectaculaire, mais plutôt en état de choc, dans ce tout premier vertige de la courbe du deuil où la mauvaise nouvelle ne nous paraît pas plus réelle encore qu’un rêve. Car si le blockbuster devient ici expérience scénaristique et esthétique, laboratoire d’un “vivre ensemble” de cinéma où cohabitent les styles et les registres des diverses franchises Marvel, il impose surtout une grâce mélancolique et tragique rare dans un tel produit marketé. (Lire l'article)

Terri Weifenbach - Des oiseaux, éditions Xavier Barral, 2019
Photographie

Terri Weifenbach ou la symphonie des oiseaux

La photographe américaine Terri Weifenbach vient de publier aux éditions Xavier Barral un ouvrage somptueux dans la collection ”Des oiseaux”. Des photographies prises au fil des saisons entre 2015 et 2018 dans le jardin de sa maison, à Washington D.C., montrant une nature familière, humble, qui pourtant s’ouvre sous son objectif à une dimension inconnue et troublante.
Danse

Mont-de-Marsan, terra flamenca

Avec la création il y a 29 ans du festival Arte Flamenco, Mont-de-Marsan est devenue la deuxième patrie du flamenco. C'est pour les artistes un lieu de rendez-vous car ils ne font pas qu’y passer mais sont invités à y séjourner, à participer à des rencontres publiques, à y donner des stages et des master classes. La programmation équilibrée n’oublie rien des maîtres du genre tout en s’ouvrant aux nouveaux talents. Et pas des moindres. La jeune Patricia Guerrero a ébranlé le Café Cantante avec son spectacle Catedral. (Lire l'article)