en me levant à cinq heures chaque matin tu fais de moi le plus tenace des poètes debout la tête épanouie comme un houppier les doigts sur le clavier d’où monte la nuit j’attends
la grande voilure de mon squelette faseye encore au vent des rêves il est trop tôt pour prendre l’envol et les anges même dans leur élan se brisent à la branche horizontale de la croix
il me revient ce souvenir une pelote aux brins perdus tu me toussais dessus de la pluie de tes gouttelettes je tirais un onguent qui maintenait ouvertes mes plus anciennes crevures
je n’en ai plus besoin désormais j’attends que par ma bouche quand l’aube approche tonne la toux du monde je suis poète et des poètes le plus patient nous l’avons toi et moi voulu ainsi
j’attends que comme des poissons tirés de l’eau noire jaillissent du grand inarticulement quelques mots éclats de la mémoire rouge du soleil avant qu’il ne verdisse tout ce bleu
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