La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés
Une saison d’élégie
les yeux mi-clos à la chute des feuilles on les dit mortes on confond la mort et le détachement c’est qu’on les envie qu’on ne sait passer la main légère entre les cuisses qu’égrène le temps
les cœurs durcissent à battre dans le béton
cesser d’agir laisser le verbe aux oiseaux
craillent plus noires que la nuit les corneilles sur les tréteaux du fleuriste au marché les premières tulipes perroquet
c’est l’heure où fraîchement pressés de la nuit les jeunes gens se hâtent pour peut-être au lycée avant la fermeture de la grille ou bien peur ou appétit poussés tirés qui sait manquent les mots vastes accrocs dans le tissu dans le texte du songe où si proche encore est blotti l’enfant
le soleil n’a pas encore paru les pluies de la nuit les trottoirs jonchés de feuilles mortes