Fin de saison de Thomas Vinau
C'est l'histoire d'un looser vaguement survivaliste coincé dans sa cave avec son chien et son lapin. Il paraît qu'il y a “des années avec et des années sans”. En 2020, on ne peut que souscrire...
Je suis entrée par la porte des Lilas…
Depuis l'arrivée du tramway, elles refont surface, avec l'ambition de ne pas être en retard pour le Grand Paris. Les portes périphériques de la capitale, qui étaient surtout des nœuds routiers ou métro-sous-terrains, clôtures assez indéfinies, vont-elle devenir des places plus agréables, mieux reliées avec les banlieues toutes proches ? Entrée par la porte des Lilas...
Le style et la structure
Avec Scarlatti, les musicologues disposent d'un cas d'école : ce Napolitain vivant à Lisbonne puis à Madrid n'a cessé de mélanger les styles — italien et espagnol, mais aussi les goûts français et allemand — comme il a joyeusement mélangé les motifs musicaux de ses sonates. Démêler les styles et les structures imbriqués dans les sonates est le secret du bonheur scarlattien, mais l'éducation musicale, par tradition, ne met l'accent que sur le style. C'est dommage, car c'est réducteur. Prenez par exemple un prestigieux pianiste, chef d'orchestre et grand scarlattien, Christian Zacharias. Prenez ensuite une sonate au hasard, la 193 par exemple, et demandez-lui ce qu'il entend. (Lire l'article)
Luc Bondy, mort d’un maître amoureux
De tous les amours de Luc Bondy, celui des acteurs était le plus remarquable. Séducteur, il avait dans la vie une attention en mouvement perpétuel, prompt à passer d'un sujet ou d'un interlocuteur à l'autre. Dans la salle de répétition, il était l'inverse, soudain capable d'extrême concentration, joignant le geste à la parole pour monter sur le plateau, saisir un bras, entourer une épaule, et donner au comédien la sensation d'être à cette seconde la personne la plus importante au monde, objet exclusif du désir de son metteur en scène. Luc Bondy est mort hier. Pour Paris et pour le théâtre européen, la perte est rude. (Lire la suite)
Céline le Narratéen et L’école des caves (1/3)
Gallimard a publié il y a quelques mois les Cahiers de prison de Céline. Un auteur qu'il serait presque obligatoire d'aimer aujourd'hui. Pourquoi ne pas retourner y voir de plus près ? Et au fait, qu'est-ce qu'un grand écrivain ?
L’Afrique ne danse pas pour rien
Le festival Instances, qui s'est tenu en novembre à Chalon-sur-Saône, le confirme : les chorégraphes africains ne baissent pas les bras. La preuve par trois spectacles, dont Via Kanana, des Sud-Africains Via Katlehong et Gregory Maqoma, présenté cette semaine à la Grande Halle de la Villette à Paris. (Lire l'article)
La porte Dorée à sens renversé
Elle semble toujours un peu excentrée la porte Dorée, au bout d'un XIIe arrondissement qui ne fait pas de bruit. Une place de villégiature, un peu intemporelle, inchangée pendant les années 1970, 80, 90. On respire son enfance dans ce quartier du Bel-Air, aire de loisirs, une échappée...
Vers la fin des fake news ?
Deux jeunes Français viennent d'inventer un produit qui devrait nous permettre, sinon de nous débarrasser des fake news, au moins de les identifier.
Les maquilleurs de mots
Escroc, maquilleur d’autos, contrebandier, cambrioleur : le traducteur ouvre ce qu’on croit hermétiquement fermé, il crochète les langues et les cultures, il met en circulation. Il n’aime pas plus l’idée d’une œuvre achevée que le braqueur un coffre-fort. Son butin, il le refourgue ailleurs. Il prend, il donne, il fait profiter.
Regards satellites: cap sur El Pampero Cine
Le festival de cinéma Regards Satellites (cinéma L'Écran à Saint-Denis, du 27 février au 11 mars) met à l'honneur le collectif El Pampero Cine, fondé en 2002 par une poignée de cinéastes dont les noms sont associés au renouveau du théâtre argentin actuel. Au programme, des projections, des rencontres et une Master class.
Ex Machina #40: Pas le choix
Un choix n’est possible que si les deux branches de l’alternative sont ouvertes. Comment diantre un programme pourrait-il avoir le choix d’effectuer ou non une action donnée, puisque c’est in fine un calcul qui en décidera?
Wesh wesh, bande de bolos
Intéressé par la peinture de la vie des jeunes générations et la manière dont ils expriment leurs ressentis, Riad Sattouf propose avec Histoires de mes 11 ans le second volume de sa série Les Cahiers d’Esther. L’auteur y suit la fille d’un couple d’amis, qu’il nomme Esther pour préserver son anonymat, l’écoutant régulièrement faire le récit de sa vie, qu’elle soit scolaire ou familiale, ce qui donne l’occasion de découvrir une vision de l’existence au travers des yeux d’une petite fille, à présent en CM2. (Lire l'article)
Le ou la politique ?
Parce que la bande dessinée ne laisse pas de côté les réflexions politiques, il est nécessaire de consacrer, pendant l’été, un ensemble de chroniques à ces questions. Si les BD traitant de l’actualité politique ont eu tendance à se multiplier ces dernières années, il faut différencier celles qui ne traitent que de la politique de celles qui permettent de s’interroger de manière plus générale sur ce qui est véritablement en jeu dans le politique, qui s’écarte à plus d’un titre de la vie humaine normale. (Lire l'article)
Ex Machina #3: Va te faire voir, vieux chnops!
[Ex Machina #3] Je possède un très joli caillou, un Œil de Taureau, translucide avec de magnifiques éclats de rouge brun. Est-il conscient ? Est-ce un sujet ? Non, bien sûr. À moins que...
Les romantiques n’aiment pas les cerises
Il est une éclipse que l'astronome jésuite Carbone ne put étudier : celle de Scarlatti durant la période romantique. Certes, il ne fut pas le seul musicien baroque à en être victime, mais son occultation, parsemée de fugitifs éclats, dura près d'un siècle. Il est vrai que les préoccupations théoriques et distanciées de Scarlatti sont très éloignées de l'exaltation romantique du moi. À cette époque, seul Muzio Clementi, qui fut londonien avant d'être viennois, écrivit quelques sonates dans le goût de Scarlatti. D'autres se permirent de faire subir aux sonates les pires outrages... (Lire la suite)
So What?!
Le 20 novembre, on a célébré la journée mondiale des victimes de transphobie. Dans une brochure aussi élégante que dérangeante, le photographe Marc Martin montre le corps de Jona James, une femme devenue un homme.
Le Chat du Swaziland
À 22 heures d’avion de Paris, via Istanbul et Johannesburg, se trouve un petit royaume méconnu d’Afrique Australe, dont les un million deux-cent mille habitants – les Swazis – occupent un territoire grand comme deux fois la Corse, gouverné par un roi coutumier aux nombreuses femmes et aux multiples palais. Votre serviteur a eu la chance d’y passer quelques jours à initier des enfants des écoles et collèges locaux à la programmation informatique. Que faisions-nous là-bas ? Nous faisions bouger un chat... (Lire l'article)
Dingues d’Onéguine
De sa traduction d'Eugène Onéguine, parue en 2005 chez Actes Sud, André Markowicz déclarait aux Assises de la traduction littéraire d'Arles en 2011, que c'était "ce qu'il a fait de mieux dans [sa] vie". Les 5 523 vers du roman de Pouchkine lui auront demandé plus de vingt ans de travail. Au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, Jean Bellorini orchestre une version théâtrale du roman de Pouchkine dans la traduction de Markowicz avec cinq acteurs murmurant aux oreilles des spectateurs munis d'un casque. Cela pourrait être monotone, ronronnant, c'est magnifique, rayonnant d'humour et de finesse. (Lire l'article)