La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Fictions
Fictions, Les aventures de Tigrovich

XXXI. Les pirates

Et pas n’importe quels pirates. Youssef et Ali échangèrent un triste regard. Ils avaient reconnu, à ses voiles dorées, le skif rapide de Malo ibn Malich, le célèbre voleur d’artistes. En voulait-il à Tigrovich dont il aurait appris l’embarquement par l’un des nombreux espions qu’il égrenait, tel un fléau, de Babylone à Massilia ? Avait-il plutôt eu vent de la clandestine présence à bord d’une cantatrice égyptienne, fausse mais il l’aurait ignoré, dont il tirerait bon prix, pensait-il, dans ces infâmes bouges du Caire où se revendent les artistes ? Venait-il plutôt au hasard, confiant à sa bonne étoile le soin de le mener à quelques nouveaux forfaits cruels autant que lucratifs ? Qu’importe… Il venait, menaçant, effarouchant, batailleur et querelleur, pirate de la pire espèce. (Lire l'épisode)

Nouvelles d'un monde ancien

Un accident

Arrivé au portail, un seul coup d’œil me suffit pour évaluer les dégâts : une moto broyée sur la chaussée, une voiture renversée sur le bas-côté, des éclats de verre partout. Vite, appeler les secours. Faut-il composer le 16, le 17 ou le 18 ?
Cyrk © Jerzy Czerniawski
Fictions, Les aventures de Tigrovich

XIV. Une affiche sur les Grands Boulevards

Comme elle est loin l’enfance douloureuse de Tigrovich, tigre, prince et artiste, arraché dès l’âge tendre à sa Taïga orientale native. Il a presque oublié le grand humain à la grosse moustache et son épouse, ces ostréiculteurs qui l’adoptèrent. Il se souvient à peine d’Emma, la belle écuyère qui fut son premier amour. C’est qu’il est monté à Paris où il a rencontré le plus merveilleux de dompteurs et même des Dompteurs, Ali Ibn-El-Fahed et autres noms, a signé un contrat, et maintenant commence pour lui sa grande période. (Lire l'épisode)

Fictions, Les aventures de Tigrovich

XXIII. Sur la mauvaise pente

Tigrovich, tigre, prince et artiste aurait tout eu pour être heureux si la main de la fatalité n’avait frappé à la porte de sa merveilleuse carrière : ce fut l’accident, puis, bien pire, la mélancolie de l’artiste, étrange langueur dont on ne se remet jamais tout à fait. Notre artistique héros a tenté un grand retour sur la piste du chapiteau, mais un soir il fuit s’alcooliser dans un bouge : il se trouve moins bon. Autant dire qu’il n’est pas exactement sur une bonne pente. (Lire l'épisode)