La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Fictions
Fictions, Les aventures de Tigrovich

XLI. Tu parles tigre, à présent ?

C’était Auguste tel qu’en lui-même, n’eût été son costume local, mais différent cependant, imperceptiblement, la stature, peut-être, plus altière que de coutume, et dans l’attitude quelque chose de fluidement souple. Mais c’était bien Auguste, à n’en pas douter, ses bras forgés par la culture de l’huître et le port du fusil, sa voix haute et sonore, et ses mains énormes, promptes à frapper. Il est rare, pourtant, qu’un citoyen du village de P. se laisse aller aux charmes du voyage en Orient, où la chasse au sanglier n’est guère répandue. Tout cela était vraiment bien surprenant. (Lire l'épisode)

Les aventures de Tigrovich, tigre, prince et artiste, épisode 16: "La presse"
Fictions, Les aventures de Tigrovich

XVI. La presse (Patrick)

Comme elle est loin l’enfance douloureuse de Tigrovich, tigre, prince et artiste, arraché dès l’âge tendre à sa Taïga orientale native. Il a presque oublié le grand humain à la grosse moustache et son épouse, ces ostréiculteurs qui l’adoptèrent. Il se souvient à peine d’Emma la belle écuyère qui fut son premier amour. C’est qu’il est monté à Paris où il a rencontré le plus merveilleux des dompteurs et même des Dompteurs, Ali Ibn-El-Fahed et autres noms, a signé un contrat, moins malhonnête qu’il n’a semblé au lecteur distrait, a vécu l’émotion d’une première, et voici à présent que la presse s’en mêle. Oui, la presse. (Lire l'épisode)

Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X

Johnny Hallyday, lourd comme un cheval mort

La chanson la plus torride du répertoire français a été composée en 1969, comme il se doit : c’est la célébrissime “Que je t’aime”. Les paroles équivoques de cet énorme succès de Johnny Hallyday ont affolé une ou deux générations d’adolescents ; elles sont dues à Gilles Thibaut, pseudonyme de Lucien Thibaut, mort en 2002 sans livrer tous ses secrets. Toutefois cet excellent parolier a eu le temps de confier, dans une interview au magazine Je Chante, que la version initiale de “Que je t’aime” ne comprenait pas quatre couplets — ceux qu’a chantés notre Johnny national — mais six. Pourquoi deux couplets ont-ils donc été censurés ? (Lire l'article)

Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X, Le coin des traîtres, Traduction

Sade lost in translation

Partant du principe que les langues charrient de manière souvent clandestine des éléments profonds des cultures qui leur sont associées, Julia Vagrot et Bernard Mongin ont eu l’idée de soumettre des textes érotiques à la moulinette de la traduction automatique, afin de voir ce qui passait ou ne passait pas à travers ce filtre. Ainsi, la traduction de Sade en tamoul, puis sa retraduction en français déborde de surprises édifiantes... (Lire l'article)

Fictions, Les aventures de Tigrovich

XXXVI. Lamentations d’un tigre

Ah, se lamentait donc Tigrovich, malheureux que je suis. N’ai-je donc quitté la Capitale, fuyant les mains visqueuses de la débauche, que pour tomber dans celles des pirates qui, devenus mes amis et futurs associés, se virent arrachés par un sort cruel à mon affection naissante ? N’ai-je donc parcouru les flots, bravant tous les dangers, que pour voir mon dompteur, prunelle de mes griffes, objets de tous mes désirs, guide et lumière de ma vie d’artiste, de prince et de tigre aussi, me revenir puis m’échapper vers les rivages de l’Égypte, que cette terre soit maudite de mille vols de sauterelles, car elle m’a pris Ali, cruelle et avide rivale... (Lire l'épisode)

Sardines - Se souvenir de Jonas (Microscopies) © Frédéric Teillard
Microscopies

Se souvenir de Jonas

les bêtes disparues jamais cependant ne prit fin le temps d’enfance où nous parlions aux animaux aux animaux vivants ou morts les bêtes empaillées des musées d’histoire naturelle ou des cabinets de curiosité les sauvages les domestiques les plumeuses les écailleuses...

Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X

Zénaïde Fleuriot en un torride hiver

Depuis 1993, la revue britannique Literary Review décerne annuellement un Bad Sex in Fiction Award, à savoir un prix de la pire scène de sexe dans un livre récemment paru. La chose est devenue une institution au même titre que le prix Goncourt, en plus drôle cependant. Les lauréats, tous coupables d’un “usage grossier, insipide et souvent routinier de passages redondants de description sexuelle”. Il y a des jolis noms dans la liste des (mal)heureux gagnants. Exemples... (Lire l'article)

Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X

Serge Gainsbourg, l’amour complexe

Avant de devenir Serge Gainsbourg, Lucien Ginsburg fut pianiste de bar. Il travaillait l’été dans les station chic, en particulier au Touquet où, à la fin des années 1950, il a tenu les ivoires du Flavio, un restaurant qui, aujourd’hui encore, chérit les quelques reliques que l’homme à la tête de chou y a abandonnées derrière lui. La plus précieuse est une partition griffonnée à la hâte (un calypso) avec au dos le texte d’une chanson intitulée L’Amour complexe. En voici le début... et les suites. (Lire l'article)

Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X

Guillaume Musso, le sexe sans métaphores

“Le petit chat est mort”. Cette phrase est passée à la postérité sans qu’on sache bien pourquoi. Quel petit chat ? Il n’en avait jamais été question jusque-là dans la pièce de Molière. Pourquoi est-il mort ? Et que vient faire cette remarque dans ce dialogue entre Arnolphe et sa jeune pupille Agnès, dont le premier tombera bientôt amoureux ? Dans une thèse intitulée La représentation du sexe féminin dans la littérature et la poésie françaises du XVIe au XXIe siècles : un art de la métaphore, Mélanie Moidan-Lay parcourt les siècles et constate l'effacement progressif de la métaphore, jusqu'à la représentation directe, presque clinique, dont usent les auteurs d’aujourd’hui pour évoquer le sexe féminin. (Lire l'article)

Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X

Alphonse Allais, ah fonce, allez !

Parmi les choses qui foutent le camp, il y a l’art des vers holorimes. Ce divertissement en vogue au XIXe et XXe siècles consistait à se faire succéder des vers parfaitement homophones, c’est-à-dire se prononçant de la même manière mais racontant des choses fort différentes. Un des distiques holorimes les plus célèbres est dû à la plume d’Alphonse Allais, lequel fut un grand spécialiste du genre... mais pas le seul. (Lire l'article)