La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Fictions
Nouvelles d'un monde ancien

Matin blême

Cent personnes ! Un sixième de l’effectif ! Un massacre social. Il est 7h30 ce jeudi de décembre. Jamais Paul n’a convoqué un comité directeur aussi tôt. On se doutait bien que ce ne serait pas pour annoncer de bonnes nouvelles.
Fictions, Quelque chose là-haut

1. La Passion de Jeanne d’Arc

Les faits que je vais relater, qui ne doivent pas être considérés comme des faits, se sont produits entre le 4 avril 2011 et le 15 juillet 2018. Impossible d’en donner une chronologie exacte car, entre ces deux dates, je n’ai pas toujours disposé de l’ensemble de mes facultés. La drogue, les cachets, la peur, parfois même la terreur. Il me faut tout d’abord remonter à l’année 1957 pour présenter l’un des principaux protagonistes de ces événements : moi. (Lire la suite)

Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X

Marguerite Duras à Calcutta

Il faut avoir vécu l’an de grâce 1969 pour avoir une juste idée du choc que fut la création à New York et à Londres de la comédie musicale Oh ! Calcutta ! : une série de sketches d’avant-garde réunis par le critique de théâtre et dramaturge britannique Kenneth Tynan. Ce grand pourfendeur de la censure voulait que chacun de ces sketchs vienne briser un tabou. Samuel Beckett, John Lennon, Sam Shepard et Edna O'Brien sont quelques-unes des plumes qui acceptèrent de participer à l’écriture du spectacle. Il manque à cette liste le nom de Marguerite Duras, dont on sait depuis peu qu’elle fut également sollicitée par Kenneth Tynan. (Lire l'article)

Alexander Lacey performs with lions and tigers during the final farewell staging of the Ringling Bros. and Barnum & Bailey Circus on May 21, 2017 at the Nassau Veterans Memorial Coliseum in Uniondale, New York, the circus that has entertained crowds for 146 years with its "Greatest Show on Earth". / AFP PHOTO / TIMOTHY A. CLARY
Fictions, Les aventures de Tigrovich

XIX. Intimité de Tigrovich et de son dompteur

Sous la conduite du plus grand des dompteurs et même des Dompteurs, Ali Ibn-El Fahed et autres noms, la carrière et l'art de Tigrovich touchent des sommets jamais atteints dans l’histoire mondiale du cirque. On va de tournée en tournée et partout c’est le succès, la gloire, le firmament de l’art. Ce qui n’empêchait pas Tigrovich et Ali d’avoir des moments plus intimes. Attention : certaines descriptions de cet épisode sont susceptibles de choquer les jeunes spectateurs du cirque. (Lire l'épisode)

Nouvelles d'un monde ancien

Un accident

Arrivé au portail, un seul coup d’œil me suffit pour évaluer les dégâts : une moto broyée sur la chaussée, une voiture renversée sur le bas-côté, des éclats de verre partout. Vite, appeler les secours. Faut-il composer le 16, le 17 ou le 18 ?
Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X

Pierre Choderlos de Laclos et ses gros ciseaux

Comment est-il possible que Pierre Choderlos de Laclos  — homme rangé à la “conversation froide et méthodique”, époux fidèle, professionnel rigoureux, en rien un séducteur aux moeurs dissolues — ait réussi à produire un roman aussi dépravé que Les Liaisons dangereuses  ? Réponse d'une universitaire : Choderlos n’est tout simplement pas l’auteur du livre. Et toutes les lettres qu’échangent la marquise Merteuil, le vicomte de Valmont, Cécile de Volanges et les autres seraient de vraies lettres, que Laclos s'est permis d'“élaguer”, supprimant notamment les passages où les correspondants évoquent l’anatomie féminine. (Lire l'article)

D'épitaphes

Disparaître

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours dresse sa silhouette sombre, longiligne et pointue au sommet de la falaise du Pollet qui domine Dieppe, surplombe le port et la mer.

Sept histoires de la mémoire

4. L’amour, le vrai

C’est devenu un lieu commun de dire qu’on est relié à cette ville comme par un cordon ombilical, attrapé dans un mélange d’amour et de haine. Je relis mes propres mots. Je me sens comme le dernier des Mohicans. Je constate, je confirme. Il n’y a pas de haine. Seulement un énorme, un infini sentiment d’amour pour la ville mutante où j’habite et qui m’habite, dont je rêve et qui me rêve. (Lire la nouvelle)

Fictions, Quelque chose là-haut

5. Gravity

Je me suis réveillé comme d’un mauvais rêve, à ceci près que le cauchemar continuait. Je n’avais rien d’autre que les vêtements que je portais, trempés de sueur, ainsi que dix dollars et vingt livres égyptiennes au fond d’une poche. Plus de passeport, d’ordinateur, de portable. La ligne de la chambre était coupée. La porte était ouverte, je suis sorti. Personne nulle part. (Lire  le chapitre)

Fictions, Les aventures de Tigrovich

XV. Nuançons

Comme elle est loin l’enfance douloureuse de Tigrovich, tigre, prince et artiste, arraché dès l’âge tendre à sa Taïga orientale native. Il a presque oublié le grand humain à la grosse moustache et son épouse, ces ostréiculteurs qui l’adoptèrent. Il se souvient à peine d’Emma la belle écuyère qui fut son premier amour. C’est qu’il est monté à Paris où il a rencontré le plus merveilleux des dompteurs et même des Dompteurs, Ali Ibn-El-Fahed et autres noms et a signé un contrat qui marque le début de sa grande période. On a pu croire que ce contrat était au désavantage du tigre. Il faut nuancer. Nuançons. (Lire l'épisode)

Fictions, Les aventures de Tigrovich

XXII. Le retour de Tigrovich

Au début tout alla bien. On y crut, et Tigrovich le premier, tandis que s’amassait la foule des spectateurs devant la guérite où se négociaient billets nouvellement frappés et quelques babioles orientales, reliques du stock d’Ali. À peine extrait de la brume désolée qui l’avait entouré d’un halo indistinct durant le temps de sa langueur, l’artiste en lui trop longtemps négligé piaffait, sentant l’appel de la Beauté en son âme et en ses membres ankylosés l’instinct de la cabriole. Oui, Tigrovich y crut. Et Ali ne manqua pas d’y croire. (Lire l'article)

Fictions, Les aventures de Tigrovich

XXIII. Sur la mauvaise pente

Tigrovich, tigre, prince et artiste aurait tout eu pour être heureux si la main de la fatalité n’avait frappé à la porte de sa merveilleuse carrière : ce fut l’accident, puis, bien pire, la mélancolie de l’artiste, étrange langueur dont on ne se remet jamais tout à fait. Notre artistique héros a tenté un grand retour sur la piste du chapiteau, mais un soir il fuit s’alcooliser dans un bouge : il se trouve moins bon. Autant dire qu’il n’est pas exactement sur une bonne pente. (Lire l'épisode)