des feuilles nous avons pris la lumière bleutée qui fait aux arbres leur robe d’ombre
et du ciel le roulement d’un coup de dés sur le tapis de l’infini
aux bouches emprunté les poissons et l’argent des paroles
éclaboussures saisissantes
à la flaque de la lune son émersion
à la nudité sa démesure
aux torrents nous avons puisé l’insouciance des rivages
des peuples minuscules appris l’innombrable fragilité
mamelle de la durée
et des bêtes
à pareillement aimer la faim la chasse et le festin
nous avons tiré nos forces de l’épaisseur
entre nos rêves
nous sommes prêts