Chiara Montini rédigea pour la chronique Le coin des traîtres un article consacré au cannibalisme en traduction vu sous l’angle des relations père-fils, à travers un exemple bien précis: celui de Dmitri Nabokov traducteur de son père Vladimir. La question l’obsède puisqu’elle signe un ouvrage consacré à Nabokov fils et « traducteur dont la fidélité allait jusqu’à l’homonymie », qui un jour en eut assez de la transparence à laquelle il avait été confiné, et décida de devenir à son tour cannibale. D’assumer la responsabilité de ses choix malgré l’ombre tutélaire, toujours présente, de son père.
Chiara Montini n’en avait visiblement fini ni avec le père, ni avec le fils, ni même avec la mère. C’est au « clan Nabokov » au complet qu’elle consacre un ouvrage qui vient de paraître en Italie, et que l’on espère bientôt traduit en français. Elle y décortique les liens qui régissent cette famille dont les membres vivent et travaillent ensemble, sous les feux de la rampe ou en coulisses. Dmitri a traduit du vivant de l’auteur [de ses jours], il a continué à le faire après sa mort. Mais qu’a-t-il fait de cet héritage? En se penchant sur l’histoire du clan, Chiara Montini continue de réfléchir, en traductologue avertie, aux enjeux de la traduction littéraire.
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