Rock’n roll à Grenoble
Alors qu’il vient d’apprendre qui devra quitter le Centre chorégraphique national de Grenoble qu’il dirigeait depuis 1984, Jean-Claude Gallotta recrée My Rock, une pièce bourrée d’énergie qui annonce le retour du groupe Émile Dubois, la compagnie que le chorégraphe créa en 1979 avec Mathilde Altaraz. (Lire la suite)
Les tragédies
Quand Harper’s passe à E.A. Abbey une nouvelle commande d’illustrations pour les tragédies de...
Les bonnes idées de Federico León
À quoi rêve un ordinateur ? C'est une des questions que se pose Federico León dans Las Ideas. L'ordinateur est conçu comme une machine à remonter le temps, une galerie des glaces où les deux protagonistes se regardent se regardant se regarder, et ainsi de suite. Un spectacle sur cette tendance à tout archiver dans l'instant, sur la croissance folle d'une mémoire qui envahit le présent, comme si la vie n'existait plus qu'à travers les preuves qu'on en garde. (Lire la suite)
Et mort
Le 11 août 1911 Edwin Austin Abbey meurt d’un cancer à Londres, Chelsea Lodge, 42 Tite Street,...
Le style et la structure
Avec Scarlatti, les musicologues disposent d'un cas d'école : ce Napolitain vivant à Lisbonne puis à Madrid n'a cessé de mélanger les styles — italien et espagnol, mais aussi les goûts français et allemand — comme il a joyeusement mélangé les motifs musicaux de ses sonates. Démêler les styles et les structures imbriqués dans les sonates est le secret du bonheur scarlattien, mais l'éducation musicale, par tradition, ne met l'accent que sur le style. C'est dommage, car c'est réducteur. Prenez par exemple un prestigieux pianiste, chef d'orchestre et grand scarlattien, Christian Zacharias. Prenez ensuite une sonate au hasard, la 193 par exemple, et demandez-lui ce qu'il entend. (Lire l'article)
L’ordre des machines
“L’Ordre des lucioles”, l’exposition du 17ème prix de la Fondation d’entreprise Ricard, est dominée par la polarité entre deux œuvres : Énergie sombre de Florian Pugnaire & David Raffini et Synchronicity de Robin Meier. Dans le dialogue entre ces deux œuvres semble se rejouer la tension qui anime la création contemporaine depuis les années 1960, celle d’une perpétuelle oscillation entre l’affirmation de l’objet et sa destitution. (...)
Guanajuato, musiques en tous genres
À Guanajuato, ancienne ville minière du centre du Mexique, le festival Cervantino fête sa 43e édition. Dirigée par le romancier Jorge Volpi, la manifestation, l'une des plus importantes d'Amérique latine (3000 artistes invités en provenance de 27 pays), fait la part belle à la danse et au théâtre, mais aussi à la musique. De la flûte andine au répertoire contemporain en passant par le bel canto et les bandas de villages, l'envoyé spécial de délibéré, qui est aussi musicien dans un orchestre symphonique, livre ici le résultat de ses écoutes. (Lire la suite)
Les romantiques n’aiment pas les cerises
Il est une éclipse que l'astronome jésuite Carbone ne put étudier : celle de Scarlatti durant la période romantique. Certes, il ne fut pas le seul musicien baroque à en être victime, mais son occultation, parsemée de fugitifs éclats, dura près d'un siècle. Il est vrai que les préoccupations théoriques et distanciées de Scarlatti sont très éloignées de l'exaltation romantique du moi. À cette époque, seul Muzio Clementi, qui fut londonien avant d'être viennois, écrivit quelques sonates dans le goût de Scarlatti. D'autres se permirent de faire subir aux sonates les pires outrages... (Lire la suite)
Droopy chez Bergson
Comprendre le rire chez Tex Avery, c'est d'abord revenir aux grands classiques. En l'occurrence Le Rire de Bergson (1900), ouvrage qui, malgré sa petite taille et son âge avancé, n'a pris d'autres rides que celles qu'impriment les zygomatiques. Bergson, qui n'est pas un rigolo, balance d'emblée une hypothèse fracassante : "Le rire, c'est du mécanique plaqué sur du vivant". Ensuite, cela se gâte, car son sens moral lui inspire qu'au fond, le rire est peut-être un signal social adressé aux marginaux en situation irrégulière pour les inciter à rentrer dans le rang. La gravité d'un Buster Keaton, ou l'apathie de Droopy, seraient-elles les figures tragiques indiquant que le rire, au fond, n'est pas si drôle ? (Lire l'article)
Si l’archi m’était contée
Dans la fastueuse "ville nouvelle" créée par Louis XIV, trônent les futures gares du Grand Paris, des parcours historiques, de nouveaux bâtiments locaux, et des expositions menées par les écoles d'architecture et du paysage de Versailles. La première BAP, Biennale d'architecture et de paysage d'Île de France, se dessine et balance sur deux pieds. Des plus politiques et polémiques aménagements, aux projections "Augures" plus rêveuses de jeunes concepteurs et artistes. Entre ville et nature, particulièrement au Potager du Roi. Une première biennale, c'est alléchant, une certaine liberté pionnière devrait s'y exprimer... (Lire l'article)
“On n’est pas couché” dehors…
Prie-Dieu, La Mergez et Amédée, sont des clochards établis sur les quais de Seine, jusqu’au jour où ce dernier apprend qu’il est l’héritier de sa tante Adélaïde, qui lui lègue son pavillon en banlieue. Mais il ne pourra occuper ce domicile fixe que s’il prend en charge son neveu Nicolas, un jeune trisomique fasciné par Gagarine et les étoiles. Les fugues de Nicolas ou les frasques des amis plus ou moins honnêtes des SDF seront les moteurs d’une odyssée citadine où s’accumulent les rencontres de personnages hauts en couleur, sans jamais tomber ni dans le pathos larmoyant ni dans la glorification idéalisée de la marginalité. (Lire l'article)
Morgan Hall
À la fin de l’été 1889, Abbey achève donc les illustrations de A Comedy for Errors, tout en...
Cet été-là : les deux Edie sont de retour
Quarante-cinq ans après le tournage du documentaire culte Grey Gardens des frères David et Albert Maysles, qui fit le bonheur des soirées thématiques gay, inspira film et pièce de théâtre, le Danois Göran Olsson, en assemblant quatre bobines de rushes oubliés, réalise un préquel jubilatoire et nostalgique. On y croise Andy Warhol, Truman Capote, Mick et Bianca Jagger. Mais les vraies stars sont les deux Edie, mère et fille, qui auront connu bien plus qu’un quart d’heure de célébrité. (Lire l'article)
Castellucci et la face sombre de l’Amérique
Mais de quoi ça parle ? Une partie du public de la MC 93 s'est posé la question, pendant et à l'issue de Democracy in America, le nouveau spectacle de Romeo Castellucci. Une perplexité souvent doublée d'agacement, tant certains ont l'impression d'être exclus du champ des initiés. Pas sûr que Castellucci mérite ces réactions épidermiques. (Lire l'article)
Ray Davies, un Kinks de retour
Americana était déjà le titre de son livre autobiographique publié en 2014. C'est aujourd'hui aussi le titre du dernier album solo du leader des Kinks, ce groupe britannique légendaire des années 60. A 73 ans, Ray Davies, n'a rien perdu de sa voix qui redevient vite familière dès qu'il entonne Americana, son ode à la mythique Amérique de sa jeunesse, véritable muse des compositions des Kinks. (Lire l'article)
Le sabre et le bouclier, comme un goût de guerre froide
C’est un passage d’une minute à peine, qui figure dans le troisième volet du documentaire prochainement diffusé par Arte, consacré au KGB en ses divers états. On y voit Vladimir Poutine, alors en passe de devenir président pour la première fois, s’adresser à un parterre de Kgbistes réunis à la Loubianka. "Chers camarades, je vous informe que le groupe d'agents que vous avez chargé d'infiltrer le gouvernement a accompli la première partie de sa mission..."
Dans le détail
La Bibliothèque François Mitterrand expose actuellement les photographes récompensés par la Bourse du Talent. Parmi les lauréats, Laurent Kronental présente une série intitulée Souvenir d’un futur. Le traitement de la couleur y est superbe, la précision de l’image impressionnante. En plan large, il photographie les grands ensembles de la région parisienne. Les constructions sont immenses et folles – comme les architectures dessinées par Paul Grimault dans Le Roi et l’oiseau. Elles sont vides – comme les places désertées de Chirico. Vides ? Pas tout-à-fait. (Lire l'article)
La possibilité d’un DeLillo
Encore un marathon organisé par Julien Gosselin, qui s'attaque cette fois à trois des romans majeurs de Don DeLillo. Inégal, moins maîtrisé que son adaptation du roman de Roberto Bolaño 2666, ce spectacle est aussi plus intéressant. C'est que les fils narratifs sont moins faciles à suivre, tant le style de DeLillo, riche en ellipses et surtout en silences suppose des lecteurs qui acceptent de s'égarer en chemin. La scénographie d'Hubert Colas est une boîte fermée – un grand livre au cœur duquel on se retrouve. On en retiendra de grands moments d'humour, de mélancolie, de cruauté, de complexité. (Lire l'article)


















