Au fond du trou, l’Europe
1993, le spectacle que met en scène Julien Gosselin avec des acteurs tout juste sortis de l'École du Théâtre national de Strasbourg, interroge les racines d'un malaise européen, à partir de deux symboles de la construction européenne dans les années 1990 : le tunnel sous la Manche, l'accélérateur de particules conçu par le CERN à la frontière franco-suisse. Signé Aurélien Bellanger, le texte du spectacle reprend aussi aussi plusieurs extraits de La Fin de l'histoire et le dernier homme, l'essai polémique de Francis Fukuyama. (Lire l'article)
Les Ballets Jazz Montréal font le plein d’Essence
Les Ballets Jazz Montréal achèvent ce mois de mars une longue tournée en France . Avec deux de leurs récentes créations, "Essence" et "Dance me" où se mélangent joyeusement styles variés et interprètes aux personnalités singulières
Des manchots pour fêter le cinéma
Membre de l'expédition Scott au pôle Sud en 1911, Herbert Ponting en est revenu avec assez d'images pour réaliser deux documentaires à succès...
Altamura
Je ne suis pas en colère contre vous, qui êtes la norme, je suis en colère contre moi, parce que j’ai accepté de venir ici. Et ça ne me fait pas plaisir, en effet. (Jean Genet)
The Counterfeit Cat
Ce n'est pas le nonsense surréaliste qui fait rire chez Avery, c'est la logique imparable qui se cache derrière. The Counterfeit Cat est sans doute le plus bel exemple de sémiophysique avéryenne, et d'une complexité logique parfaitement maîtrisée.
Quand Bruce Lee était un petit con
Sorti aux États-Unis, Birth of the Dragon, de l’Américain George Nolfi, se construit autour d’un axe inattendu : diluer une image peu flatteuse du champion en arts martiaux. Un postulat étrange pour un film qui se pose en biopic de la star. Bruce Lee y est présenté comme un petit con arrogant, qui enseigne “l’art de botter des culs”. On est loin du néo-philosophe citant Confucius en faisant des pompes sur deux doigts... (Lire l'article)
Nous n’avons pas besoin que justice soit faite
Une jeune femme est morte massacrée dans sa chambre. Tout le monde s’en fiche. Fouiller dans le quotidien des gens de peu n’est pas rentable. Face à des vivants morts debout, murés dans le silence, le journaliste enquêteur va se concentrer sur la victime. Son intuition lui hurle de ne pas lâcher le morceau. Se profilent alors les années Mitterrand et les nôtres dans la foulée. Le scandale est énorme et banal. Les Insatiables, le roman de Gila Lustiger est une réussite qui, en 2017, éclaire par le noir la campagne électorale française. (Lire l'article)
Chalon dans la rue, revivre à 30 ans
Lors de sa 30e édition, du 20 au 24 juillet, le festival Chalon dans la rue qui va perdre son directeur Pedro Garcia (arrivée du successeur ou successeuse le 1er janvier 2017), défenseur sans faiblir de l’espace public, a réuni une fois de plus les artistes et la rue. Au menu, plus de 150 compagnies, in et off confondus, et 200 000 spectateurs pour plus de 1000 représentations en 5 jours. L'auteure de cet article y mettait les pieds pour la première fois. Expérience concluante malgré des erreurs de débutante dans l'appréhension de l'événement. (Lire l'article)
14 – En finir ou pas
Il y a trois types de séries: celles qui se sont terminées trop tôt, celles qui n’en finissent plus et celles qui n’auraient jamais dû commencer. La dernière est de loin la plus fournie.
L’ordre des machines
“L’Ordre des lucioles”, l’exposition du 17ème prix de la Fondation d’entreprise Ricard, est dominée par la polarité entre deux œuvres : Énergie sombre de Florian Pugnaire & David Raffini et Synchronicity de Robin Meier. Dans le dialogue entre ces deux œuvres semble se rejouer la tension qui anime la création contemporaine depuis les années 1960, celle d’une perpétuelle oscillation entre l’affirmation de l’objet et sa destitution. (...)
Dimitris Papaioannou, rolling stone
On l’avait raté au Théâtre de la Ville en octobre 2015, on s’est précipité à Montpellier Danse pour redécouvrir avec bonheur le Grec Dimitris Panaioannou. On avait gardé un souvenir clair de sa mise en scène, en images et en danse de sa Medea en 1998 à la Biennale de la Danse de Lyon, laquelle s’ébattait dans une pataugeoire. Car, ce n’est pas la première fois qu’il vient en France, même si on voudrait le voir plus souvent. L’occasion se présentant, on l’a retrouvé avec une autre figure de la mythologie grecque : Sisyphe. Still Life (Nature morte) est une allégorie de la Grèce, du peuple grec qui reconstruit sur les ruines, les désastres économiques. (Lire l'article)
Héritage et solitude littéraires
Étrange est pour un écrivain la découverte du chemin le menant vers sa vocation, son destin. Pas seulement étrange, unique aussi. Quand j’essaie de visualiser cette découverte, quand je tente de comprendre comment j’en suis arrivé à l’écriture des livres que j’ai écrits, je ressens comme une gêne. Comment ai-je pu persévérer dans ce qui était de toute évidence une sottise, vu le milieu dans lequel je me suis formé, la famille d’où je viens, le pays où j’ai grandi et où j’ai commencé à emprunter cette voie ?
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ForEverGreen
Lorsque Franck Medrano a franchi le seuil du Consortium, douze ans plus tôt, sous l’œil narquois des hôtesses sublimes, le boss a rugi : “Bienvenue dans la vraie vie !”. Tempêtes électroniques, matières premières et krachs. Que le Marché caracole dans l’azur pour le bien-être des masses et ses guerriers en costumes seront les nouveaux apôtres, sympathiques crapules. Que tout s’effondre et ils voleront la vedette en prime time aux violeurs d’enfants. (Lire l'article)
Les jardins, ces passeurs
Le jardin, ce monument vivant, ce musée en plein air, cet Éden, peut-il s'exposer ? Avec la complicité de Dürer, Le Notre, Monet, Penone ou Gilles Clément, le commissaire Laurent le Bon invite, au Grand Palais parisien, à une réjouissante flânerie en ses "Jardins". Pour faire vivre cet art à la fois fragile et construit. Mais en symbiose avec notre culture, tous nos sens. De la Renaissance où ils s'ouvrent au paysage, à nos jours où ils se font le miroir plus sauvage de la planète en danger, balade dans les différents bosquets, toujours artificiels, de la représentation du monde, du travail et du plaisir. (Lire l'article)
J’arrive où je suis étranger
Signe de la fin des haricots selon l’islam : “Les femmes seront dévêtues tout en étant habillées.” Ce qui promet une fin du monde assez haute en couleurs. D’ailleurs le Prophète a prévenu : “La Fin du Monde n'aura pas lieu tant que les gens ne s'accoupleront pas en public dans la rue comme le font les ânes”, ce qui revient à dire que l’ultime jour sera une partouze comme on en a peu vu. Hélas, ce sera la dernière. Pour les chrétiens, l’Apocalypse se présente beaucoup moins bien. Dès que le septième sceau sera brisé, s’abattront sur la Terre tonnerre, éclairs, tremblements de terre, grêle et feu mêlés de sang, tout cela sur fond de trompettes au son nettement moins mélodieux que celle de Chet Baker. (Lire l'article)
Café Society : Woody Allen est-il un genre ?
Pour les palais délicats, la mixture d'un blockbuster est faite d’une recette trop prévisible, étouffe-chrétien dont on reconnaît et même anticipe tous les ingrédients... Mais est-ce si différent du cinéma d'auteur de Woody Allen ? Lui qui toujours concocte sa petite cuisine entre romantisme et psychanalyse nous ressert dans Café Society un mélodrame grand style, partagé entre Hollywood et New York. (Lire l'article)
The Quiet Life
En mai 1888, invité à Broadway pour un weekend chez Frank Millet, Abbey fait la connaissance de...
Alfred Soyer, photographe
Septembre 1967, c’est décidé, je veux devenir photographe. Fidèle alliée, ma grand-mère Georgette, encourageant l’affirmation de ma vocation, me propose de rendre visite à son frère Paul, qu’elle voit peu. Paul nous reçoit et me donne une petite valise en cuir noir. C’est, me dit-il, la valise qui contient un appareil de ton arrière grand-père Alfred Soyer, le dernier qu’il avait acheté en 1910, deux ans avant son décès. Avec l'appareil, il y a aussi des plaques de verre, des tirages, des albums. Le tout permettant, à travers la reconstitution d'une histoire familiale, un retour aux sources de la photographie. (Lire l'article)


















