Hors d’œuvres – Les Voyageurs, épisode 1
Chaque année, quelques vingt étudiants des Beaux-arts de Paris obtiennent leur diplôme national supérieur d’arts plastiques avec les félicitations du jury. Et chaque année, le travail de ces félicités est exposé au Palais des Beaux-arts. L’exposition 2015 vient d’ouvrir sous le titre Les Voyageurs. Un titre simple. Étrange pourtant. Car plutôt que de qualifier les œuvres, il qualifie les artistes exposants. Parce qu'il s'agit de jeunes artistes, devraient-ils d'abord justifier d'une personnalité pour pouvoir ensuite se prévaloir d'une œuvre et, finalement, être reconnus comme artistes ? (Lire la suite)
Toulouse, quatre jours au centre de la Terre
Nouvelle édition du 12 au 15 mai, du festival toulousain L'histoire à venir. Sous le titre "Vingt-mille lieux sur la terre", des dizaines de débats sur le passé, le présent et l'avenir de la planète,
Horoscope littéraire de la rentrée
En cette rentrée 2018, la revue délibéré et le service de médecine littéraire qu’elle héberge ont décidé de fournir aux lecteurs exigeants un horoscope digne de ce nom, un horoscope littéraire pour commencer d’un pied serein et assuré l’année, des livres plein les poches. Douze signes astrologiques, douze livres recommandés, tous choisis au sein de la pléthorique rentrée littéraire 2018. Car il ne s’agit pas de lire n’importe quoi, il s’agit de lire ce qui vous convient : le capricorne n’a pas les mêmes besoins de lecture que le lion, le sagittaire que la balance, cela tombe sous le sens mais cela, trop souvent, on l'oublie. (Lire l'horoscope complet)
Sister : spectacle fêlé en mal de scène
Les Subsistances aiment à brasser des idées, à mêler les genres et les styles. À l'occasion du festival Mode d’Emploi, la metteure en scène, auteure et comédienne Hélène Mathon proposait un spectacle sur la schizophrénie : Sister, sur un texte d'Eugène Savitzkaya qui nous met directement en relation avec le malade et son entourage, ne parlant pas de la maladie en tant que telle mais de sa perception à travers la fratrie. Sister est une plongée vertigineuse dans un monde délirant, trouble, douloureux mais peuplé. Sister a été déprogrammé par les Théâtres Sorano-Jules Julien à Toulouse. Dommage. (Lire la suite)
Simon McBurney et les fantômes de l’Amazonie
À l'étiquette de metteur en scène, Simon McBurney a toujours préféré celle de “conteur”. À l'Odéon, seul en scène, il adapte Amazon Beaming, récit halluciné d'un photographe américain égaré dans la jungle. C'est bien au chevet des spectateurs que se place McBurney tout au long d'une soirée où sa voix berce, surprend, fascine, et où, bien plus que les images et les lumières, les sons ouvrent les portes de l'imaginaire. (Lire l'article)
Émotions en bord de route
Lucinda Williams, née à l'origine pour être une chanteuse country, pleure des poésies déchirantes sur une musique folk-rock frissonnante. C'est avec une voix totalement érodée qu'elle murmure des paroles provocatrices sur une musique qui puise ses influences dans le gospel et le blues. The ghosts of highway 20, son dernier album, fait référence à ces voyages parsemés de motels glauques et de manque d'amour à travers les routes qui mènent du Texas à la Floride en passant par la Louisiane. Écoute en boucle recommandée. (Lire la suite)
Annie Ernaux pour Serge Dassault
Le nécessiteux qui vient de m’être adressé s’appelle Serge Dassault, il a 91 ans et vit à Corbeil-Essonnes, dans une banlieue dite “sensible”. Alors que se passe-t-il avec ce monsieur ? Eh bien, il souffre d’une sorte d’inadaptation au réel, le diagnostic a été posé sans appel, l’été dernier, lorsque, en visite dans un hypermarché de sa ville, il s’est tourné soudain vers un caddie proche pour exclamer : “On n’a pas pris de petit véhicule ? On prend un truc comme ça ?”. Il se trouve que vient de paraître en poche l’ouvrage d’Annie Ernaux, Regarde les lumières mon amour qui, à défaut de traiter toutes les pathologies qui affectent l’honorable vieillard, pourra peut-être le remettre sur la voie d’un certain réel, celui de l’hypermarché, de ses clients, de ses lumières, de ses marchandises entassées, de ses promos, de ses queues à la caisse.... (Lire l'article)
Nouvelle épreuve et renaissance
Daniel Vierge étant à présent incapable de lire, c’est souvent Clara qui lui lit les textes...
Sauvette qui peut
Nos lectrices cinéphiles (nous savons que peu d’entre elles regardent Les Tuche) se souviennent...
Ricardo Piglia : le souffle de la fiction
Y a-t-il une histoire ?" C’est ainsi que s’ouvre Respiration artificielle, œuvre indispensable de l’Argentin Ricardo Piglia, qui vient de nous quitter. L’histoire familiale du jeune écrivain Emilio Renzi, alter ego aussi évident que mensonger de l’écrivain, s’entrelace avec l’histoire agitée de son pays. Dès les premières pages, il met en garde le lecteur : « Tout est apocryphe ». (Lire l'article)
Faire salon
Changement de direction au Salon de Montrouge. Ami Barak, le nouveau commissaire, déclare son intérêt pour “le concept de scène émergente” et le traduit dans la scénographie de cette 61ème édition qui entretisse les travaux exposés. Deux conséquences à cela : l’œuvre survient avant le nom qui l’accompagne ; mais surtout, des airs de famille apparaissent, qui rassemblent des œuvres dont on découvre avec surprise qu’elles ne sont pas de la même main. À mesure qu’on avance dans le parcours, celui-ci s’enrichit rétrospectivement : un type de forme revient, un nom déjà aperçu fait retour… Ce qui permet de relever, chez des artistes d’une même génération, des points de cristallisation communs. (Lire l'article)
Tombé du pont
Vu du pont, la pièce d'Arthur Miller donnée en français aux Ateliers Berthier de l'Odéon est un copié-collé de la version anglaise, créée au Young Vic de Londres le 4 avril 2014. Un mélodrame politico-sociologique, conçu comme une tragédie grecque, dont la version française frise le ridicule, avec des acteurs oscillant sans cesse entre premier et troisième degré, entre sitcom et Duras. (Lire la suite)
Le Livre de la Jungle, d’une hypnose à l’autre
Welcome to the jungle – et dans un paradoxe de la création : parmi tous nos récits classiques, celui qui raconte combien difficile il est pour le “petit d’homme” de s’extirper de la Nature sauvage s’est incarné dans les formes les plus artificielles du 7ème art, le plus artificiel de tous. De la grâce que nous a laissé le dessin animé de 1967, merveille de notre enfance dont l'hypnose n'a jamais cessé, que reste-t-il dans le reboot de Jon Favrau – dessin animé aussi, mais tout en synthèse hyperréaliste, puisque de live action ici, il n'y a de fait que son héros Mowgli ? (Lire l'article)
Critique au poing
Critique de théâtre à L'Humanité depuis cinquante ans, Jean-Pierre Léonardini publie, chez Les Solitaires intempestifs, Qu'ils crèvent les critiques !, ni une autobiographie, ni un livre de souvenirs, plutôt un inventaire dans le désordre ou un retour d'expérience, sous le signe de l'humour et de l'élégance. Avec une conviction forte : “la critique procède avant tout d’un genre littéraire. On ne doit la juger qu'à cette aune-là.” (Lire l'article)
Des noms de lieux
Magdalenefjorden, Alkekongen, Pencktoppen, Miethebreen et Tyskarfjelletn, et tous les autres, ne sont pas des gros mots, même si lourds de sens, seulement le témoignage de l’arctique toponymie si poétique, et svalbardienne..
Paysages de danse à Liège
Pour sa 7e édition, le festival Pays de danses proposé par le Théâtre de Liège (Belgique) éclaire plein feux l’Afrique du Sud post apartheid. La manifestation collabore pour cette occasion avec les centres culturels voisins et n’oublie pas les créations de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une opportunité pour visiter le nouveau théâtre (si ce n’est déjà fait) inauguré en 2013, une merveille architecturale en plein centre ville. Au programme du festival notamment : Essensure, de la compagnie Be Fries, un trio en devenir. (Lire l'article)
Jonathan Capdevielle en construction
Au Festival d'automne, Jonathan Capdevielle a présenté deux spectacles. Après À nous deux maintenant, adaptation du roman de Georges Bernanos Un crime, l'acteur-danseur-chanteur-metteur en scène reprend au Théâtre du Rond-Point à Paris Adishatz/Adieu, un solo créé en 2009. Une heure étonnante, où l'interprète retourne en adolescence pour convoquer sur scène les voix et les fantômes de plusieurs de ses proches et raconter un pan de son histoire. (Lire l'article)
Marco Layera, à gauche prout
Dans La Imaginación del futuro, présenté au festival d'Avignon 2014, le metteur en scène chilien Marco Layera s'amusait à déboulonner l'icône de gauche Salvador Allende, représenté en vieille baderne gâteuse responsable des exactions de la dictature à venir. Plutôt réussie dans la forme, la satire laissait perplexe quant au fond, même sous couvert d'humour et de second degré. Dans La Dictadura de lo cool, son nouveau spectacle, on retrouve les mêmes ingrédients : farce politique déjantée et fond de sauce réactionnaire, même si Layera prétend se donner un vernis radical d'ultra gauche.
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