Quelques gestes de Haris Epaminonda
L’artiste chypriote Haris Epaminonda est une artiste-collectionneuse. Ce sont les objets et des images issus de sa collection qui ont servi de matériau premier à l’exposition Vol. XVI (comprendre, sa seizième exposition personnelle) qu’elle présente au Plateau, l’antenne parisienne du Frac Île-de-France. Epaminonda investit le Plateau comme on occupe un espace qu’on aime. S’agit-il d’une installation, d’une situation, d’un aménagement ou, simplement, d’un intérieur ? (Lire la suite)
Véronique Ovaldé pour les nostalgiques de la fin de l’été
La fin de l’été est propice à la nostalgie. Il est essentiel alors pour tout un chacun de mettre au point “des stratégies performantes pour éloigner la tristesse”. Parmi celles-ci, je recommande la lecture du dernier roman de Véronique Ovaldé, Soyez imprudents les enfants. Lisez Véronique Ovaldé, dès les premiers jours de rentrée, et avant même que les premiers symptômes de mélancolie post-été ne se fassent sentir, laissez-vous embarquer dans ses itinéraires tortueux et souvent réjouissants. Plongez dans ces mots-là, ils vous feront digérer bien mieux tous les autres. (Lire l'article)
La place du mort
Aux Rencontres de la photographie d'Arles, deux expositions s'articulent autour d'un convoi funéraire. D'une part, le voyage en train, de New York à Washington, de la dépouille de Bob Kennedy, le 8 juin 1968. Monté à bord, Paul Fusco avait photographié ceux et celles qui ont tenu à lui rendre un dernier hommage le long de la voie ferrée. Autre cortège funèbre, celui transportant les cendres de Fidel Castro de La Havane à Santiago de Cuba, en 2016. Monté dans une voiture, l'Américain Michael Christopher Brown a photographié les Cubains venus saluer le líder máximo armés de pancartes "Yo soy Fidel". Des morts qui en disent long sur les vivants.
Mayra Santos-Febres pour les sorcières
L'époque marque le grand retour des sorcières. Elles sont partout, aux États-Unis comme en France, sur la scène politique, sociale et littéraire. Mais leur récent retour en force ne leur épargne pas certains tourments. Elles souffrent en effet d'un dramatique problème de discontinuité. Pour elles, donc, le Dr P. prescrit cette semaine La Maîtresse de Carlos Gardel de Mayra Santos-Febres, paru chez Zulma, traduit de l'espagnol (Porto Rico) par François-Michel Durazzo. (Lire l'article)
Poor Cinderella, still ironing her husband shirt
Poor Cindarella, still ironing her husband shirt est un loop infini. Une ritournelle qui repose sur le principe de la cassure, sur les coupes et la manipulation du négatif.
Sous la vague pour Bernard Arnault
Tout ne va pas pour le mieux dans le royaume de Bernard Arnault car, c’est officiel, l’homme n’est plus le plus riche de France. De quoi envisager une sévère déprime pour celui qui, en 2014, gagnait 1 million d’euros par heure. Bon moment, sans doute, pour se mettre à la lecture : les éditions du Rouergue publient en ce mois d’août un roman d’Anne Percin, Sous la vague, dans lequel un milliardaire, Bertrand Berger-Lafitte, héritier et directeur des cognacs du même nom, s’en tape une, de déprime. (Lire l'article)
Léonie
Léonie, c'est le prénom que je t'ai donné, toi qui avais cessé ton commerce, "l'épicerie générale" sur la place de Monpazier. C'est la photographie de ta maison qui est accrochée sur mon mur et voisine avec une image parente réalisée à la même période, en octobre 1979, par Willy Ronis. Nous avions répondu à une commande publique baptisée 10 photographes pour le Patrimoine. L'histoire de la commande est emblématique d'une politique et d'une époque. (Lire l'article)
Les Ballets Jazz Montréal font le plein d’Essence
Les Ballets Jazz Montréal achèvent ce mois de mars une longue tournée en France . Avec deux de leurs récentes créations, "Essence" et "Dance me" où se mélangent joyeusement styles variés et interprètes aux personnalités singulières
New York City
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 1, épisode 2
Une parfaite erreur de casting
Nous n’avons pas l’habitude d’écrire des articles sur les films à l’affiche. D’autres le font...
Gombrowicz en Argentine : l’amour vache
Fin août 1939, Gombrowicz débarque à Buenos Aires. Dans les Lettres à ses disciples argentins, l'écrivain brocarde joyeusement conventions, modes et conformismes.
Rambert, entre brouillard et feu sacré
Après le succès planétaire de sa pièce Clôture de l'amour (créée au festival d'Avignon 2011), et le demi plantage de Répétition (2014), Pascal Rambert présente à Gennevilliers son dernier texte, Argument : Annabelle et Louis viennent d'un temps – les années 1870 – que Rambert s'amuse à reconstituer en multipliant les références historiques et sociales. Une pièce improbable, une scène de ménage entre un sadique et une revenante sous le regard d'un enfant mort vivant, un moment de théâtre hors sol, à la fois gonflé et artificiel, un tableau kitsch avec des traits de talent et de grâce. (Lire la suite)
Épris du Bauhaus
Le musée des Arts décoratif de Paris revient sur “L'esprit du Bauhaus”, le mouvement fondé en 1919 par l'architecte allemand Walter Gropius à Weimar. En mettant simplement en scène l'école du plus grand collectif artistique du début du XXe siècle, qui s'est épanoui à Dessau, et s'est dissout en 1933 à Berlin, réprimé par le nazisme. L'œuvre totale y est décortiquée au fil des enseignements de tous les arts, en liaison avec l'artisanat et l'industrie. Jaillissent des centaines de pièces, symboles d'un art de vivre moderne, esthétique, festif et social, créées en commun par une troupe fameuse, de Paul Klee à Mies Van der Rohe. (Lire l'article)
Manières de (dé)faire des mondes
L'exposition Rebranding Floes se tient jusqu’au 23 juillet à la galerie Jérôme Pauchant, à Paris. Elle réunit six artistes, comme autant de manières de faire des mondes. Parmi eux, Dorian Gaudin présente Aging Beauty, une machine qui est un bras de mer dont les rouages sont exhibés, lents, bruyants, et où la machinerie rendue visible occulte la fantasmagorie, la pulvérise dans ses roulements. Et puis il y a les Phylactères de Justin Meekel, luisants et irisés comme des flaques d’essence, détournements de ces bulles, bandes et entrefilets qui, dans la peinture médiévale ou dans la bande dessinée, délimitent l’espace des mots dans l’image ; renversement du dispositif sur lui-même. (Lire l'article)
Tiago Rodrigues, silence, on souffle
À partir de sa rencontre avec Cristina Vidal, souffleuse depuis près de quarante ans au Teatro nacional de Lisbonne, Tiago Rodrigues imagine un spectacle qui évite les écueils du témoignage nostalgique. Entourée de cinq interprètes, tout de noire vêtue, la souffleuse articule en silence tous les mots sortant de la bouche des autres, comme s'ils n'existaient que grâce à sa présence génératrice. Magique. (Lire l'article)
Ricardo Piglia : le souffle de la fiction
Y a-t-il une histoire ?" C’est ainsi que s’ouvre Respiration artificielle, œuvre indispensable de l’Argentin Ricardo Piglia, qui vient de nous quitter. L’histoire familiale du jeune écrivain Emilio Renzi, alter ego aussi évident que mensonger de l’écrivain, s’entrelace avec l’histoire agitée de son pays. Dès les premières pages, il met en garde le lecteur : « Tout est apocryphe ». (Lire l'article)
Tout le talent de Tallon
Du rouge, du noir, du blanc, de l'arrondi et de l'effilé, une montre Lip et le TGV, un téléviseur portatif et un escalier hélicoïdal, des cuillères et des machines à écrire Japy, la chaise WIMPY, le premier fastfood américain en France, et la maquette de la revue Art Press... Toutes ces réalisations, à petites et grandes échelles, racontent particulièrement les années 50 à 80. Elles dressent surtout le portrait de Roger Tallon (1929-2011), ingénieur et créateur industriel, qui a su imposer le mot “design” en France. Le musée des Arts décoratifs parisien lui rend hommage. (Lire l'article)
Milo Rau ou les vertiges de la tragédie
La Reprise, spectacle du Suisse Milo Rau joué au festival d'Avignon puis repris du 22 septembre au 5 octobre au théâtre de Nanterre-Amandiers dans le cadre du Festival d'Automne, revient sur le meurtre homophobe et raciste d'Ihsane Jarfi. Ce n'est ni une enquête, ni une reconstitution, ni un mausolée à la mémoire de la victime. Ce que met en scène Milo Rau dans tous ses spectacles, c'est moins l'histoire que le rapport à cette histoire. Si l'horreur et le meurtre ne sont pas explicables, on peut du moins tenter de comprendre ce qu'ils éveillent en nous. Regarder la tragédie et non le fait divers, c'est ce qu'il propose ici. Il y a de la tristesse dans ce spectacle. Et de l'intelligence. (Lire l'article)


















