Qu’elle était belle, ma banlieue rouge
Créé en 1960 à Paris, l’Atelier d’urbanisme et d’architecture (AUA) a conçu des unités de logements sociaux, des théâtres, des piscines, en banlieue. Habitat et culture pour tous, sport populaire, engagement politique, cette coopérative de jeunes concepteurs, oubliée, ressort de ses bétons bruts, dans une exposition à la Cité de l’architecture. Quel est le legs de ces ravaleurs du modernisme, critiques des Grands Ensembles, inventeurs de la pluridisciplinarité et du paysage urbain, qui se sont auto-dissous en 1985 ? (Lire la suite)
La danseuse inconnue
À partir d'une image acquise dans une vente en enchères, un voyage dans le temps à la poursuite de Marina Semenova, icône de la danse classique au temps de l'Union soviétique.
Mon képi blanc ou la guerre des mots selon Chiambretto
Reprise à Marseille et Paris de "Mon képi blanc", monologue halluciné d'un légionnaire, écrit et réinventé par Sonia Chiambretto, mis en scène par Hubert Colas et interprété par Manuel Vallade. Choc assuré.
Picasso illustre
Le musée des Beaux-Arts de Tourcoing rouvre ses porte le 19 octobre avec une expo intitulée Picasso illustrateur, qui recense son travail d’interprétation d’œuvres littéraires mais aussi les diverses techniques illustratives développées par le peintre.
Très haut, trop jeunes : Stephanie Sinclair sur le toit de l’Arche
L’Arche du Photojournalisme, vaste espace d’exposition juste sous le toit de la Grande Arche de La Défense, accueille le travail fascinant de Stephanie Sinclair. Cette photographe américaine a passé près de quinze ans à documenter une atrocité silencieuse : les mariages forcés de fillettes, une pratique qui sévit de l’Afghanistan aux États-Unis, du Népal à l’Éthiopie, de l’Inde au Yémen (au total une cinquantaine de pays), et qui touche des milliers d’enfants… chaque jour. (Lire l'article)
Le Musée entre à l’Opéra
Un musée dans un musée, l’idée est amusante. Elle a été concoctée par Boris Charmatz, directeur du Musée de la danse de Rennes, et par Benjamin Millepied, directeur de la danse à l’Opéra de Paris. 20 danseurs pour le XXe siècle, sorte de happening chorégraphique qui propose des focus sur des auteurs qui ont marqué l’histoire de la danse, d’Isadora Duncan à Jérôme Bel, de Fokine au krump, entre au Palais Garnier, le temple de la danse. Une mise en abyme réjouissante. (Lire la suite)
17ème Biennale de la danse de Lyon : chemins de traverse
Ils n’ont franchement rien à voir l’un avec l’autre. Les uns du collectif Petit Travers proposent un jonglage scénique où la trajectoire de la balle est plus visible que le jongleur. Les autres de la compagnie Roy Assaf Dance mêlent les danses religieuses, militaires ou de couple. Leur vocabulaire intrigue dans cette 17ème Biennale de la danse de Lyon très touffue. (Lire l'article)
Trois ans, dix mois et quatorze jours
C’est demain et c’est hier. Bruna, crâne rasé, tatouages et yeux de tigre, au passé fabriqué par un mémoriste, accepte des boulots de misère payés par des pauvres. Détective privé. Moins d’État, plus de libertés, zéro recours. Tous responsables. Contrairement aux humains qui l’ont fabriquée et qui vieillissent indéfiniment en étirant les années à coups de chimie et d’opérations, Bruna se fout des vertus de l’apprentissage, de la vénération de l’acquis par l’expérience, de la valorisation de la patience sur l’action. (Lire l'article)
Tout le talent de Tallon
Du rouge, du noir, du blanc, de l'arrondi et de l'effilé, une montre Lip et le TGV, un téléviseur portatif et un escalier hélicoïdal, des cuillères et des machines à écrire Japy, la chaise WIMPY, le premier fastfood américain en France, et la maquette de la revue Art Press... Toutes ces réalisations, à petites et grandes échelles, racontent particulièrement les années 50 à 80. Elles dressent surtout le portrait de Roger Tallon (1929-2011), ingénieur et créateur industriel, qui a su imposer le mot “design” en France. Le musée des Arts décoratifs parisien lui rend hommage. (Lire l'article)
Morgan Hall
À la fin de l’été 1889, Abbey achève donc les illustrations de A Comedy for Errors, tout en...
Les corps des monstres
Quel rapport entre Richard III de Thomas Ostermeier, production très réussie et applaudie de la Schaubühne de Berlin, et El Syndrome, spectacle à peu près incompréhensible de l'auteur-metteur en scène argentin Sergio Boris? Aucun, en apparence. Quelque chose les relie pourtant, qui tient aux acteurs ou, plus précisément, aux corps des acteurs. (Lire l'article)
Grâce à Dieu et la confusion des genres
Dans trois jours, Mgr Barbarin, archevêque de Lyon, sera fixé sur son sort judiciaire. Cité à comparaître avec cinq autres responsables ou proches du diocèse pour "non dénonciation d’atteintes sexuelles", il sera probablement relaxé. La condamnation, elle, est dans les 414 salles, où l’on projette le film de François Ozon, Grâce à Dieu. Intéressant chassé-croisé, qui voit un cinéaste filmer comme une partie civile et précéder la justice, tandis que des magistrats se font plus de souci pour le manque à gagner éventuel des producteurs que pour la présomption d’innocence. (Lire l'article)
Le pourboire et le contrat (Cam4)
Il n'était plus temps de se cacher derrière son petit doigt, ni son petit stylo. Après plusieurs épisodes sur la vie en conserve (clips vidéos, youtubeurs, vineurs, etc.), il était temps d'affronter la vie en direct sur le web. Des gens qui montrent leur corps en même temps que vous les regardez, à qui vous pouvez même éventuellement demander de faire des trucs. Par exemple sur Cam4, un site où tout un chacun peut chatter, s'exhiber (c'est le principe, mais vous pouvez juste discuter, si vous préférez) ou se prostituer virtuellement. (Lire la suite)
Thomas Bernhard, version réduite
Clown lettré, intello au physique de gardien de but, Nicolas Bouchaud a un don de connivence, une façon d'interpeller les spectateurs qui met aussitôt en confiance. Toutes qualités présentes dans son adaptation de Maîtres anciens. Il a le coffre et la tête pour interpréter les monstres chers à Thomas Bernhard. Quelque chose pourtant ne fonctionne pas tout à fait, qui tient à la structure de l'original... (Lire l'article)
Marie Cosnay, histoires d’îles et d’exils, suite
Texte indispensable, ce deuxième volume de la série «Des îles» que Marie Cosnay consacre à ceux et celles qu'illégalisent la politique migratoire européenne, est un livre de mémoire mais, avant tout, de combat.
Castles Made of Sand
À quel moment l’avenir a-t-il cessé d’être désirable ? Quand a-t-on perdu foi en de meilleurs lendemains ? À quel instant la catastrophe a-elle commencé à se dessiner ? Certains répondront les années 1970, avec les premières crises pétrolières, les pantalons à pattes d’eph’ et l’invasion du disco. D’autres diront : les années 80 et leurs efforts pathétiques pour nous redonner le goût de la modernité (“nouveau et intéressant” était le motto de la période, qu’il fallait évidemment lire à rebours). D’autres enfin affirmeront : les années 90 et leur cynisme cocaïné. Pour ma part, je situerais plutôt le début de la fin au 31 décembre 1969, à minuit exactement. Ce jour-là, à cette heure-là, Jimi Hendrix débarque sur la scène du Fillmore East... (Lire la suite)
L’entrepôt Macdonald, une ville décorative
Au Nord du XIXe arrondissement parisien, l’immense entrepôt Macdonald a été transformé en socle pour soutenir bureaux, logements, hôtel d’entreprises et bientôt des commerces. Est né un impressionnant nouveau morceau de ville en forme de parallélépipède dense, entre voies ferrées et canal saint Denis, déjà desservi par le tram et le RER. Mais les quinze architectes qui ont participé à cette méga opération de 23 projets n’ont pas pu casser les normes ni les programmes qui régissent l’habitat en France. Certains ont donc joué la décoration de façade. Et exploité toutes les vues vers ce nouveau Paris. (Lire l'article)
Tyler devient hardeur
Il fera à son corps tout ce qu'on lui demande. C'est le paysan perverti par lui-même, et qui se présente comme tel sur sa page : “Je suis d'Alabama, j'ai donc ce charme particulier dont vous avez tous entendu parler et j'aime m'exhiber comme vous pouvez le voir ici !” Celui qui se présente sur XTube comme Tyler Camp (pseudo 1bamaboy19) a un tel accent sudiste qu'on ne comprend à peu près rien à ce qu'il raconte. Et il parle beaucoup, tout en se masturbant, la plupart du temps, et en éjaculant à la fin : le garçon n'est pas avare. Il pratique le plan-séquence, ses films durent 20 ou 40 minutes, montage interdit, Bazin se serait joui dessus de bonheur esthétique. (Lire la suite)


















