Bror Gunnar Jansson : troublants personnages
Le jeune bluesman suédois, sorte de réincarnation de John Lee Hooker et de Skip James, est en tournée en France, où sa carrière internationale est née, pour présenter son troisième album, And The Great Unknown Part II. Avec des clins d'œil aux work songs des champs de coton et au son cubano, et des chansons à thèmes politique et écologique. Et une passion intacte pour l'Amérique, réelle et imaginaire, terre d'amours et de colères. (Lire l'article)
Épris du Bauhaus
Le musée des Arts décoratif de Paris revient sur “L'esprit du Bauhaus”, le mouvement fondé en 1919 par l'architecte allemand Walter Gropius à Weimar. En mettant simplement en scène l'école du plus grand collectif artistique du début du XXe siècle, qui s'est épanoui à Dessau, et s'est dissout en 1933 à Berlin, réprimé par le nazisme. L'œuvre totale y est décortiquée au fil des enseignements de tous les arts, en liaison avec l'artisanat et l'industrie. Jaillissent des centaines de pièces, symboles d'un art de vivre moderne, esthétique, festif et social, créées en commun par une troupe fameuse, de Paul Klee à Mies Van der Rohe. (Lire l'article)
X-Men – Apocalypse, le vide et le trop-plein
De quelle apocalypse ce film est-il le nom ? D’une catastrophe de l’art et du récit, tant la saga qui avait si bien ouvert la voie à d’autres, Bryan Singer aux commandes, explose ici en plein vol… Ou comment l'imagerie numérique mainstream se révèle le kitsch du XXIème siècle, saturé de flux cosmiques colorés. (Lire l'article)
Conjuguer les peurs
Uzès Danse, Centre de Développement chorégraphique, a rallié des hors marges, c’est-à-dire celles et ceux qui font la danse d’aujourd’hui, sans oublier les héritages du passé. Comme Malika Djardi, irrévérencieuse et aimante quand elle danse sur la voix de sa mère. Paula Pi est subjuguante dans son art de brouiller les pistes. Quant à Gaëlle Bourges, elle nous trimballe avec justesse au gré de trois variations avec toute une bande de danseurs et non-danseurs. (Lire l'article)
Ailleurs, partout : résistance de l’humain
Le film d'Isabelle Ingold et Vivianne Perelmuter propose un choix osé et radical: prélever des images de caméras de vidéo-surveillance et de live-cams disponibles sur Internet, et n'en garder que les moments décevant les attendus. Un film précieux qui met à mal les stéréotypes associés aux documentaires sur les migrations.
La Fille de Londres
La fin du monde ne ressemblera pas à la fin du monde. Pas de gros nuages noirs annonciateurs d’orage terminal, pas de raz de marée de cauchemar balayant les cités, pas de champignon nucléaire s’élevant au loin comme une mauvaise blague. Vous saurez que la fin du monde approche lorsque vous décrocherez votre téléphone et qu’une voix synthétique vous répondra : si ceci tapez 1, si cela tapez 2, sinon tapez étoile pour revenir au sommaire. Tout indique (en particulier les services d’assistance de ces entreprises connues sous le nom de “fournisseurs d’accès”) que nous en sommes déjà là. (Lire l'article)
Cul en ligne ? Pour les questions, j’ai Nantes
Un chercheur de l'Université de Nantes a posté un questionnaire en ligne pour “comprendre les usages amoureux et sexuels du web 2.0” dans le cadre de sa thèse. Soit, en gros, comment on se sert des sites de cul, de rencontre, des apps géolocalisées, de son image, de celle des autres, et si on raconte ça à nos amis ou nos parents, etc. Comme le questionnaire propose des réponses pré-établies à cocher, il soulève forcément aussi d'autres questionnements, sur soi, autrui, la vie en général.L'heure de l'introspection du troufignon est venue. (Lire la suite)
« Ultime combat » au Quai Branly, l’expo qui casse les briques
Le Quai-Branly accueille, jusqu'au 16 janvier 2022, une exposition qui raconte les arts martiaux asiatiques au travers d'œuvres anciennes et contemporaines.
Jamais n’existe pas
Des gens cherchent une place dans le monde. Pas même au soleil. Un proverbe créole le dit : "Plus tu es déchiré, plus les chiens te déchirent." Comment peut-on croire que ce qui se passe ailleurs n’est qu’un dépaysement ? Obia, de Colin Niel, éditions Rouergue Noir.
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Soins de fin de gauche
Ces dernières années, l’allongement de l’espérance de vie politique, la chronicité de pathologies autrefois mortelles (trahison, déloyauté, infidélité, parjure, reniement...), ainsi que les progrès du cynisme et de l’ambition personnelle ont généré une augmentation sans précédent des personnes se trouvant en situation de fin de gauche à domicile ou, le plus souvent, dans des établissements publics. La prise en charge des fins de gauche est donc un défi majeur pour la médecine littéraire. À cet égard, Les Métamorphoses d’Ovide constitue un cocktail thérapeutique intéressant. (Lire l'article)
Montévidéo dans l’impasse
Drôle de dernière semaine au festival Actoral fondé par Hubert Colas en 2001 à Marseille. Dans la salle de Montévidéo, la performance de Grand Magasin, programmée samedi 14 octobre à 21h et intitulée “Comment commencer”, pourrait bien se transformer en “Comment finir”.
Grand blond avec pantomime
Au Théâtre de l'Atelier à Paris, Pierre Richard interprète Monsieur X, un vieux peintre montmartrois. Un spectacle sans parole et sur un fil, ponctué de gags sonores et de surprises visuelles sur fond de poésie surréaliste. Léger mais non sans charme.
3, 2, 1, 0, all engines running, lift off !
Certains artistes se passionnent pour l’espace et son imagerie : cratères, explosions solaires, nuages d’étoiles... ils poétisent le matériau scientifique, exploitent ses ressources plastiques. Les artistes présentés dans l'exposition “Space Age”, à la galerie Thaddeus Ropac, à Pantin, s’intéressent à l’étape qui précède la production de ces images : plutôt que de regarder vers l’espace, ils se passionnent pour les technologies et les gestes mythiques qui permirent de le conquérir. À voir jusqu’au 23 décembre 2015. (...)
La possibilité d’un DeLillo
Encore un marathon organisé par Julien Gosselin, qui s'attaque cette fois à trois des romans majeurs de Don DeLillo. Inégal, moins maîtrisé que son adaptation du roman de Roberto Bolaño 2666, ce spectacle est aussi plus intéressant. C'est que les fils narratifs sont moins faciles à suivre, tant le style de DeLillo, riche en ellipses et surtout en silences suppose des lecteurs qui acceptent de s'égarer en chemin. La scénographie d'Hubert Colas est une boîte fermée – un grand livre au cœur duquel on se retrouve. On en retiendra de grands moments d'humour, de mélancolie, de cruauté, de complexité. (Lire l'article)
Seva Volkov ou la mémoire ininterrompue
Petit-fils de Léon Trotsky, balloté toute son enfance entre la Russie, la Turquie, l’Allemagne, l’Autriche et la France, Seva Volkov, alors âgé de 13 ans, est arrivé à Mexico en août 1939 en compagnie d’Alfred et Marguerite Rosmer, des amis de son grand-père. Il est le dernier témoin vivant de l’assassinat de Trotsky par Ramón Mercader, le 20 août 1940, et a vécu plus de trente ans dans la maison de l’avenue Viena, dans le quartier de Coyoacán à Mexico, où il a élevé sa famille. Ingénieur chimiste à la retraite, il a fondé et préside toujours le Museo Casa de León Trotsky. À presque 90 ans, il n’a rien oublié, rien pardonné, et se souvient du séjour à Taxco, peu après son arrivée au Mexique, durant lequel ont été prises des photos jusqu'à ce jour inédites.
La Comédie des Erreurs
Edwin Austin Abbey accepte finalement la proposition de Harper’s d’illustrer les comédies de...
Brest 1982 : la ville, les pauvres, le port (1)
À dix ans d'intervalle, en 1982 et 1992, je me suis rendu à Brest pour honorer deux commandes à l'initiative du ministère de l'Équipement. Deux travaux documentaires, l'un dans le cadre d'une campagne de réhabilitation de logements insalubres, l'autre autour du thème "Le port et la ville".
Angélica Liddel, lumières dans la nuit
Les trois actes du dernier spectacle de l'Espagnole Angélica Liddell vont et viennent entre Paris et Tokyo et entre deux événements sanglants : le meurtre, en 1981 à Paris, d'une étudiante hollandaise, dépecée et mangée par Issei Sagawa, le “Japonais cannibale”, et la tuerie du Bataclan, le 13 novembre 2015. L'horreur et la douleur du monde, c'est ce qui nourrit l'écriture de Liddell et son engagement physique sur le plateau. Ce qu'elle y fait de son corps tient de la performance – et de l'offrande, dans un rituel où la beauté est le contrepoint de la souffrance. (Lire l'article)