L’École des soignantes pour ma dentiste
La dentiste du Dr R. voit tout en noir quand elle pense au futur de la médecine extralittéraire et elle n’est pas la seule. Fort heureusement, la médecine littéraire a sous la main ce qu'il faut pour soigner ce malaise : L’École des soignantes, un traitement magistralement élaboré, aux laboratoires P.O.L., par le Dr Martin Winckler. Ce praticien complet, qui pratique la médecine extralittéraire et littéraire, a inventé un monde où soignantes et soignées se portent vraiment mieux. Utopie ? Par exactement : ce remède pourrait bien avoir une action directe sur notre présent médical. (Lire l'article)
Les doubles faces d’une Maison magique
À la Maison de la culture du Japon à Paris, l'Atelier tokyoïte Bow-Wow et le Franco-Portugais Didier Faustino proposent deux concepts de maisons très différentes. L'une est un toit accueillant, aux parois en gradins. L'autre est une sorte de grosse lanterne, fermée, inquiétante. Opposées, ces deux installations se rencontrent en faisant l'éloge du bois venu de la forêt du Portugal. Mais l'une met les humains en réseau pour recréer du commun, l'autre provoque l'usager, crée de l'incertitude. Deux visions critiques et oniriques de la relation tendue entre corps et architecture. (Lire l'article)
Que l’énergie soit avec toi
À l'heure où nous réalisons que notre révolution industrielle, avec sa débauche énergétique, a bouleversé le climat, et où les matières premières (dont le pétrole) commencent à se raréfier sérieusement, il apparaît clairement que Star Wars s'est trompé de siècle. Qui fera aujourd'hui de la science-fiction avec des énergies renouvelables et des idées pour sortir de l'impasse où nous nous sommes engagés ? (Lire la suite)
Ordonnance pour les naufragés
Un homme se réveille nu, naufragé sur une plage. “Que lui était-il arrivé ? Une semaine plus tôt à peine (une semaine ! était-ce seulement possible ?), il rectifiait son nœud de cravate et présentait devant son équipe un plan d’action qui n’omettait aucune éventualité, dans lequel chaque risque avait été pallié, chaque heure prise en compte. Et maintenant ?”. Dans Sans oublier la baleine (traduit par Christine Barbaste, Stock, 2016), John Ironmonger raconte l'histoire d'un naufrage. D'où il ressort que si le pire est sûr, les conséquences ne sont pas toujours celles que l'on croit. Le récit prémonitoire de ce qui attend François Hollande l'année prochaine ? À lire dès maintenant, ou à garder sous la main pour 2017, dans votre kit d’urgence anti-gueule de bois.
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Kiviak
Noël s'en vient et les réjouissances du réveillon avec lui. À cette occasion, pimentez un peu le festin familial en proposant à vos convives un plat venu du Nord, presque du pays du Père Noël. Un plat du Groenland nommé kiviak, une spécialité culinaire inuit.
Le chaland de Venise (3)
En quittant le marché, juste à côté du Rialto d'où le regard plonge sur les étals, je gardais en tête l'image du marchand de poulets, l'image de Venise, théâtre offert au photographe. Troisième volet d'une déambulation dans un album de souvenirs.
Pablo de cinq à sept
En salle, le sixième et le septième longs-métrages du Chilien Pablo Larraín : Neruda et Jackie sont des films jumeaux, nés de regards nouveaux et audacieux sur deux figures célèbres – et peut-être mineures – de la guerre froide. Deux reconstitutions historiques suscitant des émotions contraires : alors que la fuite du poète et sénateur communiste chilien déçoit rapidement, l'intensité de l'entrée en veuvage de l'ex-first lady américaine émeut et fascine durablement. (Lire l'article)
Annie Le Brun, ou l’art de la résistance
Il reste bien peu de vrais rebelles dans ce monde sans horizon et sans boussole, mais Annie Le Brun en fait assurément partie. Chacun de ses livres est un pavé dans la mare de la crétinisation ambiante, et son tout dernier, Ce qui n’a pas de prix (Stock), est à ce titre une lecture particulièrement jubilatoire, un manifeste contre l’enlaidissement du monde qui sévit depuis les années 90 et résulte de la collusion de l’art et de l’argent orchestrée en particulier par les industries du luxe. Cet “art des vainqueurs” se nourrit en effet de sidération, de gigantisme et de vide esthétique et, face à ce matraquage, il est urgent de réagir, affirme l’auteur... (Lire l'article)
La Révolution végétale pour les jours d’après : “tous des lichens ?”
Sommes-nous tous des lichens ? Des peupliers faux-trembles ? Des pissenlits ? La réponse dans la revue Critique, dont le numéro du mois de mars 2018 est joliment intitulé : “Révolution végétale”. Car, cette semaine, le Dr Peyrebonne vous recommande de lire, certes, mais surtout de lire vert. Si, un matin, vous vous réveillez en un endroit qui vous paraît inhospitalier (la France d’aujourd’hui par exemple) et que vous avez du vague à l’âme, n’oubliez pas : les plantes sont là, à portée de main et d’arrosoir, qui, peut-être, un jour, allez savoir, pourraient vous sauver la vie. (Lire l'article)
Des chaises qui parlent
Livres, films, séries, expos, archi, design, théâtre, danse... Chaque semaine, les choix de délibéré. Cette semaine, des chaises, des chaises et encore des chaises à la Granville Gallery. (Lire le guide)
Doctor Strange, ou le stade du miroir, de Nosferatu à Trump
Que comprendre de l'adaptation de ce comics réputé psychédélique, et de la “dimension-miroir” qu'il met en scène, double mystique de notre monde réel ? Toute-puissance magique du septième art, qui contemple ses propres super pouvoirs ? Ou reflet de notre civilisation, dédoublée elle aussi en un univers parallèle où se jouent la bataille des puissants et le destin des mortels, jusqu'à Trump récemment ? (Lire l'article)
Brest 1992 : le port et la ville (2)
Arriver à Brest en plein cagnard d'un mois d'août particulièrement chaud, se confronter à une ville déserte et se replier vers le port de plaisance pour trouver un hôtel, c'était en 1992. Se résoudre à arpenter les rues vides et regretter l'accompagnement dont j'avais bénéficié en 1982.
L’écho des résistances
Pierrette Turlais, fondatrice des éditions Artulis, publie des livres “rares et précieux” qui rendent hommage à l'esprit de résistance. Des textes que l'on peut aussi lire, gratuitement, en ligne.
Cul en ligne ? Pour les questions, j’ai Nantes
Un chercheur de l'Université de Nantes a posté un questionnaire en ligne pour “comprendre les usages amoureux et sexuels du web 2.0” dans le cadre de sa thèse. Soit, en gros, comment on se sert des sites de cul, de rencontre, des apps géolocalisées, de son image, de celle des autres, et si on raconte ça à nos amis ou nos parents, etc. Comme le questionnaire propose des réponses pré-établies à cocher, il soulève forcément aussi d'autres questionnements, sur soi, autrui, la vie en général.L'heure de l'introspection du troufignon est venue. (Lire la suite)
Tex Avery fait-il (encore) rire ?
Les dessins animés de Tex Avery ont fait rire dans les années 1940, 50 et 60. Et aujourd'hui ? Ont-ils rejoint l'humour 1900, qui ne passe plus, comme tant de comiques depuis, enfouis au cimetière de la rigolade ? Sur les 30 ans de création de Tex, bien des private jokes, des américanismes dont le sens s'est perdu, ainsi que nombre de vannes machistes ont mal vieilli. Tous les cartoons d'Avery ne sont pas excellents, loin de là. Pourtant, ils recèlent tous cette petite dose de piment indéfinissable qui fait son effet (explosif) à retardement. (Lire l'article)
Álvaro Enrigue, pour les joueurs et fans de tennis déprimés
Aux joueur et spectateurs de tennis abattus par les scandales de dopage et de matchs truqués, il convient de prescrire la lecture de l’ouvrage du Mexicain Álvaro Enrigue, Mort subite, récemment publié en France aux éditions Buchet-Castel et traduit en français par Serge Mestre. Il y est question d’un curieux match de tennis opposant, le 4 octobre 1599, un poète espagnol à un jeune artiste de Rome : Francisco de Quevedo et Le Caravage, excusez du peu, assommés l’un comme l’autre par une gueule de bois monstrueuse qui ne les empêchera pas de jouer leurs trois sets. Quevedo à Rome face au Caravage ? Parfaitement.
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