La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Archives
Kobane Calling, de Zerocalcare, traduit par Brune Seban, éditions Cambourakis. Une chronique de Didier Ottaviani dans délibéré
Bande dessinée, S'il vous manque une case...

Kobane calling (to the underworld)…

La situation moyen-orientale peut être envisagée à partir de bien des prismes, et c’est celui des combattants kurdes qu’a choisi le dessinateur italien Zerocalcare dans Kobane calling. Parti à la frontière de la Turquie, de l’Irak et du Kurdistan pour produire ce qu’il définit lui-même comme “un carnet de voyage, pas un traité de sociologie”, il s’inscrit dans la nébuleuse de ces témoignages en BD, qui peuvent prendre des formes extrêmement variées. Avec une différence majeure dans le cas de Zerocalcare : c’est un punk… (Lire l'article)

Festival d'Aurillac 2016 - une critique de René Solis dans délibéré
Théâtre

Aurillac en pleine forme

Soit, d'un côté, un festival dont le désordre public est la raison d'être, et de l'autre un contexte politique –l'état d'urgence– à la philosophie radicalement contraire. Le festival des arts de la rue d'Aurillac, qui s'est terminé samedi 20 août, a bien surmonté le dilemme, et ce n'est pas l'état d'urgence qui a gagné. Trente ans après sa fondation, en 1986, la manifestation se porte bien. Ce n'est pas qu'une question de chiffres –vingt compagnies dans la programmation officielle et plus de six-cents autres dites “de passage” dans le off. C'est aussi que les arts de la rue continuent d'inventer et de frapper fort, toutes générations confondues. (Lire l'article)

Dennis Kamerun, Les héros du quotidien, éditions Dacres, 2022
Guide, Livres

Au cœur du voyage interdit, par Dennis Kamerun

Dans "Les héros du quotidien", l'auteur camerounais Dennis Kamerun nous entraîne dans le voyage migratoire vers l'Europe que tant entreprennent au risque de leur vie. Ce roman-témoignage est le tableau effarant d'un monde que l'on voudrait hors de ce monde, mais qui est bel et bien le nôtre.

“Big Bad Wolf chez Ibn al-Haytham”: Une chronique avéryenne de Nicolas Witkowski
Chroniques avéryennes, Écrans

Big Bad Wolf chez Ibn al-Haytham

Le regard, chez Tex Avery, c'est toute une histoire... On a déjà vu les yeux du méchant loup palper Droopy pour s'assurer de sa présence. Bien plus souvent, ils vont palper le petit chaperon rouge ou Cendrillon avec des buts moins avouables. Grande est la variété graphique des représentations du regard — de l'œil exorbité et “sonnant et trébuchant” à l'onde impalpable mais transportant de l'énergie. Cette obsession visuelle est-elle un simple fantasme avéryen ? Pas du tout. La fixation pathologique de Tex Avery sur le regard a, comme son homoncule sensoriel, de très anciennes racines historiques. (Lire l'article)

Danse

Silence, on danse

Hanté, propulsé par le silence, les silences de sa propre danse ou de celle de comédiens qui pourtant interprétaient un texte, comme Gérard Philipe ou Jean-Louis Barrault, le danseur et chorégraphe Dominique Dupuy a initié une année de Silence(s) avec la collaboration du Collège International de Philosophie, projet porté par le Théâtre National de Chaillot et de nombreux partenaires. Prochain rendez-vous en janvier au Théâtre national de la Colline à Paris avec une soirée consacrée à Alain Trutat, fondateur de France Culture. (Lire l'article)

Boris Vian - Les joyeux bouchers
Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Les Joyeux Bouchers

Le monde court à sa perte. Chacun de nous en a conscience, plus ou moins : réchauffement climatique, disparition accélérée des espèces animales et végétales, raréfaction des ressources naturelles, dissémination des matières fissiles, mort des utopies politiques, montée subséquente des populismes et des intégrismes, prise du pouvoir par l’intelligence artificielle dessinent un horizon que personne ne voit rose. “Signes précurseurs de la fin du monde” : chaque semaine, l’Apocalypse en cinquante leçons et chansons. Ou peut-être moins si elle survenait plus tôt que prévu. (Lire l'article)

Foot, Footbologies, Footbologies 2016-2017

J1 – La fontaine de Canathe

Dans l’ombre de championnats plus fortunés et plus renommés qui attirent sans cesse les nouveaux talents étrangers, la Ligue 1 a pris depuis quelques saisons l’habitude de faire du neuf avec du vieux. On recycle. Voilà qui tombe bien, l’époque est à la chasse au gaspillage. Fini les emballages jetables, les sacs sont désormais réutilisables : les joueurs et les entraîneurs aussi. Crise oblige, les Français se mettent à la récup’ et les présidents de club au système D. Après tout, pourquoi jeter un vieux footballeur qui peut encore servir ? (lire l'article)

Danse

Femmes en attitudes

Contre les poses que la société leur impose pour faire du corps féminin un objet propice au commerce, les chorégraphes de DañsFabrik, festival organisé jusqu'à samedi par le Quartz de Brest, érigent des postures, des attitudes politiques frontales et quasiment guerrières. Ainsi Arranged by date, solo où la Grecque Lenio Kaklea dit beaucoup sur notre dépendance à de simples chiffres, sur notre identité sociale construite sur ces chiffres et sur le corps déboussolé qui ne sait plus quelle attitude adopter : la grimace, l’agitation, le tremblement, le “faire face” dignement dans une sublime cambrure… jusqu’à l’acte final d’avaler les chiffres, de les incorporer. (Lire la suite)

Foot, Footbologies 2016-2017

J6-J7 – Black Panther

Bafetimbi Gomis est de retour en Ligue  1. Avec cinq buts en sept matchs, dont trois sur les deux dernières journées, la “panthère noire” rugit de nouveau. Le moment idéal pour se pencher sur sa célébration de but si caractéristique. L’histoire en est connue. Elle remonte à Salif Keïta, l’attaquant malien en hommage auquel une panthère noire orna l’écusson de l’AS Saint-Etienne pendant vingt ans. Elle ne s’y trouvait plus quand le Brésilien Alex Dias de Almeida ressuscita le souvenir de Keïta en mimant le félin après ses buts, précisément l’année où le jeune Bafetimbi intégrait le centre de formation des Verts. (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

Un point sur le i

Il n'existe pas de nombre dont le carré soit négatif : la multiplication d’un nombre par lui-même donne toujours un nombre positif. C’est pourquoi on ne peut pas définir la racine carrée d’un nombre négatif, du moins avec les nombres existants. Cela vous embête ? Cela vous donne un sentiment d’inachevé ? Qu’à cela ne tienne : nous n’hésiterons pas, afin de rendre notre théorie des nombres plus esthétique, à postuler l’existence d’une racine carrée de -1. Appelons-la i... (Lire l'article)

Arts plastiques, Guide, Livres, Zoologie

Animaux de transport et de compagnie

Jacques Rebotier aime les animaux. Il les aime à sa façon. Il en a sélectionné 199 dans un livre illustré par Wozniak et publié par le Castor Astral. Samedi 2 mars, à la Maison de la Poésie, en compagnie de Dominique Reymond et de Charles Berling, il lira des extraits de cet ouvrage consacré à une faune étrange, partiellement animale.

Livres, Ordonnances littéraires

Arnaud Friedmann pour madame Nicole B., agent comptable d’une université française

Ils résistent, ils résistent, les personnages d’Arnaud Friedmann, et il leur faut pour cela une foi hors du commun, celle peut-être que vous n’avez plus, madame Nicole B., pour écrire des épître aussi incompréhensibles, ravagées de fautes et de bêtise. Lisez donc La Vie secrète du fonctionnaire, d’Arnaud Friedmann (JC Lattès). (Lire l'article)

Nijinsky dans La Péri de Paul Dukas, en 1911, vu par Bakst
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Diaghilev groupie

Il est difficile de croire que la première du Sacre du printemps, en 1913, a été contemporaine du travail d'élaboration des Femmes de bonne humeur, comédie de Carlo Goldoni muée en opéra-ballet par Serge Diaghilev en 1916. C'était à la fois le sacre de Stravinsky et celui de Scarlatti. Car Diaghilev, qui voulait une musique pré-romantique, était un inconditionnel de Domenico, dont il choisit 22 sonates qu'il fit, à sa façon habituelle, orchestrer. Curieuse idée que de “mélodiser” des sonates par nature “a-mélodiques” ! Mais il fallait bien que les danseurs aient du grain à moudre... (Lire l'article)