Vous avez dit sobriété? Au sortir du confinement, les meubles aussi semblent avoir pris du poids. L’heure est aux canapés maousses, tout en rondeurs rembourrées. C’est le triomphe de l’encombrant douillet, du style patapouf. Pour mieux se vautrer dans le métavers?
Le virus des objets
Martine Bedin et Claude Eveno se sont rencontrés en 2000, ont beaucoup correspondu. Au fil de leur amitié, à travers textes et lettres, ils retracent leurs souvenirs respectifs, leurs initiations croisées, leurs constats actuels. Se répondent leurs relations aux lieux, à l’espace, aux voyages, aux maisons, à l’art, à l’architecture, à la photographie… Au design finalement, dans Objets, nos amis. Une conversation, un livre où ils dressent un état du monde des choses subjectif, joyeux et désenchanté. (Lire le guide)
Les Abandonnés, polar du logement
Les Abandonnés. Histoire des « cités de banlieue » de Xavier de Jarcy nous explose au nez comme certaines tours rendues coupables qui ont été depuis détruites. De la cité-jardin de Suresnes construite en 1921 aux grands ensembles des années 1970, le journaliste de Télérama démontre que le logement social a été toujours théorisé dans « un urbanisme autoritaire formulé dans l’entre-deux-guerres », et surtout dans une économie de guerre récurrente où l’habitat est sans cesse relégué au non prioritaire. D’abord dans un « dirigisme sans argent », puis dans la spéculation quand le libéralisme va s’imposer. (Lire l’article)
Si l’archi m’était contée
Dans la fastueuse « ville nouvelle » créée par Louis XIV, trônent les futures gares du Grand Paris, des parcours historiques, de nouveaux bâtiments locaux, et des expositions menées par les écoles d’architecture et du paysage de Versailles. La première BAP, Biennale d’architecture et de paysage d’Île de France, se dessine et balance sur deux pieds. Des plus politiques et polémiques aménagements, aux projections « Augures » plus rêveuses de jeunes concepteurs et artistes. Entre ville et nature, particulièrement au Potager du Roi. Une première biennale, c’est alléchant, une certaine liberté pionnière devrait s’y exprimer… (Lire l’article)
Bordeaux… ô verre, suspends ton vol !
À la Cité du vin de Bordeaux, bâtiment élevé à la gloire des vins du monde entier, l’exposition « Renversant » est une présentation de verres contemporains, bouteilles, carafes… au carrefour du design et de l’art. La designer Matali Crasset y a été invitée pour créer un nouvel objet pour la dégustation, Vino sospeso (Vin suspendu). Elle démontre là, une fois de plus, sa manière de regarder nos usages familiers avec un autre œil et d’autres doigts. (Lire l’article)
Winy Maas à Bordeaux, ou comment sortir de la ZAC
Allons nous continuer à construire des ZAC qui se ressemblent toutes ? À Bordeaux, quai des Queyries, l’architecte néerlandais Winy Maas construit un ensemble de logements en rupture avec les choix habituels.
Les frères Bouroullec, de la fontaine à la source
Le 21 mars, jour du printemps, l’eau des six fontaines taries du Rond-Point des Champs-Élysées – elles avaient été piétinées lors de la Coupe du monde de foot 98 – va jaillir à nouveau, quinze mètre au-dessus du sol. Elle s’écoulera du haut de six mâts, dans du cristal, vers les six bassins conservés, datant du XIXe siècle. Ces pièces exceptionnelles ont été redessinées, complètement réinventées par Ronan et Erwan Bouroullec, dans l’esprit de celles conçues par le verrier Lalique en 1930. Leurs mâts des Champs, projet précieux, fragile et onéreux, feront sans doute l’objet de critiques, au temps des gilets jaunes sur rond-point. En attendant, les deux frères font un pas de côté. Et exposent leur dessins personnels et respectifs, chez kreo, leur dixième monographie en cette galerie parisienne. (Lire l’article)
Au bonheur des passages
De la galerie Véro-Dodat aux Arcades des Champs-Élysées, combien y a-t-il eu de passages à Paris ? 305. Il y en avait encore plus d’une cinquantaine au XIXe siècle, il y en survit 18 aujourd’hui, raconte Patrice de Moncan, dans son ouvrage Les passages couverts de Paris : un livre d’histoire illustré publié aux éditions du Mécène, pour redécouvrir les passages couverts de Paris. (Lire le guide)
Des chaises qui parlent
Livres, films, séries, expos, archi, design, théâtre, danse… Chaque semaine, les choix de délibéré. Cette semaine, des chaises, des chaises et encore des chaises à la Granville Gallery. (Lire le guide)
Patrick Bouchain, l’art d’être passeur
Pour construire, Patrick Bouchain, architecte, scénographe et enseignant n’a de cesse de regarder, rechercher, capter, fédérer, transmettre… Il a su inventer un réseau complice, affectif, imaginatif, politique, pour lutter contre ses propres découragements et fait aujourd’hui figure d’animateur d’une jeune architecture française.
Dernière lanière vers la Porte d’Asnières
Il y a enfin de l’herbe sur ces grands boulevards du Nord de Paris… Après les tranchées d’un chantier interminable, après un retard d’un an dû au comblement de cinq tunnels routiers et au désamiantage de la chaussée. Habitants, commerçants, automobilistes, cyclistes, piétons, usagers des bus et métros ont longtemps souffert, et beaucoup râlé… Le Citadis 402 d’Alstom parade enfin, familier, comme s’il avait toujours roulé là. (Lire l’article)
Les Noailles, des mécènes en scène
De 1923 à 1973, ils ont soutenu et stimulé activement toutes les formes d’art. C’est cette “œuvre” des mécènes Charles et Marie-Laure de Noailles que reconstituent Alexandre Mare et Stéphane Boudin-Lestienne, historiens-chercheurs du Centre d’art Villa Noailles, avec la mise en scène des éditions Bernard Chauveau. Le titre : Charles et Marie-Laure de Noailles, mécènes du XXe siècle.
Un Corbusier pas si radieux
Un vent critique et tenace continue à souffler sur le monument Le Corbusier. Le Corbusier, zones d’ombre, coordonné par Xavier de Jarcy et Marc Perelman, est paru aux éditions Non Standard.
Des femmes au fil des rames
Le voyage en tram autour de Paris est aussi l’occasion de (re)découvrir des figures féminines. Sur 302 stations de métro, une seule porte un nom de femme : celui de la communarde anar Louise Michel. Et sur 6 000 voies de circulation, seulement 225 portent un nom se référant à une femme. Le choix récent de féminiser les rues de Paris, puis les stations du tram, relève d’un rattrapage lancé par Bertrand Delanoë à partir de 2001, au nom de la parité dans l’espace public, choix poursuivi par Anne Hidalgo. Osez le féminisme souhaite même que 100% des nouvelles rues et places portent des noms féminins. (Lire l’article)
Inscriptions et immersion
Dans Enfants de Paris, 1939-1945, le graphiste Philippe Apeloig met en page les photographies de 1200 plaques commémoratives de l’Occupation qu’il traque depuis longtemps. Dans Demain, le vaisseau chimère, les deux designers Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard mènent une recherche sur l’illusion et l’écologie à travers le medium des fresques, questionnant le monde à venir.
J’aime rouler sur les Grands Boulevards…
Aimer le tram, le prendre pour le plaisir, sans l’obligation d’être transporté d’un lieu à un autre. Voyager dans le T3a parisien pour faire une autre boucle autour de la capitale, de la Porte de Vincennes au Pont du Garigliano. Des entrées dans Paris bien connues, Italie et Orléans, des petits arrêts mal identifiés, Montempoivre ou Poterne… et Balard, un non-lieu contemporain. Une autre vision de Paris, à l’orée de considérables transformations urbaines. (Lire l’article)
Paris, porte à porte
Aimer le tram, le prendre pour le plaisir, sans but, sans l’obligation d’être transporté d’un lieu à un autre. Monter dans le T3 parisien pour faire une première boucle autour de la capitale. Se laisser flotter dans la rame, au ras du sol. Voir se dérouler le ruban vert, surgir places, rues et boulevards, monter des grappes de passagers… Une autre vision de Paris, fugace, aux limites des transformations urbaines, de la porte de la Chapelle à la porte de Vincennes. (Lire l’article)
Des revenants
Bien avant qu’ils ne redeviennent les vecteurs roulants des récents réaménagements urbains, il y a eu des trams partout. Hippomobiles, puis à vapeur, puis à l’électricité… puis dépassés. Après être devenus folklos, restaurés comme à San Francisco sur Market Street, ou transformés en trains-trains vernaculaires à touristes, les trams sont revenus ! Entre temps, ils ont même joué de petits rôles dans le cinéma et la littérature. (Lire l’article)
L’aura de Goutelas
Dans les années 1960, une extraordinaire aventure bénévole a permis de rénover ce château Renaissance en ruines. Devenu Centre culturel en pays rural du Forez, il continue sa mission de rencontres et de culture, d’abris de fortune en expositions autour des savoir-faire locaux. Àl’ombre de légendes passées – le roman L’Astrée ou une symphonie de Duke Ellington. Et à l’orée d’un nouvel élan à retrouver, dans l’esprit humaniste de Goutelas. (Lire l’article)
Cache toi, objet !
Regarder Mai 68 du côté du mode de vie, de l’architecture intérieure, du design (même si ce mot n’est pas encore utilisé en France à l’époque), n’est pas anecdotique. “On veut changer toute la vie !” Le designer italien Ettorre Sottsass est tout à fait dans le coup quand il affirme : “Faire du design, ce n’est pas donner forme à un produit plus ou moins stupide pour une industrie plus ou moins luxueuse. Pour moi le design est une façon de débattre de la vie.” Le design, né et systématisé avec la révolution industrielle du XIXe siècle, a été immédiatement placé en responsabilité politique et sociale. Pas étonnant qu’il ait été prêt à faire les barricades. (Lire l’article)
Un livre pour Notre-Dame-des-Landes
Notre-Dame-des-Landes ou le métier de vivre est un projet de livre consacré à cette ZAD, édité par Loco. Dessins, photographies de Cyril Weiner, témoignages, préface de l’architecte Patrick Bouchain, un texte de Christophe Laurens. (Lire le guide)
Perrault creuse partout
« Dominique Perrault, la Bibliothèque nationale de France, portrait d’un projet 1988-1998 ». Une exposition est consacrée jusqu’au 22 juillet 2018 à cet architecte qui sonde « l’épiderme du sol » pour en extraire la « substance urbaine », ne cesse d’approfondir son architecture souterraine.
Martin Szekely, la constance de l’essentiel
Le designer français expose “Construction” au Musée des arts décoratifs et de design de Bordeaux, dans les salles de l’ancienne prison. Il a trouvé là le lieu idoine pour faire dialoguer quelque 40 pièces limpides et les pierres brutes des murs. Un éloge de la simplicité des meubles, née d’une complexité technologique équilibriste et invisible, menée avec artisans et petites entreprises. Le minimum face aux excès, le silence loin du vacarme. (Lire l’article)
Le Madd
Sous l’impulsion de la directrice Constance Rubini, le Madd (Musée des arts décoratifs et de design de Bordeaux), pourrait bien devenir un lieu privilégié très cohérent pour le design.
Jacques Hondelatte traverse les murs
« Chacals comme festivals ou chacaux comme chevaux ? », s’amusait cet enchanteur malicieux, pionnier du numérique. Réponse à l’exposition Jacques Hondelatte, au centre d’architecture Arc-en-Rêve. Ou comment éliminer un problème par l’astuce.
Mai 68, en avant l’architecture !
Refus de l’héritage, du nœud papillon, et faire de l’architecture « autrement ». À la Cité de l’architecture, l’exposition Mai 68 en 300 documents, des conférences et des films invite à revisiter ce champ des possibles ouvert de 1962 à 1984.
À Bagnolet, elle conte, elle conte la banlieue
Si l’effet frontière se dissipait entre Petit Paris et Grand Paris ? Comme à Bagnolet. Si on s’y promenait, dans le sillage de l’association Cités m’étaient contées ? A la Maison du Parc, elle déroule l’exposition La ville à l’épreuve du paysage. 600 photographies prises par des habitants de deux quartiers de la ville représentent leurs lieux de valeur. Magnifiant une banalité regardée et appréciée, entre passé et quotidien, où l’on mate Paris d’en haut. (Lire l’article)
Ettore Sottsass, émaux, émois
Le maestro italien a créé à toutes les échelles, entre art et design, pour “parler de la vie”. À l’Institut cultuel italien à Paris, on peut découvrir Smalti, ses joyaux assez méconnus en émail, de 1958, présentés par les collectionneurs Fulvio et Napoleone Ferrari. Des petits totems qui nous émeuvent comme des grands. Pour poursuivre la conversation avec Sottsass, ce parleur. Qui est aussi présent à la biennale d’architecture d’Orléans, avec sa série d’armoires Superbox et ses photographies de désert. (Lire l’article)
Constance Guisset, le tourbillon de la vie
En dix ans, Constance Guisset a déjà créé un ensemble impressionnant d’objets volants ou en mouvement, de la lampe Vertigo aux tables Ankara. Elle a scénographié les ballets d’Angelin Preljocaj et nombre d’expositions. Si cette designer n’impose pas un florilège de concepts, ou de références théoriques, elle raconte un design du côté du merveilleux. Le musée des Arts décoratifs de Paris lui consacre une exposition, aussi dense que facétieuse. (Lire l’article)
Orléans, un désir d’architecture
La première biennale d’architecture animée par Abdelkader Damani, nouveau directeur du Frac Centre-Val de Loire, propose de “Marcher dans le rêve d’un autre”. En s’appuyant sur les visions de trois architectes, Guy Rottier, Demas Nwoko et surtout Patrick Bouchain.
Des pleurotes à Frédégonde
Tout l’été à Paris, les Docks, Cité de la mode et du design proposent le festival Ensemble, un rendez-vous amusant et actif. Une sorte de ville en modèle réduit, où l’on peut voir pousser des champignons, tester des architectures éphémères dont une bibliothèque, grignoter des curiosités culinaires. Et admirer d’intrigantes robes de reines françaises, élaborées avec des habitantes de Saint-Denis. (Lire l’article)
Bordeaux, les couleurs se font la belle
Dans l’annexe du musée des Arts décoratifs et du design, une ancienne prison, l’exposition « Oh couleurs ! » donne forme aux objets de design, dans une succession d’effets, réels ou subjectifs. Des grands applats verts, rouges, jaunes, bleus, francs et jouissifs, du designer scénographe Pierre Charpin, aux objets irisés dont les teintes s’échappent, telles des bulles de savon. Une joyeuse palette de d’observations et de sensations. (Lire l’article)
Un chariot de ménage qui dit bonjour
Pour les employés d’entretien d’Habitat Sud Atlantic, les designers de Normal Studio ont créé un chariot de ménage. Une opération menée avec les Nouveaux Commanditaires de la Fondation de France. Cet « objet de métier », roulant, pratique et élégant comme un beau vélo, est aussi un « Messager » qui redonne grâce aux travailleurs du ménage. Qui ne sont pas rien ! (Lire l’article)
Chaumont, le graphisme en marchant
Sur les traces de l’ancien festival d’affiches, le Signe, nouveau Centre national du graphisme, a lancé sa première biennale de design graphique. Concours de posters internationaux, prospections d’étudiants, prémices de la recherche, ateliers participatifs, débats et médiations animent pendant quatre mois cette manifestation, encore ouverte, qui se réinvente doucement. Pour rendre plus visibles et actifs en France tous les champs très diversifiés de la discipline. (Lire l’article)
Que déjoue le design ?
Avec le 17e festival de design parisien D’Days, qui adopte le thème du jeu, on s’attend à des créations dites « ludiques », des fêtes amusantes. Mais aussi à découvrir les nouvelles règles du jeu que cette discipline, à la fois économique et culturelle, en pleine mutation comme la société, met en place. Et que doit « déjouer » le design français et international, des entreprises à l’auto-conception, pour contribuer à une autre vision du monde ? Petit état des lieux au fil de cette manifestation. (Lire l’article)
Ross Lovegrove, impressions mutantes
Le designer britannique modélise les silhouettes évolutives de la nature. « Imprimer le monde » présente les objets mutants réalisés en 3D. Voici deux expositions qui s’hybrident bien au Centre Pompidou. Dans ce nouveau programme « Mutations/Créations », le design est placé au croisement de l’art et de l’architecture, en symbiose avec les technologies numériques, les sciences des matériaux, la biologie. Des recherches qui illustrent la grande bascule du mécanique au digital. Dans un esprit optimiste positiviste. (Lire l’article)
Les jardins, ces passeurs
Le jardin, ce monument vivant, ce musée en plein air, cet Éden, peut-il s’exposer ? Avec la complicité de Dürer, Le Notre, Monet, Penone ou Gilles Clément, le commissaire Laurent le Bon invite, au Grand Palais parisien, à une réjouissante flânerie en ses « Jardins ». Pour faire vivre cet art à la fois fragile et construit. Mais en symbiose avec notre culture, tous nos sens. De la Renaissance où ils s’ouvrent au paysage, à nos jours où ils se font le miroir plus sauvage de la planète en danger, balade dans les différents bosquets, toujours artificiels, de la représentation du monde, du travail et du plaisir. (Lire l’article)
L’imaginaire turbine à Saint-Étienne
La 10e Biennale de design, produite par cette ville en mutation, trime sur les « Mutations du travail ». Terminée la division équilibrée entre temps de labeur, loisirs et sommeil, le boulot s’immisce partout. Robots, plateformes collaboratives, domicile connecté au bureau, coworking, micro boulots, les jobs se transforment sous nos yeux, le design avec. L’exposition, telle un flux digital continu, traque toutes les effets du « digital labor ». Serons-nous des post humains robots, des adeptes des Tiers Lieux collectifs, ou complètement libérés du labeur ? (Lire l’article)
Trois Espagnols pour le prix d’un Pritzker
C’est l’agence RCR Arquitectes (Rafael Aranda, Carme Pigem et Ramón Vialta) qui remporte le prix international d’architecture 2017. Les concepteurs en 2014 du musée Soulages à Rodez sont installés depuis 1988 dans leur petite ville catalane d’Olot. Ils y développent une architecture minimale mais d’inspiration locale, en osmose avec matériaux et paysages, entre tradition et contemporaneité. Ce qui leur vaut cette récompense. (Lire l’article)
La discothèque, architecture des flux
Voom Voom de Saint-Trop, Piper de Turin, Club 54 de New York, Palace parisien, Hacienda de Manchester… Et bien d’autres lieux mythiques qui ont mené les corps yéyé, jerk ou disco jusqu’au bout de la nuit. Lumière, son, drogues ont sculpté les espaces de ces discothèques nées dans les années 60. L’exposition La Boîte de nuit, à la Villa Noailles (Hyères), s’immerge dans ces architectures intangibles. Des bulles métaphoriques d’innovations sociales, artistiques et technologiques, imaginées par des architectes expérimentaux, d’ambiance plutôt que d’intérieur. Éclate phénoménologique, entre boules à facettes, décibels et utopies. (Lire l’article)
L’affaire de l’Île de la Cité
Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, et l’architecte Dominique Perrault ont remis à François Hollande leur rapport Mission Île de la Cité, le cœur du cœur. Ils proposent de réenchanter ce site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais en plein déclin démographique et délaissé par les Parisiens. Le Palais de justice va déménager à Clichy-Batignolles. Le commissaire Maigret fulmine en apprenant que « son » 36, quai des Orfèvres sera déplacé dans la foulée. Va-t-on en plus lui changer « son » Île, sa brasserie Dauphine ? Pour en avoir le cœur net, il visite l’exposition qui présente ce réaménagement futuriste, à la Conciergerie. Sans trop rien dire, en observant, en écoutant, il mène sa petite enquête. (Lire l’enquête)
Stratagèmes pour un écrin de parfums
On attend les effluves du printemps, les remugles métalliques des particules fines nous gratouillent les narines. Voilà de bons arguments pour exciter nos papilles olfactives dans un énorme flacon lumineux de fragrances. Le Grand Musée duParfum parisien, grâce à un dispositif scénographique et un design astucieux, remet le nez au centre de notre corps, entre chimie et art. Inspirons fort, pour capter un patrimoine historique invisible, et nos propres émois de senteurs. Le lieu pose une question, et la résout assez bien : comment crée-t-on un tel musée, sans œuvres solides, avec une matière si volatile ? (Lire l’article)
Haussmann, la preuve par les pleins et les vides
Paris intramuros garde encore la structure urbaine conçue par le baron, de 1853 à 1870. Une ville au réseau de voirie très compact, aux îlots répétitifs génériques. Au pavillon de l’Arsenal, en analysant systématiquement le tissu urbain haussmannien, les architectes Umberto Napolitano, Benoit Jallon et Franck Boutté démontrent que c’est un modèle efficace pour le piéton, que la densité y est acceptable et que« l’immeuble haussmannien révèle une capacité extraordinaire de résilience : spatiale, climatique, structurelle et technique ». Bref ce système, où sont bien articulés les pleins et les vides, peut se mesurer aux constructions durables contemporaines… (Lire l’article)
Les ors de Monster President
Chercher des poux dans la moumoute jaune pisseux du narcisse trumpesque sous l’angle des arts appliqués -graphisme, mode, architecture, design et cuisine- peut sembler frivole. Ou faire trop d’honneur à un homme qui manie la langue de manière si prévenante avec les femmes : « Les attraper par la chatte ». Mais son style, désesthétisant voire toxique semble tellement en osmose avec la laideur du monde machiste, nationaliste, raciste de ce magnat de l’immobilier qu’il est tentant de faire l’inventaire rapide de ses « ors » de vivre, exhibés avec jouissance. (Lire l’article)
Bibliothèque de Caen, la croix et la manière
Premier bâtiment livré depuis vingt ans en France par le Néerlandais Rem Koolhaas et son agence prestigieuse, la bibliothèque Alexis de Toqueville adopte la forme d’une croix de Saint André, en figure de proue de la presqu’île postindustrielle de la ville. C’est au premier étage que se concentre le génie du lieu : tout l’espace laissé vide, libre de structure, qui regarde la ville tout en se concentrant sur les livres, dans une grande clarté. Où se révèlent aussi les beaux effets des immenses vitrages bombés. Sur trois niveaux publics, la mise en scène alterne vides et pleins bien rangés, pour un belvédère de culture, nouvel atout pour la ville . (Lire l’article)
Office déplace les murs
En invitant l’agence belge Office, le centre Arc en Rêve de Bordeaux revient aux fondements de l’architecture. « Everything architecture, affirment ces minimalistes dans leur exposition monographique, en défendant une écriture simple, des formes géométriques, une économie de moyens et de judicieux déplacements de frontières, de limites des containtes. Pour mieux se situer avec rigueur dans le monde bavard et confus, avec leur « presque rien d’architecture » tel un nuage illusionniste. (Lire l’article)
Épris du Bauhaus
Le musée des Arts décoratif de Paris revient sur “L’esprit du Bauhaus”, le mouvement fondé en 1919 par l’architecte allemand Walter Gropius à Weimar. En mettant simplement en scène l’école du plus grand collectif artistique du début du XXe siècle, qui s’est épanoui à Dessau, et s’est dissout en 1933 à Berlin, réprimé par le nazisme. L’œuvre totale y est décortiquée au fil des enseignements de tous les arts, en liaison avec l’artisanat et l’industrie. Jaillissent des centaines de pièces, symboles d’un art de vivre moderne, esthétique, festif et social, créées en commun par une troupe fameuse, de Paul Klee à Mies Van der Rohe. (Lire l’article)
Isabelle Daëron est comme l’eau vive
Une fontaine à eau, un collecteur de feuilles, un cadran solaire, une veilleuse solaire… Avec ses objets dits “Topiques”, comme autant de greffes possibles dans l’espace urbain, la designer tire parti de nos ressources naturelles, des flux et des réseaux qui traversent un lieu. Comme le vent, le soleil, l’eau surtout, de pluie ou non potable. Elle ne fait pas un retour poétique vers un univers vernaculaire mais projette des dispositifs alternatifs, simples, comme autant d’énergies potentielles, durables, et d’usages à réenchanter. (Lire l’article)
Chaumont persiste et Signe
La préfecture de la Haute-Marne attendait ce Centre national de graphisme, elle qui depuis 1990 organise, obstinée et cahin-caha, un Festival international des affiches. Cet édifice, bien situé et bien nommé Le Signe, conçu par l’architecte Alain Moatti, hybride l’ancienne Banque de France et un nouveau bâtiment. La première exposition, “La Collection” de 276 affiches sélectionnées par le graphiste Vincent Perrottet, donne le ton. Entre passé riche d’un fonds de 50 000 oeuvres et futur plus prospectif, ce nouvel outil doit inventer la permanence du graphisme à Chaumont. (Lire l’article)
Tout le talent de Tallon
Du rouge, du noir, du blanc, de l’arrondi et de l’effilé, une montre Lip et le TGV, un téléviseur portatif et un escalier hélicoïdal, des cuillères et des machines à écrire Japy, la chaise WIMPY, le premier fastfood américain en France, et la maquette de la revue Art Press… Toutes ces réalisations, à petites et grandes échelles, racontent particulièrement les années 50 à 80. Elles dressent surtout le portrait de Roger Tallon (1929-2011), ingénieur et créateur industriel, qui a su imposer le mot “design” en France. Le musée des Arts décoratifs parisien lui rend hommage. (Lire l’article)
Hyères embarque le design à Toulon
Coup double cette année pour la 11ème Design Parade de la Villa Noailles de Hyères qui a créé une manifestation jumelle : le premier festival international d’architecture d’intérieur, à Toulon, sur le thème de la Méditerranée. On y flotte dans un bureau-bateau, on trempe dans une salle d’eau immense transformée en pièce à tout faire. Un festival qui prolifère, qui fédère deux villes varoises de la même communauté d’agglomération, en défendant l’expérimentation de jeunes créateurs à deux échelles, celle de l’objet, celle de l’espace. Concours, expositions, expérimentations, matériaux, patrimoine, de quoi faire une belle étape d’été, une bonne plongée dans le design. Et prendre un bon bain historique avec l’architecte Robert Mallet-Stevens, concepteur de “cette petite maison intéressante à habiter en été”. (Lire l’article)
Les doubles faces d’une Maison magique
À la Maison de la culture du Japon à Paris, l’Atelier tokyoïte Bow-Wow et le Franco-Portugais Didier Faustino proposent deux concepts de maisons très différentes. L’une est un toit accueillant, aux parois en gradins. L’autre est une sorte de grosse lanterne, fermée, inquiétante. Opposées, ces deux installations se rencontrent en faisant l’éloge du bois venu de la forêt du Portugal. Mais l’une met les humains en réseau pour recréer du commun, l’autre provoque l’usager, crée de l’incertitude. Deux visions critiques et oniriques de la relation tendue entre corps et architecture. (Lire l’article)
Comment Pierre Paulin est devenu Paulin
De ses sièges suaves et colorés à ses intérieurs en forme de tentes ou de cocons, le designer français (1927-2009) a conçu un monde de mobilier et de mini-architectures organiques qui ne renient pas le confort mais s’épanouissent comme des fleurs ou des igloos. Ce pragmatique si inventif n’a pas été reconnu en France avant les années 2000. Le Centre Pompidou lui consacre enfin une exposition qui retrace le parcours rigoureux et chaotique de celui qui ne revendiquait qu’un titre, celui de “dessinateur industriel”. Un modeste tourmenté qui avait un art tout à fait singulier de se projeter dans l’espace et qui a su inventer un paysage domestique complet et continu. (Lire l’article)
Tous les campements du monde
Parallèlement à une exposition consacrée aux architectes universalistes portugais, la Cité de l’architecture parisienne présente Habiter le campement. Pour effectuer cet état des lieux du “monde global des camps”, une savante collecte de 14 000 photographies de photojournalistes a été menée. Ont été identifiées six manières d’habiter : les nomades, les voyageurs, les infortunés, les exilés, les conquérants et les contestataires. Un panorama mondial des habitats éphémères, des yourtes nomades aux cahutes d’urgence, des bivouacs de voyageurs aux logistiques militaires, des centres de rétentions aux tentes des contestataires. Cette exposition n’est pas seulement un listing complet, esthétique ou tragique, des campements, elle nous incite à observer. (Lire l’article)
Premières fondations pour un Socialdesign en France
Un petit groupe de graphistes, designers, architectes, acteurs culturels et associatifs ont créé la Plateforme Socialdesign. Elle a tenu sa première réunion publique à Paris. Après avoir recensé des projets élaborés collectivement avec des usagers, ses concepteurs entendent populariser ces initiatives minoritaires, les développer, avec une méthodologie qui s’appuie sur des résidences de “recherches-actions”. Une initiative réjouissante face à un état d’urgence sociale en France, une redéfinition du design qui renoue avec ses origines. (Lire l’article)
Le skateboard, constructeur de formes
Avec l’exposition “Landskating” à la Villa Noailles de Hyères (Var), de jeunes architectes déroulent toute l’histoire spatiale et constructive de cet art de la glisse, des terrains trouvés secrets aux skateparks commerciaux construits, des formes aux objets, des rampes aux bowls. Peu à peu, cette pratique se codifie. Au départ alternative et périphérique, elle a squatté la ville, la révélant autrement. S’y intégrant dans un espace public partagé. (Lire l’article)
L’entrepôt Macdonald, une ville décorative
Au Nord du XIXe arrondissement parisien, l’immense entrepôt Macdonald a été transformé en socle pour soutenir bureaux, logements, hôtel d’entreprises et bientôt des commerces. Est né un impressionnant nouveau morceau de ville en forme de parallélépipède dense, entre voies ferrées et canal saint Denis, déjà desservi par le tram et le RER. Mais les quinze architectes qui ont participé à cette méga opération de 23 projets n’ont pas pu casser les normes ni les programmes qui régissent l’habitat en France. Certains ont donc joué la décoration de façade. Et exploité toutes les vues vers ce nouveau Paris. (Lire l’article)
Samuel Delmas, les murs en fuite
Le jeune architecte a exposé (trop brièvement) à la galerie de l’architecture parisienne. Mais il publie une monographie (durable) consacrée à seize projets. Et depuis décembre 2015, il livre un bâtiment, l’EHPAD Broussais dans le XIVe arrondissement de la capitale. Trois étapes pour découvrir une pensée précise et un dessein “Sensible”. Des réalisations à la fois ouvertes et intimes, riches de matière mais épurées. D’une maison privée dans la montagne à une Unité d’hospitalisation de psychiatrie infantile, le bois fait traversant, le blanc y rayonne particulièrement. Les bâtiments de l’agence a+samueldelmas créent de belles échappées vers l’extérieur. (Lire la suite)
L’Alpha, livre grand ouvert sur Angoulême
Non, la nouvelle médiathèque de la ville de la BD n’est pas en forme de bulle ! Conçue par l’architecte Françoise Raynaud, de l’agence parisienne Loci Anima, c’est un empilement de boîtes en porte à faux, avec des façades en lames d’aluminium, dont l’agencement forme le A d’Angoulême. Situé derrière la gare, le bâtiment regarde la haute cité historique. Avec ses 130 000 documents, cet équipement culturel démultiplie la bibliothèque traditionnelle, entre numérique, papier, expositions et rencontres. Et entend revivifier l’ancien faubourg industriel de l’Houmeau en mutation. (Lire la suite)
Gilles Belley, trois voyages autour de ma chambre
Comme chaque année, le VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement), expose ses aides à la création de design. Mais plus au salon Maison & Objet de janvier, uniquement dans sa nouvelle galerie du XIe arrondissement à Paris. S’y distinguent d’abord la carte blanche offerte à Gilles Belley, trois habitacles qui redessinent l’espace d’un appartement. Et les délicates lampes de Sébastien Cordoleani, fabriquées avec un luthier. (Lire la suite)
Viva Aravena !
Le Chilien Alejandro Aravena monte cette année sur les deux plus prestigieux podiums internationaux de l‘architecture. Il est le commissaire de la biennale de Venise 2016, et le lauréat du Prizker Prize. Bluffant ! Jeune, social, écolo, le fondateur de l’agence Elemental de Santiago s’est surtout fait repérer en 2004 avec ses demi-maisons à bas coût, conçues dans une démarche collective pour éradiquer un bidonville. Il est le représentant de jeunes bâtisseurs latino-américains ou africains qui revivifient l’architecture. (Lire la suite)
Soleil Saint-Blaise, lueurs sur dalle
Dans le quartier Saint-Blaise de Paris (XXe), l’architecte Bruno Rollet vient de transformer un ancien local commercial ingrat en centre social, lumineux et coloré. Il est devenu un petit repère vivant de cet ilot sur dalle. Cet équipement, en plus des services qu’il offre, sert de lien entre les immeubles alentours et le boulevard Davout. Une opération élémentaire mais qui a nécessité d’autant plus de recherches ingénieuses. Pour que le soleil puisse l’éclairer aux yeux des habitants. (Lire la suite)
Rodin, une rénovation bien pensée
Rénové, l’hôtel Biron qui abrite le musée Rodin depuis 1919 est entièrement rouvert depuis le 12 novembre. Cette restauration, aux contraintes très pesantes, a été menée avec subtilité par les architectes Richard Duplat et Dominique Brard. Entre restitution du passé XVIIIe et palette contemporaine de couleurs et de lumière, cette réinvention du bâtiment regarde autrement l’œuvre du célèbre artiste collectionneur. Le charme du lieu, revivifié, éclaire la recherche permanente de Rodin, débouchant à la fin de sa vie sur l’épure de la modernité. (Lire la suite)
Le design reprend sa source en Dordogne
À l’agence culturelle départementale de Périgueux, l’exposition “Le design, c’est ?” redéfinit une fois de plus cette discipline tournée vers nos objets. De la notion de progrès liée à l’industrie classique à la mutation numérique avec l’imprimante 3D, cette présentation pédagogique cerne le rôle et la position du designer dans notre univers domestique. Des téléphones aux poêles Tefal, des poignées de portes aux chaises Panton, on baigne dans le bien être. (Lire la suite)
Qu’elle était belle, ma banlieue rouge
Créé en 1960 à Paris, l’Atelier d’urbanisme et d’architecture (AUA) a conçu des unités de logements sociaux, des théâtres, des piscines, en banlieue. Habitat et culture pour tous, sport populaire, engagement politique, cette coopérative de jeunes concepteurs, oubliée, ressort de ses bétons bruts, dans une exposition à la Cité de l’architecture. Quel est le legs de ces ravaleurs du modernisme, critiques des Grands Ensembles, inventeurs de la pluridisciplinarité et du paysage urbain, qui se sont auto-dissous en 1985 ? (Lire la suite)
Pavillon circulaire, ne circulez pas!
Sur la place de l’hôtel de ville de Paris, un petit bâtiment en bois, uniquement bâti avec des matériaux de réemploi, nargue le monument imposant. Face au gâchis provoqué par le BTP, les architectes de l’atelier Encore Heureux prônent la récupération soignée. Sans se tourner vers le passé ni vers une écologie usine à gaz. Ce lieu démonstratif de rencontres est aussi un café solidaire, ouvert aux débats, particulièrement pendant la COP 21, pour défendre l’économie circulaire et une architecture respectueuse de la planète. (Lire la suite)
Co, le monde est “co”
De coworking à covoiturage, le préfixe “co” gagne du terrain. Illustration au Pavillon de l’Arsenal à Paris avec l’exposition Co-urbanisme. Quinze projets, de Notre Atelier commun à Rennes aux Ateliers inter-services à Lille, qui riment avec collaboratif. (Lire la suite)
Le design, Now et maintenant
De Bastille à Barbès, la Design Week parisienne a fermé ses boutiques. Après une semaine de présentations diversifiées, du meuble le plus léché classique aux bidouillages numériques de toutes sortes. Entre réfugiés sous la Cité de la mode et du design, rentrée économique maussade et questionnements sur l’avenir d’un métier qui se redéfinit, se re-cherche vers des démarches plus locales et mutualistes. Tour de piste, de fêtes en débats, de cette manifestation qui est un des reflets d’un design désarticulé. (Lire la suite)
Pierre Charpin en villégiature
Le designer est l’invité du 10e Festival international Design Parade organisé à la Villa Noailles, folie moderniste conçue de 1923 à 1933 par l’architecte Robert Mallet-Stevens à Hyères (Var) et nourrie par l’esprit mécène et extravagant de ses propriétaires Marie-Laure et Charles de Noailles. Un festival au croisement de la mode, de la photographie, du design et de l’architecture, toutes ces disciplines, ici souvent indisciplinées, des arts appliqués. (Lire la suite)